Notre paysage de béton draine toutes les eaux de pluie dans les rivières. Si nous ne prenons pas de mesures, les villages et villes flamands pourraient être inondés encore plus souvent dans les années à venir.
Cela ne vous surprendra peut-être pas (d'ailleurs nous n'avons pas le climat le moins pluvieux) :la Flandre est une véritable région de connaissances en matière d'eau. Une déclaration récente de l'ancien ambassadeur des États-Unis dans l'émission De Afspraak de la VRT (vers la minute 11) est d'accord :nous avons littéralement des siècles d'expérience dans le domaine de l'eau. Nous pourrions même être en mesure d'appliquer ces connaissances de l'autre côté de l'océan, suggère l'ambassadeur Howard Gutman.
C'est pourquoi il est assez surprenant que la Flandre soit encore insuffisamment préparée au changement climatique en matière d'eau. À l'avenir, nous courrons un plus grand risque d'inondations et de pénuries d'eau. Et nous ne sommes pas encore prêts pour cela, lit-on dans une prise de position récemment publiée de l'Académie royale flamande de Belgique pour les sciences et les arts (KVAB), à laquelle l'un des soussignés, entre autres, a contribué.
Le message est indéniable :en raison d'un manque de communication claire de la part des scientifiques et des décideurs politiques, la sensibilisation à l'eau est à la traîne. Nous voudrions apporter ici notre contribution, et regarder de plus près les problèmes soulevés, mais aussi les solutions.
Nous serons de plus en plus confrontés à de longues sécheresses et à des périodes de pluies intenses. Plus de béton signifie plus de ruissellement direct de l'eau quand il pleut. Les rivières et les égouts avalent tout cela immédiatement aux heures de pointe :des inondations locales en sont souvent le résultat.
Un arrêt béton bien pensé est donc vraiment nécessaire. Si nous continuons à durcir la Flandre, nous ne ferons qu'augmenter notre vulnérabilité au changement climatique. Il faut redonner à notre paysage « une éponge », qui recueille l'eau à différents niveaux :« protection multicouche contre les crues ». Cela commence à la maison avec la rétention d'eau de pluie. Au niveau local, l'eau est détournée vers des zones de captage ou d'infiltration. Tout en aval, le long de l'Escaut, l'indispensable Plan Sigma, avec ses nouvelles zones d'inondation marémotrice, absorbera les marées de tempête extrêmes. Ce n'est pas un luxe inutile :le changement climatique augmente le risque de violentes tempêtes, de débits de pointe et provoque une élévation du niveau de la mer.
En période de sécheresse, on profite alors à nouveau de l'effet éponge :on peut alors faire bon usage de l'eau collectée. On pourrait appeler cela un « réseau intelligent » pour l'eau :nous établissons un lien intelligent entre l'offre et la demande d'eau.
La fermeture du cycle de l'eau est un deuxième mot de code pour une résistance accrue aux sécheresses. Les techniques sont disponibles pour convertir efficacement l'eau polluée (à la fois la pollution par des composants chimiques, les nutriments et la pollution organique) en eau potable. Dans leur rapport, les experts soulignent la nécessité d'encourager les industries et le public à se concentrer sur la réutilisation de l'eau. Malheureusement, le cadre législatif n'est pas encore là, et la pratique de bouclage du cycle de l'eau reste plutôt anecdotique.
Les décideurs flamands travaillent déjà consciemment sur notre vulnérabilité à l'eau, soulignent les « Penseurs » dans le rapport. Vision 2050, Document de Politique de l'Eau, Plans de Gestion de Bassin :ils constituent une bonne base pour un programme ambitieux. Cependant, la prise de conscience générale que nous avons un "problème climat-eau" en Flandre, auquel nous nous préparons mieux, pourrait être bien meilleure. Et c'est précisément là que le gouvernement, les scientifiques et les experts ont une grande responsabilité de communication. Nous devons bien comprendre que même en Flandre, l'eau n'est pas une évidence.
Par PATRICK MEIRE &ERIC STRUYF
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