Les géraniums (Pelargonium zonale) que proposent les jardineries dès le printemps et jusqu’au milieu de l’été, sont présentés en jeunes plants individuels ou en sujets déjà bien développés dans des conteneurs de fort litrage. Dans ce dernier cas, les plantes sont souvent plantées serrées pour obtenir une présentation avantageuse. Laissées en l’état, elles vont rapidement se gêner et ne parviendront pas à bien se développer.
Ces géraniums nécessitent donc, sitôt après l’achat, une séparation des touffes et un rempotage dans un contenant plus volumineux, rempli d’un terreau de qualité qui va assurer leur croissance optimale jusqu’à la fin de la saison.
Même si les géraniums sont des plantes naturellement résistantes à la sécheresse (les pélargoniums sont originaires de la région du Cap en Afrique du Sud), leur développement est bien meilleur et surtout leur floraison plus abondante si leurs racines se développent dans un substrat qui reste frais. La qualité du terreau y est pour beaucoup, mais également le volume du contenant.
Nous avons utilisé un bac « Mon Espace Potager » (Poetic) de 32 cm de profondeur, 40 cm de large et 78 cm de long, qui contient environ 65 l de terreau. Ce volume important va permettre aux géraniums de se développer de manière optimale, tout en évitant d’arroser trop souvent. Dans des conditions de température normales (de 20 à 25 °C), un apport d’eau hebdomadaire sera suffisant.
Comme souvent chez les contenants en matériaux synthétiques (chez ce modèle 43 % provient de plastique recyclé) les trous de drainage proposés par le fabriquant sont nettement insuffisants pour assurer une évacuation efficace de l’eau d’arrosage (ou de pluie) en excès. Nous avons donc foré, avec une perceuse, 5 trous de 0,5 cm de diamètre afin d’éviter tout risque de stagnation d’eau dans le fond du bac, ce qui serait mortel pour les géraniums.
Une fois le bac bien percé, il importe de disposer au fond une couche de matériaux drainants. Elle va éviter que le terreau ne se compacte et favoriser l’évacuation du trop-plein d’eau. Nous avons utilisé des billes d’argile expansée, mais des gravillons, des tessons de poterie, de la brique pilée feront tout aussi bien l’affaire.
Tous les circuits de distribution proposent des gammes de terreaux pour géraniums. Ce produit fait souvent l’objet d’offres promotionnelles, voire de prix franchement « massacrés ». Il est rarissime que les terreaux premiers prix présentent des propriétés agronomiques satisfaisantes. C’est pourquoi nous avons utilisé le Terreau « Géranium et Plantes Fleuries » de la marque Terreaux de France (Premier Tech Falienor) qui constitue un premium de qualité professionnelle.
Le Terreau « Géranium et Plantes Fleuries » bénéficie d’une composition très élaborée. Il est constitué de : 30 % de tourbe blonde de sphaigne, 20 % de tourbe brune, 20 % d’écorces de pin compostées, 20 % de fibre de coco et 10 % de fumier de cheval. Le fabricant ajoute à cette composition 40 kg/m d’argile, 5 kg/m de corne torréfiée (N : 11 %), 3 kg/m d’engrais organique (NPK : 4-4-4).
Champignons symbiotiques naturellement présents dans les sols, les mycorhizes (du grec mycos, champignon et rhiza, racine) se combinent avec les racines des plantes, ce qui accroît les performances de ces dernières. La plante se nourrit de façon optimale et surtout elle résiste mieux à la sécheresse. En contrepartie, le champignon reçoit de la plante des sucres produits lors de la photosynthèse.
La présence dans le Terreau « Géranium et Plantes Fleuries » de 280 g/m de mycorhizes (Premier Tech MC-101, homologation 6130000) soit 140 spores par litre de substrat, garantit une bonne reprise des plantations et leur développement harmonieux par la suite.
Un bon terreau n’est surtout pas noir et finement tamisé. Tout comme la terre du jardin, il doit être constitué de particules de calibres différents pour garantir une bonne aération des racines, d’éléments spongieux pour absorber l’eau et la retenir le mieux possible. Il doit aussi présenter une consistance suffisante pour assurer une bonne stabilité à la plante (comme son appellation professionnelle le précise, le terreau est un « support de culture »).
Le Terreau « Géranium et Plantes Fleuries » que nous avons utilisé présente toutes ces qualités structurelles et qui constituent un vrai challenge pour les fabricants. En effet, le produit doit être à la fois léger et consistant, retenir l’eau sans devenir asphyxiant et assurer une bonne circulation de l’air sans se dessécher trop rapidement.
Nous avons dépoté les géraniums qui se trouvaient dans le conteneur, puis saisi la motte de racines pour en extraire chaque plante. C’est une opération délicate qu’il faut réaliser sans jamais faire pression sur les tiges des géraniums qui sont très cassantes. Les racines des différents plants étant enchevêtrées, n’hésitez pas à utiliser un couteau (ou une serpette de jardinier) pour « trancher dans le vif ». L’important et que chaque plante soit accompagnée d’un maximum de racines.
Lors de la division, on cherche à conserver une motte autour des racines, mais ce n’est pas toujours très évident. Vous obtenez toujours un chevelu racinaire assez important et fragile. L’habillage consiste à réduire la longueur de ces racines pour faciliter la plantation, mais également provoquer leur ramification, tout en évitant le risque de formation d’un chignon.
Installez la plante confortablement dans son nouveau contenant. Chez le géranium, il ne faut pas enterrer la motte de plus de 2 ou 3 cm de manière à ce que le collet « respire ». Une plantation trop profonde entraîne un risque non négligeable de pourriture de cette partie fragile qui constitue la jonction entre la tige et les racines.
Maintenez la plante bien en place en tassant tout autour avec les doigts. Plongez les mains verticalement dans le substrat, les doigts bien écartés afin de faire pénétrer les particules de terreau dans les moindres interstices. Cette opération toute simple constitue souvent la base même de la réussite du rempotage.
Terminez bien entendu par un arrosage copieux (10 litres dans notre bac). Il ne faut surtout pas que les plantes manquent d’eau pendant les dix jours qui suivent cette transplantation qui les a forcément stressées car elles étaient en pleine végétation. En cas de canicule, placez la jardinière dans un endroit demi-ombragé, le temps que la reprise soit assurée (une quinzaine de jours).
Vous avez pu constater que le Terreau « Géranium et Plantes Fleuries » que nous avons utilisé était enrichi en engrais (naturel). Il n’est donc pas nécessaire de nourrir les plantes immédiatement. Vous disposez ici d’une réserve nutritive d’au moins un mois (voir deux). De toute manière, il est déconseillé de fertiliser tout de suite une plante nouvellement rempotée (même si le terreau n’est pas enrichi). Il faut en effet éviter tout risque de brûlure des racines que pourrait entraîner la moindre erreur de dosage en matière de fertilisant.