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Pourrons-nous un jour utiliser un cœur de porc pour la transplantation ?

Des chercheurs d'une société de biotechnologie américaine annoncent dans une revue scientifique avoir créé 15 porcelets sans "rétrovirus endogènes". Ces virus peuvent ruiner la greffe d'un organe de porc à un humain.

Transplanter un cœur de porc chez l'homme n'est pas pour demain, mais les scientifiques ont fait un pas de plus dans cette direction. Ils ont montré qu'ils pouvaient couper des gènes potentiellement pathogènes d'origine virale dans le matériel génétique des porcs, sans apparaître comme altérant la fonction des tissus.

D'où vient cette nouvelle ?

Comment devons-nous interpréter cette nouvelle ?

Conclusion

"37 porcelets sont nés, dont 15 ont survécu 4 mois"

La xénotransplantation désigne la transplantation d'organes, de tissus ou de cellules d'origine animale à l'homme. Cela se fait depuis des années, par exemple, avec des valves cardiaques de porc, qui sont transplantées chez l'homme après un traitement spécial. Les porcs sont génétiquement proches des humains et sont donc considérés comme des « animaux donneurs ». L'un des (nombreux) problèmes qu'il reste à résoudre est que l'ADN de porc contient du matériel génétique provenant de rétrovirus, qui peuvent provoquer des cancers ou d'autres maladies graves chez l'homme. Une solution à cet obstacle semble désormais en cours d'élaboration.

Des scientifiques de la société de biotechnologie américaine eGenesis ont mené des expériences de laboratoire remarquables. Dans une première expérience, ils ont montré que ces rétrovirus issus de l'ADN porcin pouvaient être transférés sur du matériel génétique humain. Ils ont fusionné des cellules de porc avec des cellules de cellules rénales embryonnaires humaines (ces dernières ont été obtenues par culture d'ovules en laboratoire). L'ADN viral des cellules porcines a pu s'intégrer dans l'ADN des cellules rénales humaines.

Dans une deuxième expérience, les scientifiques ont montré qu'ils pouvaient couper tout l'ADN viral de l'ADN du porc grâce à la nouvelle technique CRIPSR. Des embryons de porc ont été cultivés à partir de ces cellules de porc, exemptes d'ADN viral, en utilisant une technique génétique différente. Ceux-ci ont été introduits dans la matrice de 17 truies (200 à 330 embryons en culture par truie). Finalement, 37 porcelets sont nés dont 15 ont survécu 4 mois. L'ADN de ces porcelets ne contenait pas de rétrovirus.

Les chercheurs ont montré que les porcs peuvent être élevés avec de l'ADN viralement purifié, ce qui offre de meilleures perspectives pour la xénotransplantation.

Cette recherche prometteuse nous rapproche de la transplantation d'organes de porc à humain. Mais à côté de ce seul obstacle, il y a beaucoup d'autres obstacles à surmonter. Juste les différences de taille et de forme entre les organes porcins et humains. On ne sait pas non plus comment les rétrovirus réagissent en dehors du laboratoire. Quels sont les effets à long terme ? Est-ce sûr ? Etc.

Il est clair qu'à l'avenir, nous entendrons parler de ces nouveaux ciseaux moléculaires, appelés CRISPR, qui peuvent couper les gènes malades de l'ADN sans endommager davantage l'organisme. Pas plus tard que la semaine dernière, la recherche sur la suppression d'un gène malade dans un tissu embryonnaire humain a fait la une des journaux.


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