Dans les zones côtières, le béton armé des ponts, tunnels et autres infrastructures est sujet à l'érosion due à la pénétration du sel. Les dommages peuvent être détectés à distance grâce à un scanner à neutrons compact.
Les images apocalyptiques du pont Morandi effondré à Gênes sont encore gravées dans les esprits. Le pont était mal entretenu et la pourriture du béton a été remarquée beaucoup trop tard.
La pourriture du béton peut avoir de nombreuses causes. L'un d'eux est causé par la pénétration de sel, provenant de l'air salin ou du sel de voirie sur la surface de la route. Si le sel atteint l'armature en acier dans le béton, il peut rouiller et éventuellement s'user.
Pour inspecter l'état d'une armature, des échantillons sont maintenant prélevés à l'intérieur des structures en béton. Cela se fait en perçant de petits trous. Les échantillons sont ensuite examinés en laboratoire. Une procédure longue et chronophage.
Des scientifiques du Japon, où l'infrastructure de la côte densément peuplée est étroitement surveillée, ont mis au point une méthode non invasive pour mesurer à distance l'érosion saline de l'armature en acier. Ils ont utilisé un faisceau de neutrons produit dans un petit accélérateur de particules compact. Lorsque les neutrons frappent un atome de chlore, les scientifiques peuvent le voir dans le faisceau sortant de l'autre côté de la structure en béton. Le scanner à neutrons peut détecter l'érosion saline dans les câbles en acier avec une gaine en béton jusqu'à 18 centimètres d'épaisseur.
Alors qu'ils utilisaient déjà un accélérateur compact, les chercheurs souhaitent rendre leur équipement encore plus petit, afin qu'il soit bientôt également mobile et puisse être facilement déployé, par exemple sur des ponts et dans des tunnels.