Le détecteur KM3NeT devrait permettre de mieux comprendre l'évolution de l'univers et les propriétés fondamentales des neutrinos difficiles à détecter.
Le détecteur KM3NeT devrait permettre de mieux comprendre l'évolution de l'univers et les propriétés fondamentales des neutrinos difficiles à détecter.
Les neutrinos sont des « messagers » idéaux du cosmos. Les particules subatomiques stables peuvent parcourir d'énormes distances sans être dérangées par la matière ou les champs magnétiques qu'elles rencontrent en cours de route. Mais cet avantage a un inconvénient majeur :il rend les particules très difficiles à détecter. Pour pouvoir capturer des neutrinos, il faut donc un détecteur colossal.
Un tel détecteur utilise souvent le fait que lorsqu'un neutrino interagit avec un noyau atomique, une « avalanche » de particules chargées se déplaçant rapidement est créée. Lorsque ces particules se frayent un chemin à travers un milieu - un liquide, par exemple, ou une épaisse couche de glace - elles produisent ce que l'on appelle la lumière Cherenkov. Et cette lueur bleue est (relativement) facile à détecter.
Pour prêter main-forte aux scientifiques, Mère Nature a déjà fourni des milieux appropriés :la glace épaisse de l'Antarctique et les eaux profondes et claires du lac Baïkal et de la Méditerranée. Ce dernier abrite le détecteur KM3NeT - une partie au sud-est de l'île italienne de Sicile et une partie au sud de la ville de Toulon, dans le sud de la France.
Le premier étage du détecteur KM3NeT se compose de 31 centaines de mètres de câbles flexibles qui sont ancrés dans le fond marin à des intervalles d'environ 95 mètres. Des bouées munies de capteurs optiques sont attachées à ces câbles à intervalles réguliers pour capter la lumière Cherenkov. Cette partie du détecteur, qui coûte environ 31 millions d'euros, devrait être prête en 2017.
Dans son intégralité, le détecteur KM3NeT sera composé de trois "blocs de construction" de 115 câbles chacun et de 18 capteurs optiques. Cette deuxième phase, d'un coût de 95 millions d'euros, sera achevée au plus tôt en 2020.