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Ce qu’il faut savoir sur les stérilets

Le stérilet (ou dispositif intra-utérin ou DIU) paraît peut-être dépassé mais c’est pourtant une méthode contraceptive efficace. D’ailleurs, on l’utilise de plus en plus. Voici ce qu’il faut savoir pour décider si cette méthode vous convient.

Le stérilet (DIU) revient en force et est présentement la méthode de contraception préférée des femmes. «Une nouvelle génération de femmes découvre le DIU et on y a recours de plus en plus», explique Unjali Malhotra, médecin et directrice médicale du centre Options for Sexual Health de la Colombie Britannique. Le pourcentage de femmes qui l’utilisent est passé de un à trois pour cent en 2008 et Unjali Malhotra s’attend à ce qu’il augmente encore dans les prochaines années. À l’échelle mondiale, c’est l’une des formes de contraception les plus populaires. Voici ce que vous devriez en savoir.

1. Il existe deux types de stérilet

Le DIU au cuivre (ou cupro-contraceptif) est le type le plus ancien. Ce dispositif en forme de T et muni d’un fil de retrait, est inséré dans l’utérus par le médecin; il a pour but d’empêcher la fertilisation de l’ovule par les spermatozoïdes. Il peut rester en place trois à cinq ans.
Coût: 80$ à 160$

Plus nouveau, le Mirena (ou DIU hormonal) libère de faibles doses de progestine directement dans l’utérus. Il a aussi la forme d’un T, est muni d’un fil de retrait et doit être inséré dans l’utérus par un médecin. Il peut rester en place cinq ans.
Coût: 325$ à 350$

2. Les DIU ne causent pas d’infections pelviennes

«On croît que les DIU causent des infections pelviennes, mais ce n’est pas le cas», explique Sheila Dunn, médecin et directrice de recherche et de programme au Bay Centre for Birth Control de Toronto.

Cette méthode de contraception s’est acquise une mauvaise réputation dans les années 1970 à cause du Dalkon Shield, un modèle couramment utilisé à l’époque. «Épais et tressé, le fil de retrait pouvait étendre à l’utérus une infection vaginale banale, qui se transformait alors en infection utéro-pelvienne, beaucoup plus grave», explique Unjali Malhotra. Cependant, les fils de retrait des modèles plus récents sont très fins et ne risquent pas de propager les infections. «Les résultats des nombreuses études qu’on a menées au cours des dernières années indiquent que le DIU n’augmente pas le risque d’infection pelvienne, même si vous souffrez d’une ITS», ajoute-t-elle. Cependant, il existe un léger risque d’infection au moment de l’implantation du dispositif et durant les 20 jours qui suivent.

3. La plupart des femmes peuvent porter un DIU à tout âge

Dans le passé, on déconseillait le DIU aux jeunes femmes n’ayant jamais été enceintes. Selon Sheila Dunn, ce n’est plus le cas aujourd’hui. «Le DIU est une méthode très acceptable pour les femmes qu’elles aient été enceintes ou pas», dit-elle. Quant à Unjali Malhotra, elle en pose à des femmes de tout âge, depuis les adolescentes jusqu’aux femmes ménopausées. «La plupart de mes patientes qui en portent n’ont pas eu d’enfants», confie-t-elle.

4. Le DIU hormonal est aussi efficace que la ligature des trompes

Le Mirena prévient la grossesse dans 99,4% des cas, comparativement à 99% pour la ligature des trompes (stérilisation). Cependant, la ligature est une méthode de contraception permanente tandis que le Mirena n’est efficace que tant qu’on le porte.

5. Le DIU ne rend pas stérile

«On a déjà cru que les ITS se propageaient à l’utérus par le DIU, causant une infection pelvienne qui entraînait la stérilité, mais cette croyance ne résiste pas à l’examen», souligne Ujali Malhotra. S’il est vrai que non traitées, les ITS peuvent entraîner la stérilité, on a prouvé que le DIU n’exerçait aucune influence sur la progression de l’infection. Ajoutons que, en dehors du condom, aucune méthode de contraception ne protège contre les ITS, et le DIU n’échappe pas à la règle.

6. Le DIU hormonal provoque moins d’effets indésirables que la pilule

«Les principaux effets indésirables que j’observe sont des saignements à court terme, une sensibilité des seins et de l’acné, mais ils disparaissent habituellement au bout de trois ou quatre mois. Par la suite, ils sont minimes, voire inexistants», explique Ujali Malhotra.

Selon elle, la libération de progestérone dans l’utérus présente d’autres avantages que la contraception : «La progestérone est utile pour l’utérus car elle contribue à prévenir et à traiter de nombreuses maladies pelviennes.» Menstruations abondantes, polypes, fibromyomes et lésions précancéreuses de l’utérus sont du nombre.

Le DIU au cuivre ne libère pas d’hormone. Son emploi est associé à une augmentation du volume de sang menstruel et de l’intensité des crampes.

7. Il existe des méthodes moins douloureuses pour insérer le DIU

Au moment de la pose du DIU, certaines femmes éprouvent une douleur aiguë et des crampes, mais il existe des moyens de minimiser ces inconvénients. Votre médecin pourrait vous proposer de geler le col de votre utérus ou de vous administrer, la veille de l’intervention, un comprimé qui le dilatera. Pour sa part, Ujali Malhotra conseille de prendre de l’ibuprofène 10 minutes avant afin d’atténuer la douleur et l’intensité des crampes.

8. Le DIU présente un certain nombre de dangers

Si vous devenez enceinte alors que vous portez un DIU, vous courez un risque élevé de faire une grossesse ectopique, c’est-à-dire que l’ovule fertilisé se développe dans une trompe de Fallope plutôt que dans l’utérus. Bien qu’on puisse traiter ce problème, il pourrait être fatal si vous négligez de consulter.

Le risque de perforation de l’utérus (traumatisme mineur) au moment de la pose du DIU est de un pour cent et il augmente légèrement chez les femmes très jeunes et les plus âgées, soit parce que leur col est plus épais soit parce que la paroi de leur utérus est plus mince.

Résultats des courses? Si vous cherchez une nouvelle méthode contraceptive, le DIU pourrait vous convenir. Parlez-en à votre médecin.


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