Un questionnaire, mis au point par des chercheurs de l’Université de l’État de l’Iowa, aide les personnes à déterminer si elles souffrent de « nomophobie » : la phobie d’être séparé de son téléphone mobile (cellulaire, téléphone intelligent, téléphone portable).
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Je panique à l’idée de perdre mon cellulaire, au moins deux fois par semaine. Mon mari m’ignore maintenant chaque fois que je perds le contrôle lorsque je ne retrouve pas mon cell dans mon sac à main. Il est toujours là, bien sûr, flottant sur le fond sombre de mon sac entre les tubes oubliés de rouge à lèvres et la monnaie. Dans un premier temps, je suis soulagée de le trouver, puis pleine de ressentiment: c’est une relation compliquée, un vrai boulet au pied.
C’est pourquoi mon intérêt a été éveillé quand je suis tombée sur un questionnaire destiné à déterminer si une personne souffre de «nomophobie (no mobile phobia)» ou la peur d’être sans son téléphone mobile.
Alors qu’ils étudiaient les modes d’utilisation des cellulaires, les chercheurs de l’Université de l’État de l’Iowa ont constaté que certaines personnes exprimaient des sentiments de nervosité ou de peur à l’idée d’être sans leur appareil. Leurs recherches ont permis de mettre au point 20 énoncés pour aider à déterminer le degré de nomophobie d’une personne.
Pour leur étude, publiée dans la revue Computers in Human Behavior, les chercheurs ont demandé aux participants d’évaluer leur réponse à chaque énoncé sur une échelle de 1 (en désaccord) à 7 (fortement d’accord). Plus votre score est élevé, plus votre nomophobie est grave. Deux exemples de ces énoncés: «Cela m’ennuierait de ne pas pouvoir utiliser mon cellulaire ou ses capacités quand j’en ai envie» et «Si je ne pouvais pas vérifier mon cellulaire pendant un certain temps, j’aurais le désir de le faire.»
Sur un total possible de 140 points (la nomophobie la plus grave), j’ai eu 84. Je suis OK avec cela, surtout parce que mon utilisation du cellulaire n’interfère pas avec mon travail, mes relations ou ma santé. C’est peut-être en train de devenir une mode, mais il existe desprogrammes de réadaptation conçus pour aider les gens à surmonter leur fixation sur leur téléphone intelligent.
Des chercheurs italiens proposent même que la nomophobie puisse figurer dans le DSM (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux). Les experts comparent la dépendance au cellulaire aux autres dépendances comportementales comme être accro au magasinage ou jouer au casino. Si elle affecte négativement votre vie, c’est un problème. Comme avec n’importe quel comportement compulsif, un traitement peut être utile. Votre spécialiste de soins de santé saura vous conseiller.
Pour l’instant, je vais faire un effort pour garder mon utilisation du cellulaire sous contrôle. Peut-être qu’il passera plus de temps au fond de mon sac à main.