La perspective de prendre l’avion vous terrifie-t-elle? Ce qui suit ne vous fera peut-être pas adorer l’avion, mais votre voyage sera plus agréable.
«Je suis montée à bord de l’avion sans tranquillisant ni alcool et je suis très fière de moi, peut-on lire dans un message affiché par une femme sur le babillard de Flying Without Fear. Je n’aurais jamais cru que c’était possible. Certes, je ne me sentirai jamais tout à fait à l’aise en avion, mais je sais maintenant que je pourrai supporter les voyages.»
La peur de prendre l’avion est si répandue qu’on connaît tous quelqu’un qui l’éprouve. Et bien qu’il s’agisse d’une des façons les plus sécuritaires de voyager, les accidents en avion que rapportent les journaux ne font rien pour rassurer ceux qui ont peur de voler. Comment la femme qui a affiché son message en est-elle venue à dominer sa frayeur? Elle a suivi le cours intitulé Flying without Fear de la société britannique Virgin Atlantic. Deux semaines plus tard, elle est montée à bord d’un avion qui devait l’amener en vacances avec sa famille dans les Alpes françaises et elle s’est sentie « parfaitement bien ». Le Centre de recherche et de formation DePlour offre des ateliers similaires à Montréal et Toronto.
Basé sur le principe que savoir c’est pouvoir, le séminaire dure une journée, a lieu dans divers aéroports britanniques, attire jusqu’à 200 personnes par session et coûte 350 $. C’est pour moitié un cours de science, pour moitié un cours de psychanalyse. Le cours de science est dispensé par un pilote à la retraite de la Virgin Atlantic qui consacre environ trois heures à démolir les mythes qui ont cours et à répondre aux questions. Puis un thérapeute analyse la psychologie de la peur pour expliquer ce qui se passe dans la tête du voyageur. À la fin du séminaire, les participants montent dans un avion et font un petit vol de 30 minutes.
Selon le commandant de bord de la Virgin Atlantic, Dominic Riley, instructeur en chef depuis le début du séminaire il y a 12 ans, il s’agit de savoir dans quel état d’esprit les voyageurs entrent dans l’avion « De ce point de vue, le cours a un taux de succès de 98 p. 100. » Le commandant de bord Riley se rappelle avec fierté « d’une personne dominée par sa phobie » qui termina par devenir pilote. « Il descendit d’avion avec un sourire grand comme la Nouvelle-Angleterre et plus tard, il nous envoya sa photo avec ses ailes de pilote. »
Comme ce programme devrait être lancé en Amérique du Nord l’année prochaine, d’abord à New York, Riley partage avec les lecteurs de Plaisirs Santé des faits démystifiants sur les voyages en avion.
La réalité: Il y a beaucoup d’énergie de secours. Chaque système présent dans un avion commercial possède au moins une source d’énergie de secours, et parfois jusqu’à quatre selon le modèle de l’avion. Par exemple, chaque moteur a sa propre génératrice. « L’avion peut voler avec une seule génératrice, déclare Riley. Dans mon appareil, un Airbus à quatre moteurs, nous pouvons faire face à trois pannes de génératrice’chose qui ne peut pas se produire. Sur les avions de type commercial, même les pilotes ont une source d’énergie de secours. »
La réalité: Cela ne peut pas arriver. Il est impossible d’ouvrir la porte d’un avion en plein vol. «La pression à l’intérieur de l’avion est bien supérieure à la pression extérieure, explique Riley. La porte est donc verrouillée en place par la pression à l’intérieur de l’appareil.»
La réalité: Les lois de la physique empêchent un tel événement de se produire. La portance est ce qui permet à l’avion de voler ; les moteurs ont pour unique but de faire avancer l’appareil et de lui faire prendre la vitesse nécessaire à son décollage. La portance est une force mécanique qui fait décoller l’appareil en dépit de son poids et qui le maintient en vol. Elle est créée par l’air qui passe au-dessus des ailes. Pour que l’avion vole, la portance doit être un peu supérieure au poids de l’avion. Or, l’un des facteurs variables de la portance est la vitesse de l’appareil. Plus sa vitesse est grande, plus la portance est grande. En outre, plus vous avancez en vol, plus la portance augmente. Cela tient au fait que l’avion, en consommant de l’essence, devient plus léger, ce qui crée plus de portance que ce dont l’appareil a besoin en réalité.
«Le rapport de portance est toujours positif, explique Riley. Même si un avion éprouve en altitude une panne totale de moteur, il planera sur trois milles pour chaque perte d’altitude de 1 000 pieds.» Ainsi donc, continue Riley, si vous volez à 35 000 pieds d’altitude, l’avion planera sur plus de 100 milles sans moteur. «Et durant ce temps, nous obligerons l’avion à se poser dans le premier aéroport à proximité.»
Et si vous n’êtes à proximité d’aucun aéroport? Les avions sont faits pour se poser sur l’eau. (Qui peut oublier l’amerrissage du commandant de bord de l’aviation américaine, Chesley Sullenberg, sur le fleuve Hudson en janvier 2009?) «Les avions peuvent flotter et doivent le prouver avant toute certification, déclare Riley. Voilà pourquoi avant chaque vol, le personnel naviguant rappelle aux voyageurs où sont les sorties d’urgence et comment enfiler leur gilet de sauvetage.»
La réalité: « Dans un quadrimoteur, vous remarquerez que les moteurs sont très espacés, » explique Riley. Si vous frappez un important vol d’oiseaux, il est très peu probable que les quatre moteurs soient impliqués dans la collision. «Les avions sont conçus pour que cet accident ne se produise pas et dans 99,9 p. 100 des cas, il ne se produit pas. (Le vol de Sullenberger était de toute évidence une exception. Ce sont les bernaches du Canada qui l’ont obligé à faire cet amerrissage d’urgence sur l’Hudson.)
La réalité: Il n’existe pas de poche d’air. Il n’y a que de l’air. Or, l’air n’est jamais statique. «Quand l’avion décolle, il pénètre dans un univers massif d’air en mouvement, dit Riley. La turbulence n’est que le mouvement de l’avion dans cet environnement. Alors oui, le vol peut être agité, mais c’est normal.» Imaginez l’air comme un corps fluide et visible’un gros univers dense’et voyez l’avion voler dans cet univers un peu comme un sous-marin se déplace dans l’eau.
La réalité: Faux. Ce sont les pilotes qui communiquent avec le personnel naviguant. «Au lieu d’avoir recours à un système de sonorisation, nous utilisons le panneau Attachez vos ceintures’et c’est lui qui produit ce bing bang’pour avertir le personnel naviguant de ce qui s’en vient: nous allons bientôt décoller/atterrir; le panneau Attachez vos ceintures s’en vient», déclare Riley.