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Les plaisirs du surf

De plus en plus de Québécoises découvrent les joies du surf, que ce soit dans les eaux d’ici ou du sud. Voici pourquoi le «hanging 10» est une figure de surf que vous apprécierez.

On l’appelle «stoke»: la vague de la journée, celle qui vous accroche le sourire au milieu du visage. Janine Strickland est monitrice en chef au One Life Surf School and Spa de Lawrencetown Beach en Nouvelle-Écosse. Elle est la première femme de l’Est canadien à posséder et opérer une école de surf. Elle décrit cet attrait irrésistible pour le surf et les bienfaits qu’on en retire.

Le film Défi bleu, paru en 2002, mettait en scène des femmes libres et sportives qui ont fait connaître le surf féminin, un sport dont la popularité n’a cessé de croître depuis. Au Canada, on peut constater cette immense popularité sur la côte Ouest comme sur la côte Est. Et dans tous les groupes de surfeurs, il y a maintenant des femmes.

Dans l’Est canadien, la Nouvelle-Écosse offre 7600 kilomètres de côtes balayées par le vent qui sont en voie d’acquérir, même au-delà de nos frontières, la réputation de destination exceptionnelle à l’année. Dans l’Ouest, les surfeurs sont attirés depuis longtemps par les côtes de la Colombie-Britannique, et en particulier par celles de l’île de Vancouver avec ses innombrables récifs et ses plages de sable blanc qui s’étirent à l’infini.  Au cours des dernières années, Ucluelet et Tofino, les deux sites de surf les plus célèbres au Canada, ont connu une explosion touristique grâce aux surfeurs.  

Cet attrait ne s’explique pas seulement par le facteur «mode». Le surf est une activité très prenante, un exercice très exigeant et surtout, une excellente occasion d’oublier tous ses petits soucis. Madame Strickland affirme que «les comptes à payer, les rendez-vous et les tracas quotidiens sont facilement balayés par la vague. Plusieurs viennent pour le simple plaisir et je pense que ce qui les motive d’abord et avant tout.»

Le surf est particulièrement reposant pour l’esprit affirme Bev Sanders, une Américaine qui a initié au surf des milliers de personnes depuis 1997, année où elle a fondé en Californie le centre Las Olas Surf Safaris for Women. Le centre organise aussi des voyages dans les eaux chaudes du Mexique. Vous devez être patient, apprendre à vous pardonner et à laisser aller. «Vous ne pensez à rien d’autre, ce qui est difficile à faire à notre époque,» explique Madame Sanders, qui admet son penchant pour la clientèle canadienne. Ils sont aventureux, flexibles et ont un bon sens de l’humour.

La moyenne d’âge de ses clientes oscille entre la fin de la trentaine et le début de la quarantaine: ces femmes ont consacré tout leur temps à la carrière et aux enfants. Maintenant, elles se disent «C’est mon tour et rien ne m’arrêtera.» 

Les avantages du surf pour la condition physique sont très grands. Cette activité développe la force dans le haut et le bas du corps, la flexibilité et l’équilibre et les mouvements de nage sont un excellent exercice cardiovasculaire.

Amanda Stanec est professeure adjointe à la faculté d’éducation de l’Université Francis Xavier à Antigonish en Nouvelle-Écosse. Elle affirme que le surf a des avantages non seulement pour la santé mais aussi au plan psychologique. Tout en renforçant les abdominaux, en augmentant leur équilibre et leur force musculaire en nageant dans les vagues, les surfeurs sont très concentrés sur la vague suivante, sur le moment où il faut la prendre et sur le plaisir de se laisser glisser.» On doit se concentrer sur le moment présent et laisser de côté toutes les autres pensées, un peu comme avec le yoga et les autres activités qui procurent beaucoup d’avantages au plan émotif et de la santé.

Suivez la vague: pas de frais à payer ou de vague à réserver

Après avoir acheté son équipement, il n’y a plus de frais à payer pour entrer à l’eau et chacun peut profiter du surf, explique Estuardo Ventura, directeur de l’école Pacific Surf à Tofino. Pour pratiquer dans les eaux chaudes, vous n’avez besoin que d’un maillot de bain et d’une planche. Une dépense de 200$ à 1500$, selon que vous achetez neuf ou usagé ou en fonction de l’extravagance de vos goûts. Dans les eaux plus froides comme celles du Canada, prévoyez 500$ de plus pour une combinaison isothermique, des bottes et des gants. Krissy Montgomery, gérante de l’école Surf Sister Surf à Tofino recommande d’acquérir de l’équipement usagé dans un premier temps: pour environ 600$, vous pourrez trouver une combinaison, une planche et les accessoires. Puis lorsque vous aurez acquis une meilleure technique, vous saurez davantage ce qui vous convient. Vous pouvez aussi louer le matériel et les vêtements au prix de 30 à 50$ par jour. Pour ceux qui n’ont pas peur de se mouiller les pieds, on recommande de suivre des cours d’initiation: vous en trouverez auprès de nombreuses entreprises canadiennes de même que dans les lieux de pratiques les plus populaires. Plusieurs cours s’adressent uniquement aux femmes ou aux enfants.

Pour Madame Strickland, c’est le caractère zen du surf qui est attirant. Pour elle, le meilleur moment de la journée pour partir en mer est au début de la journée ou en soirée, lorsque le vent est tombé et que le soleil descend. Être sur l’océan est une forme de méditation. «La seule chose que j’ai en tête est la vague et la façon dont je vais glisser sur la prochaine. Tous les soucis quotidiens disparaissent.»

Apprendre à surfer

La majorité des personnes n’ont besoin que d’une demi-journée pour apprendre à attraper une vague et à se tenir debout. La maîtrise technique varie selon chacun et en fonction des aptitudes sportives. La principale caractéristique de la courbe d’apprentissage est le plaisir. Madame Montgomery explique que, «contrairement à la planche à neige ou à la planche à roulettes où les chutes peuvent causer des blessures, le surf est une activité plus clémente. Il est plus agréable de tomber dans l’eau que sur la neige durcie ou le ciment. On commence donc par apprendre la théorie en salle, puis on s’entraîne à se lever debout sur la plage.»

La technique de base en trois étapes

1. Se positionner sur la planche. Il faut d’abord apprendre à trouver le bon positionnement lorsqu’on est étendu en équilibre sur une planche qui flotte.

2. Nager et attraper la vague. Vous devez être en mouvement vers l’avant pour que la vague vous emporte vers le rivage lorsqu’elle vous attrape. Pour nager, arquez le dos et poussez avec un bras à la fois, immergé profondément, et en gardant une position immobile et en équilibre.

3. Se redresser sur la planche. Lorsque la vague vous emporte vers le rivage, c’est le moment de vous redresser. Le geste ressemble à un redressement brachial, mais en mouvement. Quittez la position étendue sur l’estomac pour vous retrouver debout, face de côté. Les pieds, les hanches et les épaules font face au côté de la planche et la tête est orientée vers l’avant. Genoux et bras sont légèrement fléchis pour assurer l’équilibre.

Lorsque vous tombez, protégez votre tête avec les bras parce que la planche, qui est retenue à la cheville par une laisse, restera près de vous. La laisse doit être de la même longueur que la planche.


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