Comment étudier un objet qui émet peu de lumière – et donc d'informations ? Des scientifiques français ont trouvé quelque chose.
Les scientifiques de nombreuses disciplines utilisent la spectroscopie pour déterminer la composition chimique et la structure physique des objets. Ils sont généralement condamnés à cette technique car ils ne peuvent pas apporter les objets dans leur laboratoire. Des corps célestes, par exemple, mais aussi des matériaux derrière une barrière impénétrable, comme une épaisse couche de glace ou la paroi d'un réacteur nucléaire.
En spectroscopie, la lumière de différentes longueurs d'onde (couleurs) est rayonnée sur un objet, après quoi le rayonnement réfléchi est collecté et analysé. En fonction des longueurs d'onde absorbées par l'objet, les scientifiques peuvent déterminer sa composition et sa structure.
Mais les objets noirs de jais reflètent à peine la lumière - on pourrait dire qu'ils révèlent très peu d'informations. Cela pose parfois des problèmes aux scientifiques, car il y a beaucoup d'objets noirs qu'ils veulent étudier de plus près. Pensez aux météorites, mais aussi au Vantablack, la "peinture la plus noire jamais créée" par des chercheurs britanniques il y a quelques années.
Les scientifiques ont focalisé un faisceau de lumière monochromatique et pulsé sur l'objet à un seul angle d'incidence, qui peut capturer presque toute la lumière réfléchie"
Cependant, des chercheurs français ont maintenant mis au point une technique capable de capter la lumière émise par les objets les plus sombres. Ils l'ont fait en dirigeant un faisceau de lumière monochromatique et pulsé sur l'objet à partir d'un angle d'incidence spécifique. Cet « angle idéal » garantit que presque toute la lumière réfléchie peut être collectée.
Les scientifiques peuvent "voir dans l'obscurité" jusqu'à une réflexion de 0,035 % de la lumière incidente. La nouvelle technique spectroscopique fonctionne également sur une large plage de températures, ce qui la rend utile pour les objets sur Terre (où il fait relativement chaud) ainsi que dans l'univers.
Crédit photo :Luc Labenne