Connu sous les noms vernaculaires de : jasmin étoilé, jasmin des Indes, Faux jasmin, trachelosperme ou encore rhynchospermum, cette belle grimpante volubile au feuillage persistant, porte des fleurs ravissantes un peu en forme d’hélice et au parfum remarquable.
Jadis considéré comme rustique seulement dans les régions au climat doux, on conseillait même au nord de la Loire, de l’installer en serre froide, Trachelospermum jasminoides s’avère en réalité beaucoup plus résistant au froid que ne le laisse supposer son origine subtropicale.
Il a résisté sans coup férir à -12 °C dans notre jardin, montrant simplement sa désapprobation à l’égard du froid par un changement de couleur de son feuillage qui passe du vert au brun rouille.
Le nom Trachelospermum vient du grec trachelos, col ou cou et sperma, semence, allusion à la forme allongée de l’extrémité de la graine. Le genre a été créé en 1851 par le botaniste et écrivain français Charles Antoine Lemaire (1801 – 1871) qui fut professeur de littérature classique avant de devenir botaniste en 1835. On trouve encore dans certains écrits la plante sous le nom de Rhynchospermum, appellation que lui avait donnée en 1846 le célèbre botaniste anglais John Lindley (1799 – 1865).
Le genre Trachelospermum appartient à l’importante famille des Apocynaceae, créée en 1789 par Antoine-Laurent de Jussieu (1748-1836). S’étant enrichis des Asclepiadaceae lors de la publication de la classification phylogénétique APGII en 2003, les Apocynacées comptent désormais 415 genres et 4 555 espèces réparties en cinq sous-familles. On y trouve des genres importants pour les jardiniers tels : Adenium (baobab chacal), Allamanda (liane aux trompettes d’or), Asclepias (asclépiade), Carissa (prune du Natal), Catharanthus (pervenche de Madagascar), Ceropegia (chaîne des cœurs), Dregea (wattakaka), Hoya (fleur de porcelaine), Mandevilla (dipladenia), Nerium (laurier-rose), Pachypodium (cactus palmier), Plumeria (frangipanier), Stephanotis (jasmin de Madagascar), Vinca (pervenche), etc.
Sur les quelque 67 dénominations botaniques portant le nom de genre Trachelospermum, les instances botaniques internationales ne reconnaissent aujourd’hui que 11 espèces valides et aucune sous-espèce. Les Trachelospermum sont des plantes grimpantes ligneuses, volubiles, à feuillage persistant, poussant dans les lieux boisés d’Asie subtropicale, dans les contrées qui s’entendent de l’Inde au Japon.
Trachelospermum jasminoides développe des tiges souples et volubiles (elles s’enroulent autour de leur support), renfermant un latex blanc, ce qui est commun à la plupart des Apocynacées. La plante très vigoureuse dépasse couramment 5 m et peut atteindre 9 m dans de bonnes conditions. Les feuilles de 5 à 10 cm de long, opposées, ovales, luisantes et à la texture coriace, sont vert foncé. Elles virent plus ou moins au rouge bronze en hiver sous l’effet du froid.
Les petites fleurs blanc pur de 2 à 3 cm de large, très parfumées, sont constituées d’un tube cylindrique et de cinq lobes étalés, légèrement vrillés. Elles éclosent en cymes terminales ou axillaires en mai/juin et sont suivies de fruits en gousses pendantes (rares dans nos régions). Il arrive que l’on observe une très légère remontée de floraison dans le courant septembre.
Confusion possible : un arbuste tropical appartenant également à la famille des Apocynaceae et nommé Tabernaemontana (T. amblyocarpa, T. corymbosa, T. divaricata…) porte des fleurs très similaires à celles des Trachelospermum, mais elles ne sont pas parfumées. On le rencontre parfois dans certains jardins bien exposés de la Côte d’Azur.
Notre expérience de plus de 15 ans de culture de plusieurs Trachelospermum jasminoides dans notre jardin de l’Île-de-France, ainsi que les résultats obtenus par de nombreux paysagistes dans la même région, nous amènent à affirmer que le jasmin étoilé est rustique jusqu’à -12 °C sans réels dégâts sur la ramure. L’exposition est très importante car chez nous (il y en a quatre de plantés aux quatre points cardinaux), c’est le pied exposé Sud qui a le moins bien supporté les plus grands froids (sans doute en raison d’un réchauffement trop rapide des tissus). Mais une fois les parties gelées (desséchées, brunes) taillées, la plante est repartie très vigoureusement au printemps et a recolonisé son mur en deux ans.
Attention toutefois à l’excès d’eau pendant la période hivernale car l’humidité accroît la sensibilité au gel de la plante.
Trachelospermum jasminoides réussit très bien à exposition demi-ensoleillée, dans un sol riche, humifère, bien drainé, à l’abri des vents froids et secs. Un pH neutre ou légèrement acide est apprécié. La plante a besoin d’une lumière filtrée aux heures les plus chaudes afin que sa floraison se prolonge aussi longtemps que possible.
Nous ne taillons pas vraiment nos Trachelosmermum, nous limitant simplement à contrôler la croissance des tiges les plus conquérantes et orientant vers le support celles qui partent trop vers l’extérieur.
Si la littérature horticole ne mentionne quasiment jamais de problèmes parasitaires sur le jasmin étoilé, nous avons eu à combattre une attaque d’araignées rouges lors de la canicule de 2003. Elle a été suivie d’un dépôt de fumagine assez inesthétique. Nous avons fini par nous en débarrasser en lavant généreusement les feuilles au jet d’eau (puissant) et de douchant désormais le feuillage des plantes chaque soir d’été lorsque la température a dépassé les 25 °C.
Quelques taches cryptogamiques (petits ronds noirs) apparaissent parfois localement sur le feuillage en fin d’hiver, lorsque la saison a été très humide, mais ils n’affectent pas la plante. Nous ne traitons jamais ce problème.
Comme toutes les plantes de la famille des Apocynacées, Trachelospermum jasminoides renferme dans les tiges et les feuilles un suc laiteux et toxique dont le contact avec la peau peut provoquer des irritations. La plante contient des alcaloïdes indoliques tels que l’ibogaïne, la voacangine, la vobasine, la tabernaemontanine.
La capacité que possède l’Ibogaïne d’interrompre le phénomène d’addiction à l’héroïne, à la cocaïne, à l’alcool et la nicotine, est à l’origine du développement de nombreux médicaments. Le jasmin étoilé ne renferme pas suffisamment de cette substance pour qu’on l’extraie en manière industrielle. Elle est prélevée dans la racine de l’iboga (Tabernanthe iboga), une apoycynacée grimpante de la forêt équatoriale africaine.
Tout savoir : Depuis mars 2007, les tabernanthes sont classés comme stupéfiants du fait de leur forte concentration en ibogaïne dont les propriétés psychotropes sont avérées. La détention, la culture et/ou la consommation de ces plantes sont interdites, d’autant que l’ibogaïne est également considérée comme un dopant (interdit depuis 1989 par le CIO). Mais aucun laboratoire n’a jusqu’à présent, réussi à mettre au point une imitation chimique efficace de la substance, la nature sera toujours la plus forte !
Quasiment toutes les jardineries proposent des Trachelospermum jasminoides au rayon des plantes grimpantes, parfois même en grosses potées (lors de la floraison). Vous pouvez aussi acquérir cette plante directement en ligne, en pot de 10 litres, en cliquant sur le lien (texte en bleu souligné).
Si vous préférez un jasmin étoilé à feuillage panaché (Trachelospermum jasminoides ‘Variegatum’), cliquez sur le lien précédent (texte en bleu souligné).