Après des décennies de progrès lents et d'investissements massifs, certains chercheurs en fusion nucléaire adoptent une approche différente.
Après des décennies de progrès lents et d'investissements massifs, certains chercheurs en fusion nucléaire adoptent une approche différente.
Les défenseurs de la fusion nucléaire peuvent être soupçonnés d'être trop optimistes, mais pas de demi-solutions. La fusion se produit lorsque deux éléments sont combinés, ou « fusionnent », pour former un nouveau troisième élément. La matière est convertie en énergie. Ce processus a également lieu sur le soleil, et les projets importants sur Terre ne sont pas exactement petits non plus. Prenons, par exemple, le réacteur thermonucléaire expérimental international (ITER) en cours de construction en France par un consortium de sept pays. Ce réacteur Tokomak de 21 milliards de dollars utilisera des aimants supraconducteurs pour former un plasma suffisamment chaud et dense pour initier la fusion. ITER pèsera 23 000 tonnes, soit trois fois le poids de la Tour Eiffel. Le National Ignition Facility (NIF), principal concurrent d'ITER, est tout aussi complexe :il tire 192 faisceaux laser sur une pastille de combustible jusqu'à ce qu'elle soit chauffée à 50 millions de degrés Celsius, et subisse une pression de 150 milliards d'atmosphères.
Malgré tous les efforts, un réacteur à fusion nucléaire basé sur ITER ou NIF sera dans des décennies. Pendant ce temps, un nouveau groupe de chercheurs poursuit une stratégie différente :ils le voient plus petit. Cette année, les États-Unis Advanced Research Projects Agency Energy près de 20 millions de dollars dans neuf petits projets. Celles-ci devraient conduire à une forme de fusion plus abordable sur la base du programme ALPHA (Low-Cost Plasma Heating and Assembly). Un projet représentatif, dirigé par la société californienne Magneto-Inertial Fusion Technologies, a été développé pour "écraser" le plasma à l'aide d'un courant électrique afin qu'il se comprime pour induire la fusion. Cette approche a été utilisée dans le passé :les scientifiques du Laboratoire national de Los Alamos ont utilisé la technique en 1958 pour créer la première fusion soutenue en laboratoire.
Des entreprises non associées au projet ALPHA travaillent également sur des formes alternatives de fusion nucléaire. General Fusion, de la Colombie-Britannique, a mis au point une installation dans laquelle des ondes de choc sont envoyées à travers du métal liquide pour induire la fusion. Tri Alpha Energy construit actuellement un réacteur à fusion de faisceaux en collision , un réacteur à fusion de 23 mètres de long dans lequel des particules chargées sont projetées les unes sur les autres. Et le géant de la défense Lockheed Martin prétend maintenant travailler sur un réacteur à fusion magnétique de la taille d'un conteneur maritime.
L'histoire de la recherche de la fusion nucléaire montre qu'il faut considérer ces projets avec scepticisme. Et pourtant, si l'une ou l'autre de ces approches réussissait à nous fournir une énergie propre et abondamment disponible - sans déchets radioactifs - elle résoudrait des problèmes allant des pénuries d'énergie au changement climatique avec une seule innovation. (db)