Voici des photos de mon laurier-rose dont les feuilles sont tachées et crispées. Comment le soigner SVP ?
Hormis la photo de la feuille avec sa tache qui indique sans doute une attaque d’Aschochyta (voir les informations données dans le texte ci-dessous), mais aussi peut-être un problème de début d’asphyxie des racines, on ne peut pas dire que les symptômes que présente votre laurier-rose soient vraiment significatifs, ni particulièrement alarmants. Dans l’ensemble, les feuilles sont bien vertes et l’arbuste ne semble pas se dégarnir.
La déformation des feuilles qui semblent se vriller, ne peut pas être imputée à une origine parasitaire car il n’y a pas décoloration. On pourrait imaginer la présence d’un virus, mais ce serait accompagné normalement par un jaunissement partiel du limbe.
Je serai donc tenté d’opter pour un sol inadapté (sans doute trop lourd, trop humide durant la période hivernale) et qui par conséquent est froid, d’où cette sensation que les feuilles (et ce sont a priori les jeunes) se crispent comme si elles peinaient à s’épanouir.
Si vous constatez un développement rapide des taches foliaires nécrosées et que ces dernières s’agrandissent, provoquant une défoliation anormale de la plante, on peut craindre une attaque d’Ascochyta heteromorpha ou chancre du laurier-rose (certains disent aussi ascochytose ou anthracnose) dont le développement est favorisé par des conditions fraîches et humides. Les taches d’ascochytose se perforent au centre et sont d’une couleur noir violacé.
Cette maladie cryptogamique est due à un champignon à mycélium cloisonné, de la famille des Deutéromycètes (Deuteromycota ou champignon imparfait) dans laquelle on trouve d’autres pathogènes des plantes tels les Fusarium (vecteurs des fusarioses) et les Alternaria (vecteurs des alternatioses). L’ascochytose se transmet lorsqu’une fine pellicule d’eau ou des gouttelettes persistent plusieurs heures sur les feuilles, affaiblit les plantes atteintes. Elle touche de nombreuses plantes cultivées, notamment le pois, le chou, l’hortensia et le rosier.
L’infestation peut également se produire lors de la taille. Il faut donc bien nettoyer les outils de taille et ne jamais intervenir sur deux plantes différentes sans avoir, entre temps, frotté la lame du sécateur avec un chiffon imbibé d’alcool.
Dans le cas présent, je vous conseille d’abord d’éliminer toutes les parties portant des taches, de ne pas arroser les lauriers-roses par aspersion (ne pas mouiller les feuilles). Une pulvérisation de bouillie bordelaise, à renouveler après une période humide, est tout à fait valable pour bloquer l’expansion de la maladie.
Pour redonner du tonus à vos lauriers-roses, il est indispensable que vous assuriez un bon drainage aux racines. Je vous conseille d’effectuer un cernage consistant à creuser une tranchée de 20 cm de large et 50 cm de profondeur tout autour (ou tout le long) des plantes et de verser dans le fond 5 cm de gravier, puis de mélanger la terre existante avec un bon terreau ou du compost pour l’enrichir en humus et reboucher la tranchée avec.