FRFAM.COM >> Science >> Environnement

Le pari de Paris

Il est loin d'être certain que la technologie permettant de limiter le réchauffement à deux degrés sera effectivement disponible dans un avenir proche.

Le pari de Paris

Dans l'accord sur le climat qui a été conclu il y a un an, les "émissions négatives" ont trop de rôle à jouer, écrivent les scientifiques cette semaine dans Science † Après tout, il est loin d'être certain que la technologie qui devrait limiter le réchauffement à deux degrés sera effectivement disponible dans un avenir proche.

Les auteurs, un climatologue britannique et norvégien, se concentrent principalement sur le lien entre la combustion de la biomasse et la capture et le stockage du carbone, ou CSC. Les centrales à biomasse équipées de la technologie CSC sont parfois appelées CO2 par les promoteurs appelés aspirateurs. La combustion de la biomasse est essentiellement du CO2 -neutre et en captant le carbone au-dessus de la cheminée et en le stockant sous terre, cela se traduit par des émissions négatives. Cependant, les opposants disent que la technologie est la dernière excuse pour les industries polluantes et les pays industrialisés riches de ne pas avoir à réduire leurs émissions. Si ce CO2 les aspirateurs seront bientôt opérationnels, ils récupèreront ce surplus de gaz à effet de serre dans l'air, c'est le raisonnement.

L'accord sur le climat qui a été conclu en décembre de l'année dernière décrit pas moins de 900 scénarios climatiques possibles. Dans la plupart des scénarios avec un résultat positif (réchauffement limité à deux degrés), la technologie décrite ci-dessus joue un rôle important. On suppose même que la superficie terrestre qui fournira toute cette biomasse pour la combustion en bioénergie est plus grande que l'Inde. En bref :les pays qui ont signé l'accord de Paris semblent avoir une grande confiance dans le fait que le CO2 les aspirateurs peuvent être construits et déployés en masse dans un avenir prévisible.

Malgré des recherches fortement sponsorisées, la technologie CCS semble avoir du mal à dépasser ses balbutiements

Et c'est là que le bât blesse, disent les auteurs. Parce qu'en dépit de recherches fortement sponsorisées au cours des deux dernières décennies, la technologie CSC en particulier semble avoir du mal à dépasser ses balbutiements. Autrement dit, il s'avère très difficile de dépasser la phase pilote. De plus, le CSC est également très coûteux. Conséquence :il n'existe actuellement qu'un seul projet de démonstration à grande échelle d'une centrale électrique à biomasse dotée de la technologie CSC dans le monde entier.

En d'autres termes, c'est un gros pari que de parier sur des scénarios dans lesquels il n'est pas encore certain que la technologie cruciale qui nous aidera à sortir de l'urgence puisse réellement être déployée. Pari risqué aussi, car en misant sur le futur CO2 aspirateurs, la politique transmet la patate chaude à la prochaine génération. Après tout, cela leur donne la possibilité de ne pas se concentrer immédiatement et pleinement sur des mesures de limitation des émissions telles qu'une augmentation drastique de l'efficacité énergétique dans les bâtiments ou la poursuite du développement des énergies renouvelables. Un choix qui arrange les pays industriels et grands pollueurs à court terme, mais qui peut détruire le monde entier à long terme. (chut)


[]