Selon une étude menée par des psychologues britanniques, les hommes sont peut-être mieux dans le couloir que dans la salle d'accouchement lorsque leur femme accouche.
Selon une étude menée par des psychologues britanniques, les hommes sont peut-être mieux dans le couloir que dans la salle d'accouchement lorsque leur femme accouche. Certaines femmes ressentiraient plus de douleur avec leur mari dans la pièce. Une belle histoire pour un article de presse fréquemment lu, ou la conclusion est-elle erronée ?
D'où vient cette nouvelle ?
Il s'agit d'une série d'expériences que des psychologues britanniques ont menées sur 39 couples hétérosexuels vivant ensemble depuis au moins 1 an. L'âge moyen des femmes était de 25 ans et celui des hommes de 27 ans. Les femmes (dont aucune n'était enceinte) ont reçu des impulsions laser douloureuses sur un doigt pendant 10 minutes. On leur a dit que le but était d'explorer l'empathie de leur mari, plutôt que leur expérience subjective de la douleur.
Dans une première expérience, l'homme est resté dans la même pièce, mais derrière un rideau, sans contact avec sa femme. Cependant, il a pu suivre l'intensité des impulsions laser sur un écran. Ensuite, il devait estimer sa compassion. Dans une deuxième expérience, on a montré à l'homme les courbes des stimuli laser douloureux que les autres participantes avaient reçus et il a de nouveau dû exprimer son empathie pour sa femme.
Dans une troisième expérience, les femmes ont reçu des impulsions laser alors que l'homme n'était pas dans la pièce et ont été invitées à évaluer la douleur qu'elles ressentaient, sur une échelle de 0 à 11. Au cours des expériences, l'activité électrique dans le cerveau des femmes a été visualisée. .au moyen d'un EEG. L'objectif était de voir si la sévérité de la douleur ressentie correspondait aux pics de l'EEG. Enfin, les femmes devaient remplir un questionnaire détaillé sur leur(s) relation(s) intime(s), évaluant leur style d'attachement.
Les chercheurs ont découvert que les femmes ayant un style d'attachement évitant ressentaient plus de douleur lorsque leur partenaire était dans la même pièce que lorsqu'elles étaient seules.
Krahé C, Paloyelis Y, Condon H, et al. Le style d'attachement modère les effets de la présence du partenaire sur la douleur :une étude des potentiels évoqués au laser. Neuroscience sociale cognitive et affective. Publié en ligne le 1er janvier 2015
Comment devons-nous interpréter cette nouvelle ?
Cette étude limitée (seulement 39 couples) a un inconvénient majeur :l'homme était derrière le rideau et n'avait pas le droit d'avoir de contact avec sa femme. Heureusement, dans une salle d'accouchement, il n'est pas derrière un rideau, mais assis ou debout à côté de sa femme, lui tenant la main ou l'encourageant. La plupart des femmes indiquent également qu'elles préfèrent que leur mari soit avec elles pendant le travail. Incidemment, cette recherche n'a rien à voir avec l'accouchement. Il n'est en aucun cas évident que la douleur causée par les impulsions laser est comparable à la douleur pendant l'accouchement. Dans ce dernier cas, les facteurs psychologiques jouent un rôle important. Tout ce que cette étude suggère, c'est que les femmes ayant un style d'attachement évitant préfèrent être seules lorsqu'elles ont mal plutôt qu'avec leur partenaire.
Conclusion
Cette étude ne montre pas que les femmes préfèrent ne pas avoir d'homme dans la salle d'accouchement lorsqu'elles vivent un accouchement douloureux. Il n'en demeure pas moins que les femmes préfèrent avoir quelqu'un à proximité (partenaire, petite amie, mère, ...) lorsqu'elles donnent naissance à un enfant.
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