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insectes contre cultures génétiquement modifiées :5-8

Les scientifiques tirent des leçons des problèmes liés aux cultures Bt.

insectes contre cultures génétiquement modifiées :5-8

Les cultures Bt contiennent un gène de la bactérie Bacillus thuringiensis leur faisant produire une substance qui tue les insectes nuisibles. Mais en raison de l'application à grande échelle des cultures, les insectes peuvent développer une résistance à la substance. Des scientifiques américains et français analysent dans la revue Nature Biotechnology comment les cultures Bt se sont comportées jusqu'à présent.

La superficie des cultures Bt est passée de 1,1 million à 66 millions d'hectares entre 1996 et 2011. Près de 70 % du maïs cultivé aux États-Unis en 2012 était du maïs Bt. Et 80 à 95 % du coton cultivé en Chine, en Australie, en Inde et aux États-Unis est du coton Bt.

Les scientifiques ont analysé 77 études sur l'efficacité des cultures Bt. Ils ont trouvé des preuves claires du développement de la résistance pour 5 des 13 principales espèces de ravageurs. Le score est donc de 5 à 8 en faveur des cultures pour le moment.

En 2005, un seul type de résistance avait été identifié. Dans le pire des cas, la résistance survient après 2 à 3 ans, alors que dans le meilleur des cas, les cultures Bt sont capables d'éloigner les ravageurs pendant 15 ans.

Facteurs de succès

Le succès des cultures Bt dépend d'un certain nombre de facteurs. Les chances de succès sont plus grandes s'il y a initialement peu d'insectes dans la population qui sont naturellement résistants. Il est également plus probable que la résistance soit récessive, ce qui signifie qu'un insecte doit avoir deux versions identiques d'un gène de résistance pour être efficace.

La présence de cultures non Bt augmente également les chances de succès. Il est donc recommandé de toujours semer une partie du champ avec du maïs non Bt ou du coton. Cependant, cette règle n'est pas toujours bien respectée. L'idée est que les insectes résistants se reproduisent avec des congénères non résistants de la culture commune adjacente. Leur progéniture n'aura alors qu'un seul gène de résistance et ne sera pas résistante. De cette façon, le processus de développement de la résistance peut être ralenti.

La lutte contre la résistance est une lutte contre l'évolution, et elle continuera pour toujours. Selon les chercheurs, les cultures Bt sont donc mieux utilisées avec d'autres techniques de protection des cultures. Par exemple, des insectes stériles peuvent être lâchés sur les cultures Bt pour hypothéquer la reproduction d'insectes résistants. (ddc)


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