Chaque jour, on prend en moyenne 17 000 respirations. Or, l’emphysème peut faire de chacune de ces respirations un combat. Si vous souffrez de cette maladie, il existe un certain nombre de mesures que vous pouvez prendre pour arriver à mieux respirer et améliorer votre qualité de vie.
Les poumons sont remplis d’alvéoles, petites poches entourées de vaisseaux sanguins microscopiques (les capillaires). Dans un poumon sain, l’air entre et sort facilement. L’oxygène passe aisément dans les capillaires tandis que le dioxyde de carbone, un déchet de l’organisme, retourne aux poumons pour être évacué. Chez les personnes souffrant d’emphysème, le nombre d’alvéoles est réduit et ceux qui restent ont perdu de leur élasticité, rendant la respiration plus difficile.
Les premiers symptômes à apparaître, et les plus évidents, sont une toux persistante accompagnée de production de mucus, et de l’essoufflement. Pour les personnes qui en souffrent, aspirer l’air est aussi difficile que si elles devaient respirer à travers un oreiller. La situation empire au fur et à mesure que la maladie progresse. Dans les stades avancés, il suffit de quelques pas pour se sentir essoufflé. En outre, l’emphysème met à rude épreuve le cur, qui doit travailler plus fort pour faire circuler le sang dans les poumons.
Plus de trois millions de Nord-Américains souffrent d’emphysème. Dans la plupart des cas, c’est l’usage du tabac à long terme qui est en cause. Au contact des irritants de la fumée, les parois des alvéoles s’enflamment et perdent de leur élasticité. Dans environ 3% des cas, il s’agit d’une anomalie génétique entraînant un déficit en alpha-1-antitrypsine (ATT). L’exposition à des irritants atmosphériques, par exemple la poussière de charbon, les particules de grains, la fumée ou les fibres textiles, peut également causer cette maladie.
Le traitement a pour but de freiner la progression de la maladie, voire de l’arrêter entièrement. Il n’y a aucun doute là-dessus, la mesure la plus importante à prendre consiste à arrêter de fumer. Pour vous soulager, le médecin vous prescrira des médicaments qui dilatent les poumons, atténuent l’irritation des voies respiratoires et, si le besoin s’en fait sentir,, contrent les infections potentiellement dangereuses. Vous pouvez contribuer à diminuer vos symptômes en prenant diverses précautions, en commençant un programme d’exercices et en apprenant à maîtriser certaines techniques respiratoires.
Une fois que vous aurez cessé de fumer, les médicaments vous aideront à respirer plus facilement. Que votre maladie résulte de l’usage du tabac ou d’une anomalie génétique, le médecin vous prescrira un bronchodilatateur dont l’effet est de détendre les muscles qui interviennent dans la respiration et de dilater les voies respiratoires resserrées. La plupart des bronchodilatateurs sont présentés dans un aérosol-doseur, dispositif portatif qui libère une dose précise de médicament dans les poumons. Il est important, lorsque vous utilisez ce dispositif, de bien suivre le mode d’emploi afin de tirer le meilleur parti possible de votre médicament; au besoin, votre médecin vous expliquera comment l’utiliser. Si vous n’y parvenez pas, par exemple parce que vous souffrez d’arthrite, un nébuliseur fera l’affaire, mais ce dispositif n’est pas portatif.
Parmi les bronchodilatateurs, les anticholinergiques tels que l’ipratropium (Atrovent) sont souvent privilégiés. Leur action s’étend sur six à huit heures et ils présentent peu d’effets indésirables. Viennent ensuite les stimulants des récepteurs B2 adrénergiques. Les plus connus sont l’albutérol (Proventil), le métaprotérénol (Alupent) et le salmétérol (Serevent). Ils agissent plus rapidement que les anticholinergiques mais leur effet ne dure que de trois à six heures. Ils sont aussi plus susceptibles de causer de l’anxiété, des tremblements, de l’agitation, des céphalées et d’autres effets indésirables. Certains médecins prescrivent de préférence le Combivent (ipratropium et albutérol en association). L’effet de cette association serait supérieur à celui qu’on obtiendrait si l’on ne prenait que l’un ou l’autre des deux médicaments.
Si votre système respiratoire est gravement enflammé, on pourrait vous prescrire un corticostéroïde à inhaler. Le béclométhasone (Beclovent), le budésonide (Pulmicort) et le fluticasone (Flovent) appartiennent à cette catégorie.
L’emphysème rend plus vulnérable aux infections des voies respiratoires supérieures, ce qui peut poser des risques graves car elles mènent aux infections bactériennes. Si vous montrez des signes d’infection, votre médecin vous prescrira un antibiotique, par exemple la céfuroxime (Ceftin) ou la lévofloxacine (Levaquin), à moins qu’il s’agisse d’une infection virale, comme le rhume ou la grippe, contre lesquels les antibiotiques sont sans effet. Les patients souffrant d’emphysème sont souvent mis sous antibiotiques, les risques de complications étant très élevés.
Les quelques rares personnes dont l’emphysème est d’origine génétique se verront prescrire des injections hebdomadaires ou bimensuelles d’une forme purifiée d’ATT humaine, ce qui contribuera à maintenir leur taux d’ATT dans des valeurs normales.
Si vous fumez la cigarette, vous devez écraser, à défaut de quoi votre état empirera, quels que soient les soins médicaux que vous recevrez. En arrêtant, vous améliorerez nettement votre qualité de vie, prolongerez votre existence et pourrez préserver votre indépendance. S’il est vrai qu’il n’est pas facile de prendre une telle décision, c’est tout de même possible. Pour vous aider, n’hésitez pas à avoir recours aux divers moyens que l’on propose aujourd’hui à cet effet et qui ont fait amplement leurs preuves, par exemple la thérapie, les médicaments et les groupes d’entraide.
Vous pouvez également apprendre de nouvelles techniques respiratoires, soit en suivant un programme mis en place par un hôpital et que vous recommandera votre médecin soit en pratiquant par vous-même la pursed-lip expiration (littéralement : respiration à lèvres fermées en forme de bourse). Il y a beaucoup d’autres mesures que vous pouvez prendre pour vous sentir mieux. Celles qui sont décrites ci-dessous vous permettront de tirer le plus grand parti possible de votre traitement, surtout si vous en faites des règles de vie :
Si votre fonction pulmonaire est très faible, un masque à oxygène pourra vous soulager tout en limitant vos risques de complications médicales. Selon le cas, le traitement est continu ou discontinu et l’appareil est soit portable soit stationnaire.
Dans les cas graves, l’intervention chirurgicale pourrait être indiquée. En réduisant le volume des poumons pour enlever les parties malades, cette intervention permet aux muscles et tissus sains de mieux fonctionner. La plupart des personnes qui la subissent peuvent reprendre leurs activités sans avoir besoin d’oxygène supplémentaire.
Si votre emphysème est grave ou si vous souffrez de la forme héréditaire, vous pourriez être un bon candidat pour la greffe du poumon. Selon un important centre se spécialisant dans les greffes, 83% des personnes qui la subissent survivent au moins un an et 54% au moins cinq ans. Les meilleurs candidats pour la greffe sont les personnes de moins de 65 ans qui, en dehors de leur maladie pulmonaire, sont en bonne santé.
Voici quelques conseils qui vous aideront à mieux prendre en charge votre emphysème: