Depuis la légalisation de l'euthanasie en Belgique en 2002, les chercheurs ont observé un certain nombre de changements.
Depuis l'introduction de la loi belge sur l'euthanasie le 28 mai 2002, les médecins belges sont autorisés à mettre prématurément fin à la vie de patients en phase terminale, à condition qu'ils en fassent la demande eux-mêmes et dans le cadre de mesures strictement définies qui visent principalement à protéger les patients.
Augmentation annuelle du nombre de cas d'euthanasie
Prof. Dr. Kenneth Chambaere du groupe de recherche sur les soins de fin de vie de la Vrije Universiteit Brussel et de l'Université de Gand a comparé les chiffres du 1er janvier 2003 au 31 décembre 2013. Il a établi que le nombre de cas d'euthanasie signalés à la Commission fédérale de contrôle et d'évaluation L'euthanasie (FCECE) a augmenté chaque année. Alors qu'il y en avait 235 en 2003 (0,2 % de tous les décès), en 2013, il y en avait déjà 1 807 (1,7 % de tous les décès). Cette tendance à la hausse est perceptible dans tous les groupes de patients, tant lorsqu'ils vivent encore à domicile que lorsqu'ils séjournent en établissement de soins.
Aussi les personnes atteintes de maladies non terminales et de troubles psychologiques
Au cours des premières années, ce sont principalement les patients atteints d'un cancer en phase terminale qui ont demandé l'euthanasie. C'est encore la grande majorité, mais depuis, des patients atteints d'autres pathologies ont également trouvé le chemin d'une fin de vie précoce :patients atteints de maladies non terminales par exemple, ou patients atteints de troubles mentaux, même s'ils restent minoritaires.
La proportion de patients atteints de maladies autres que le cancer est passée de 15,7 % en 2003 à 31,3 % en 2013. Il s'agit principalement de troubles évolutifs neuromusculaires, cardiovasculaires et neuropsychologiques. Le nombre de patients âgés de plus de 80 ans a également augmenté, passant de 17 % en 2003 à 35 % en 2013.
Selon les chercheurs, une explication de ces résultats est l'acceptation sociale accrue de l'euthanasie, qui est de plus en plus considérée comme un choix régulier en fin de vie. De plus, les patients sont de plus en plus conscients que non seulement les patients souffrant de souffrances persistantes et insupportables dues à des affections terminales peuvent être envisagés pour l'euthanasie. Enfin, les médecins se sont familiarisés avec la pratique et sont de plus en plus disposés à se conformer aux demandes d'euthanasie.
La Belgique est (après les Pays-Bas - 1er avril 2002) le deuxième pays au monde où l'euthanasie a été légalisée. (ev)