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Le contribuable paie pour l'élimination des déchets nucléaires

Le stockage définitif des déchets nucléaires belges coûtera plusieurs milliards d'euros. La garantie que les producteurs d'énergie en cracheront la moitié n'est pas étanche, apporte Eos à la lumière.

Le contribuable paie pour l élimination des déchets nucléaires

Le gouvernement belge donnera probablement son feu vert cette année pour le stockage définitif de nos déchets nucléaires dans une couche souterraine d'argile à Mol en Campine. A partir de 2040, tous les déchets restés radioactifs pendant des milliers à des centaines de milliers d'années devraient disparaître. Sur le plan technique et scientifique, le stockage géologique apparaît comme la meilleure solution. Mais le coût, et surtout qui doit le payer, est une autre histoire.

Depuis la fin des années 1990, Niras, le gestionnaire belge des déchets nucléaires, construit une tirelire pour payer l'élimination. L'argent provient des producteurs de déchets nucléaires, qui paient Niras pour les déchets qu'ils viennent remettre. Fin 2012, cette tirelire s'élevait à environ 80 millions d'euros. Les taux n'ont pas changé depuis 2003 - lorsque la loi de sortie du nucléaire a été votée. Mais les coûts le sont :les plans de cession ont été ajustés à plusieurs reprises ces dernières années, ce qui les a rendus plus coûteux.


Qui paie ?

Il est déjà clair que les contribuables belges devront payer près de la moitié (45 %) du coût total du stockage souterrain. Après tout, le gouvernement est responsable de deux cimetières nucléaires :l'ancienne usine de recyclage d'Eurochemic à Dessel et l'ancien département de traitement des déchets du Centre de recherche nucléaire de Mol. La Belgique supporte donc les frais. Alors que le gouvernement français en profite effectivement :il a profité de la recherche en Belgique pour construire une usine de retraitement pour le recyclage des combustibles nucléaires usés à La Hague. Plus de 80 % de cette usine appartient au gouvernement français.

Le reste de l'argent pour l'élimination proviendra principalement du plus grand producteur de déchets nucléaires Electrabel, qui a depuis été repris par le français GDF Suez. Mais la législation qui doit garantir que la tirelire qu'Electrabel crée à cet effet sera également disponible, n'est pas étanche. Electrabel doit placer ses commissions dans un véhicule séparé, Synatom, afin que l'argent ne parte pas en fumée en cas de faillite. Mais Synatom est, à l'exception d'une « golden share » de l'État belge, une filiale à 100 % d'Electrabel. En outre, Synatom peut rétrocéder jusqu'à 75% des commissions à Electrabel. De ce fait, une part importante de la tirelire nucléaire est actuellement garée dans un fonds d'investissement de GDF Suez au Luxembourg. C'est de l'argent que la Belgique ne peut pas retirer immédiatement.


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