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Gémeaux :identiques mais tellement différents

De nombreuses études montrent que des jumeaux identiques ne sont pas du tout identiques.

Gémeaux :identiques mais tellement différents

Des jumeaux identiques ressemblent à la copie l'un de l'autre. Cependant, la famille et les amis des jumeaux contesteront cela. De nombreuses études montrent maintenant que des jumeaux identiques ne sont pas du tout identiques.

Des jumeaux identiques se produisent lorsqu'un œuf fécondé se divise par inadvertance et que les parties continuent de se développer en deux embryons ou plus. Environ une grossesse sur 250 aboutit à des jumeaux identiques. Parce que le même œuf fécondé est à la base des deux embryons, leur information génétique est identique. Mais, comme vous le diront les parents de tels jumeaux, un ADN identique n'est pas une recette pour deux individus identiques.


Premièrement, votre ADN ne détermine pas comment le cerveau évoluera tout au long de la vie. L'expérience détermine en grande partie comment une personne grandira en tant que personne, cela semble intuitif, mais peu de recherches scientifiques ont été menées sur la relation entre les expériences individuelles et la structure des connexions neurologiques. Une étude de l'Association Helmholtz des centres de recherche allemands éclaire davantage le lien.

Souris
L'équipe allemande a étudié quarante souris génétiquement identiques. Les rongeurs ont été lâchés ensemble dans la même zone. Pour une fois, les souris de test ont pu dormir sur leurs deux oreilles :pas d'électrochocs ni de labyrinthes insolubles, mais un séjour dans un véritable « resort de luxe », avec un large éventail d'activités et de possibilités de découverte.


"Non seulement les souris étaient des copies génétiques, mais elles vivaient toutes ensemble dans le même environnement", explique le professeur Gerd Kempermann, qui a dirigé la recherche. «Mais parce que cet environnement était si vaste et si riche, chaque animal pouvait encore acquérir des expériences individuelles. Plus le temps passait, plus les souris commençaient à afficher différents comportements individuels."


L'explication neurologique de cette découverte se trouve dans l'hippocampe. Cette partie du cerveau permet aux souris et aux humains d'apprendre de nouvelles choses et de créer des souvenirs. Cela se fait par la neurogenèse :la formation de nouveaux neurones dans l'hippocampe. La neurogenèse permet au cerveau de réagir avec souplesse à de nouvelles informations, et ainsi de grandir et de développer une structure adaptée en réponse aux actions et aux facteurs environnementaux.


L'étude montre pour la première fois de manière scientifique que les expériences conduisent à l'individualisation du cerveau. "Ce fondement neurobiologique de l'individualisme ne se limite pas aux souris, mais s'applique également aux humains", déclare Kempermann.


Comme témoin, les chercheurs ont placé un groupe de souris dans un environnement relativement terne, et ces animaux ont subi beaucoup moins de neurogenèse. "Cela implique qu'un environnement riche et stimulant stimule fortement le développement d'un individu, également parmi les gens", conclut le professeur Ulman Lindenberger, qui a également participé à l'étude.

Bouton marche/arrêt
La neurogenèse et l'individualisme expliquent pourquoi les jumeaux se comportent différemment, s'aiment et ont des opinions différentes, mais cela n'explique pas tout. Après tout, il est parfaitement possible qu'une moitié des jumeaux soit la proie d'une maladie d'origine génétique, tandis que l'autre moitié n'aura jamais cette maladie. C'est particulièrement le cas des troubles psychiatriques tels que la schizophrénie. Si la constitution génétique des deux individus est identique, alors leur risque d'une telle maladie devrait également être identique, mais diverses études contredisent cela.


La responsabilité en incombe aux facteurs dits épigénétiques. La fonction et le fonctionnement des gènes peuvent changer sans avoir à ajuster la séquence d'ADN. Les changements épigénétiques dans le paquet de gènes d'une personne se produisent par « méthylation ». La méthylation est un processus chimique dans lequel un groupe méthyle (CH3) se lie à une molécule d'ADN. De ce fait, des parties de l'ADN se comportent différemment et il est possible, par exemple, que certains gènes ne soient plus ou moins bien lus. En bref :la méthylation est une sorte d'interrupteur marche/arrêt pour les gènes.


La méthylation et les modifications épigénétiques de l'ADN ont lieu tout au long de la vie. Des recherches espagnoles montrent que les jumeaux identiques peuvent difficilement être distingués épigénétiquement immédiatement après la naissance, mais que les différences augmentent à mesure que les jumeaux vieillissent. Plus les vies qu'ils mènent sont différentes et plus ils vivent éloignés, plus l'impact épigénétique est important. Les raisons en sont très diverses et souvent banales. Par exemple, fumer a une influence majeure sur "l'épigénome" d'une personne, tout comme suivre un certain régime ou même pratiquer un sport.


Les gènes qui soudainement ne fonctionnent plus ou fonctionnent moins bien peuvent entraîner des troubles tels que la maladie d'Alzheimer et le cancer, ce qui explique pourquoi les maladies génétiques chez les jumeaux ne doivent pas nécessairement se produire simultanément.


Toutes sortes de facteurs jouent un rôle dans le développement ultime d'une personne, jumelle ou non. L'ADN n'est qu'une partie de l'histoire. Cette partie peut être identique chez les jumeaux identiques, mais elle ne capture certainement pas l'image entière. Les jouets avec lesquels une personne joue lorsqu'elle est bébé, le sport qu'elle choisit, ses amis qui fument :tout cela joue un rôle dans la formation d'un individu, avec pour résultat que non seulement le cerveau mais aussi les gènes eux-mêmes subissent des modifications.

Épigénétique chez les jumeaux :




Recherche de jumeaux aux Pays-Bas :


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