Certaines formes d’hépatite causent des symptômes apparentés à ceux de la grippe et disparaissant au bout d’un certain temps, tandis que d’autres provoquent une maladie chronique du foie qui peut entraîner des complications fatales. Les nouveaux traitements dont nous disposons aujourd’hui pour combattre ces infections tenaces sont plutôt efficaces, certains apportant même une guérison totale.
L’hépatite est une inflammation du foie, organe essentiel à de nombreuses fonctions vitales. Non seulement produit-il de la bile pour la digestion des gras, mais il entrepose des nutriments et filtre les substances toxiques (par exemple l’alcool, les drogues et les médicaments, de même que les sous-produits de la digestion) contenues dans le sang. L’hépatite endommage les cellules du foie, qui ne peut alors plus jouer adéquatement son rôle de filtre; en conséquence, les substances toxiques s’accumulent. La maladie peut survenir soudainement et ne durer que quelques semaines (hépatite aiguë), ou s’étendre sur plusieurs mois, quand ce n’est pas des années (hépatique chronique). Vous pourriez ignorer que vous êtes infecté, les symptômes n’apparaissant parfois qu’au bout de quelques années.
L’hépatite est habituellement causée par un virus. On en a dénombré cinq, mais les plus communs sont ceux de l’hépatite A, B et C.
L’hépatite A, la plus fréquente des trois, se transmet habituellement par de l’eau ou des aliments contaminés par les matières fécales. Souvent, c’est l’hygiène qui est en cause, par exemple, un cuisinier ayant négligé de se laver les mains après être allé à la toilette. Les fruits de mer crus ou mal cuits, les légumes et les fruits contaminés ainsi que l’eau ou les glaçons contaminés peuvent également causer l’infection. Une fois que vous avez contracté l’hépatite, vous resterez contagieux pendant une période allant de une semaine à un mois. Il est essentiel que vous adoptiez des règles d’hygiène strictes afin d’éviter que d’autres soient en contact avec votre sang ou vos matières fécales, ce qui risquerait de les contaminer. Lorsqu’ils voyagent à l’étranger, les Nord-Américains sont susceptibles de contracter l’hépatite A. Cependant, comme près de 50% l’ont déjà contractée, ils sont désormais immunisés. Le rétablissement est habituellement rapide; on peut reprendre ses activités normales en moins d’une semaine sans risquer de souffrir de séquelles permanentes au foie.
L’hépatite B est transmise par le sang et les autres fluides corporels, notamment le sperme. Vous pouvez la contracter à l’occasion de rapports sexuels non protégés (c’est-à-dire sans préservatif), par des aiguilles infectées ou des transfusions sanguines. Contrairement à celui de l’hépatite A, le virus de l’hépatite B peut se transformer en infection chronique (c’est le cas d’environ 10% de ceux qui la contractent) et mener à des maladies hépatiques graves ou au cancer du foie.
L’hépatite C se propage par le sang infecté, soit par des transfusions sanguines effectuées avant 1990 (année où on a commencé à tester le sang pour dépister cette affection), soit par des aiguilles contaminées. Les médecins ne savent pas avec certitude si elle peut se transmettre lors des rapports sexuels. Pour l’heure, il est donc préférable d’utiliser un préservatif. Le virus n’a pas le même effet chez tous. Chez certains, la maladie se manifeste de fa¸on aigue mais le rétablissement se fait en quelques mois et ne laisse pas de séquelles (insuffisance hépatique). Par contre, près de 60% de ceux qui sont infectés souffrent de la forme chronique. Pour un certain nombre, l’insuffisance hépatique ou le cancer du foie en sont la conséquence. En Amérique du Nord, l’hépatite C tue près de 10 000 personnes chaque année.
L’hépatite n’est pas forcément d’origine virale: l’excès d’alcool, certains médicaments, substances toxiques (arsenic ou champignons vénéneux) et plantes médicinales (consoude et feuille de chaparral) peuvent également la causer. L’alcool constitue un poison pour le foie, risquant, à la longue, de provoquer la cirrhose, maladie irréversible. L’hépatite peut également résulter de l’emploi de certains médicaments d’ordonnance, par exemple la trimétrophime/sulfaméthoxazole (Septra, un antibiotique), l’amiodarone (Cordarone, un médicament pour le coeur), l’isoniazide (INH, un antituberculeux) et les anabolisants stéroïdiens (en surdose). Cependant, avant d’interrompre un traitement médicamenteux, parlez-en à votre médecin.
L’acétaminophène (Tylenol), analgésique en vente libre, peut aussi causer l’hépatite. Si on en prend trop (plus de vingt comprimés de 500 mg par jour) ou avec de l’alcool, il peut entraîner une hépatite soudaine et grave, et, si elle n’est pas traitée, le décès rapide.
Vous êtes plus susceptible de contracter l’hépatite si vous:
Aucun médicament ne peut guérir l’hépatite virale; le système immunitaire doit mener son propre combat. Si votre hépatite n’est pas causée par un virus, votre médecin vous conseillera de cesser de consommer la substance fautive afin d’accélérer la guérison. On hospitalise rarement pour l’hépatite mais vous devrez probablement passer des analyses sanguines sur une période de quelques mois afin de faire vérifier l’état de votre foie.
Buvez beaucoup de liquides, prenez du repos et limitez vos activités jusqu’à ce que vous alliez mieux. Ne prenez ni alcool ni acétaminophène tant que vous n’êtes pas complètement guéri. Pour éviter de propager l’hépatite, quelle qu’en soit la forme, respectez des règles d’hygiène strictes et utilisez un préservatif durant les rapports sexuels.
Si vous présentez les symptômes de l’hépatite, votre médecin s’informera de vos antécédents médicaux. Puis, il palpera votre foie afin d’identifier une possible sensibilité, et examinera votre peau au cas où elle présenterait la couleur jaune caractéristique de la jaunisse. Il pourrait également vous faire passer l’un des tests suivants afin de confirmer le diagnostic d’hépatite:
Analyses sanguines qui permettent de déceler des marqueurs spécifiques révélant que vous avez déjà souffert de cette maladie dans le passé et qui déterminent si votre infection est chronique ou aiguë.
Tests de la fonction hépatique (LFT); ils permettent au médecin de déterminer si votre foie fonctionne bien et si vous avez la jaunisse. Ils permettent également de surveiller votre état. Comme on ne les fait pas passer de façon systématique lors de l’examen physique, vous devriez les demander si vous avez des facteurs de risque.
L’examen de tomodensitométrie (TACO) de votre cavité abdominale permet au médecin de visualiser votre foie.
La biopsie du foie consiste à prélever un minuscule morceau du tissu hépatique et de l’étudier au microscope. Pour l’effectuer, la peau est engourdie au moyen d’un anesthésiant puis, le médecin guide une aiguille en direction du foie afin de prélever l’échantillon.
L’administration d’interféron à haute dose et de ribavirine (Virazole) est efficace pour certaines personnes souffrant d’hépatite C. Parlez-en à votre médecin.