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La rougeole au Canada

On pourrait comparer la rougeole à un accident d’avion : elle fait la une des journaux parce que c’est peu commun. Pourtant, en 2014, au pays, le nombre de cas était supé­rieur à la moyenne, selon Santé Canada. 

Ces dernières années, on a été témoin de plusieurs épidémies importantes – dont une au Québec en 2011, avec 725 cas recensés.

Le principal symptôme de la rougeole est visible : des rougeurs tachetées. Plus dangereux, la maladie affaiblit le système immunitaire ­pendant des semaines, ce qui peut ­entraîner des complications. En moyen­ne, dans les pays développés, sur 1 000 patients atteints, 100 attra­peront une pneumonie ou une autre infection opportuniste ; une personne souffrira d’un gonflement du cerveau pouvant mener à des dommages cérébraux, et une ou deux personnes en mourront. 

Avec un tel taux de mortalité, la rougeole ne semble pas être une véritable menace. Elle est pourtant extrêmement contagieuse. Le virus demeure en vie et peut se propager dans l’air ou par des objets pendant deux heures – il est facile de l’attraper lorsque quel­qu’un tousse ou éternue. Entouré de personnes non immunisées par une première infection ou une vaccination, chaque patient peut la transmettre à 17 autres. Voilà pourquoi, avant que le vaccin ne soit disponible dans les années 1960, le virus touchait la majorité des enfants canadiens – et faisait environ 300 morts par an.

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Ailleurs, la rougeole tue toujours : en 2013, on comptait 145 700 morts dans le monde, des enfants pour la plupart. Cela dit, les jeunes ont de plus en plus accès au vaccin – cette année-là, le total des décès était 75 % inférieur à celui de l’année 2000. Ainsi, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) cible l’éradication mondiale de la rougeole, un objectif réaliste étant donné que l’homme est l’unique hôte du virus.

Mais jusqu’à ce que l’OMS y parvienne, il existe un véritable risque d’en être atteint à l’étranger. C’est en effet un retour de voyage qui est à l’origine de la plupart des recrudescences de l’épidémie au pays.

Bien que le taux de vaccination au Canada soit élevé, il est insuffisant dans certaines régions – pour obtenir une « immunité de groupe », l’OMS recommande qu’il soit de 95 %. Par exemple, l’une des dernières épidémies dans la vallée de la Fraser, en Colombie-Britannique, a frappé ­principalement un groupe religieux opposé à la vaccination.

Le vaccin rougeole-oreillons-rubéole (ROR) ne garantit pas qu’un enfant n’attrapera pas la rougeole, mais il en rend le risque presque nul. Plus la population se fera vacciner, plus le risque de propagation du virus sera réduit – y compris parmi les bébés qui ne peuvent pas encore recevoir le vaccin et la minorité de personnes qui n’y répondent pas. ­Arriver à vacciner ceux qui ne le sont pas encore améliorerait évidemment le bilan de cette maladie.


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