Voici un état des lieux de l’infertilité au Canada en 2015 et les causes qui pourraient l’expliquer.
DEPUIS L’AN 2000, les traitements de procréation assistée (TPA), y compris la fécondation in vitro (création d’embryons en laboratoire), sont devenus nettement plus courants au Canada. Les spécialistes en santé publique ont réagi : est-ce que cela traduit une baisse de la fécondité ? Pas forcément. Peut-être que les couples sont plus favorables aux TPA, mais il se peut aussi que ce soient les couples homosexuels qui choisissent en plus grand nombre cette technique pour devenir parents.
En 2012, des chercheurs de quatre universités canadiennes et d’une clinique de procréation assistée se sont associés à Statistique Canada pour analyser un échantillon de sujets hétérosexuels qui n’avaient pas utilisé de méthode de contraception depuis 12 mois ; les femmes étaient âgées entre 18 et 44 ans. Après avoir éliminé les couples qui avaient réussi à concevoir, ils ont constaté une hausse du taux d’infertilité par rapport à un échantillon similaire constitué en 1992 : de 8,5 %, il était passé à 15,7 %.
La fécondité diminue avec l’âge. Or, les Canadiens tardent de plus en plus à faire des enfants. En 1984, 3 % des femmes avaient leur premier bébé après 35 ans (à cet âge, les chances de concevoir sont de 77 %). En 2008, la proportion avait grimpé à 11 %. Comparativement à d’autres changements sociaux, comme la hausse de l’âge moyen du mariage, cette progression s’inscrit dans un changement global des modes de vie.
Par ailleurs, l’obésité réduit la fréquence des ovulations et peut même y mettre fin complètement en perturbant les sécrétions hormonales qui déclenchent le processus. La proportion des femmes pré-ménopausées obèses (dont l’indice de masse corporelle dépasse 30) a bondi de 4 % à 21 % depuis les années 1980. Il existe pourtant une solution à ce problème : lors d’une expérience, 90 % des Australiennes obèses qui n’ovulaient plus ont recommencé à libérer des ovocytes après avoir perdu une dizaine de kilos.
LES CAUSES DE L’INFERTILITÉ
40 % : infertilité féminine
30%: infertilité masculine
20 % : causes attribuables aux deux sexes
10 % : cause indéterminée
Certains facteurs peuvent rendre hommes et femmes stériles : l’alcool, le tabac, les traitements anticancéreux, sans oublier les pathologies comme les maladies sexuellement transmissibles et le diabète, qui sont également en progression. Quelles qu’en soient les causes, l’infertilité est un lourd fardeau. Une étude publiée en 1993 dans le Journal of Psychosomatic Obstetrics and Gynecology a révélé que sur un échantillon de 149 Américaines infertiles qui étaient en thérapie, l’anxiété et la dépression chez les femmes infécondes étaient aussi vives que celles des patientes qui suivaient une thérapie après avoir appris qu’elles avaient un cancer. D’autres résultats corroborés par le milieu scientifique suggèrent que les hommes ne sont pas moins perturbés que les femmes, surtout s’ils sont le facteur infertile du couple, même s’ils sont moins enclins à en parler.
L’ÂGE DU PÈRE
Les effets du vieillissement sur la fécondité féminine sont bien établis, mais l’âge du partenaire semble avoir aussi son importance. Une enquête britannique menée en 2002 (l’une des plus récentes dans ce domaine) auprès de plus de 1 800 couples qui attendaient un enfant a démontré ce qui suit :
DÉLAI MOYEN (APRÈS RÉÉVALUATION STATISTIQUE) ENTRE LES PREMIERS ESSAIS ET LA CONCEPTION (EN MOIS)
ÂGE DE L’HOMME
moins de 25 —- 7,0
25-30 —— 6,9
30-35 ——– 9,3
35-40 —– 11,4
40-45 —– 12,4
45+ —— 37,2
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