Chlamydia, blennorragie (ou gonorrhée) et syphilis ont beaucoup en commun : toutes trois sont provoquées par une bactérie, sont sexuellement transmissibles et peuvent entraîner de graves complications. Portrait des infections transmissibles sexuellement (IST ou ITS) au Canada.
La fréquence des ITS ou IST a augmenté au Canada depuis la fin des années 1990.
On ignore les raisons exactes de cette hausse, mais ce n’est peut-être pas un hasard que la tendance se soit inversée à l’apparition des premiers médicaments antirétroviraux efficaces contre le virus du sida.
Certains spécialistes avancent que, le VIH n’étant plus synonyme de mort, se protéger lors des rapports sexuels ne semble plus aussi important aux Canadiens.
Les jeunes générations sont bien plus susceptibles que les précédentes de contracter une infection sexuellement transmissible (IST), probablement en raison de leur degré d’activité : selon une étude de Statistique Canada, environ un tiers des jeunes sexuellement actifs de 15 à 24 ans affirment avoir eu plus d’un partenaire dans l’année.
Toutefois, le taux d’infection augmente plus rapidement parmi les adultes d’âge mûr et les séniors. La question des grossesses non désirées ne se pose plus après la ménopause, et très peu de campagnes de prévention s’adressent aux Canadiens plus âgés. Il n’est donc pas surprenant que l’usage des préservatifs décline avec l’âge. De plus, cette population a rarement reçu d’éducation sexuelle dans sa jeunesse et elle est plus réticente à en discuter avec un médecin.
L’IST la plus courante, la chlamydia, représente 51 % des maladies infectieuses que le gouvernement fédéral demande aux médecins de signaler à des fins de suivi. Mais le nombre de cas est certainement bien supérieur à celui des rapports, car cette « maladie silencieuse » est souvent asymptomatique. On estime que plus de 50 % des hommes et 70 % des femmes ignorent qu’ils sont malades.
La chlamydia et la blennorragie, deuxième IST la plus répandue, se soignent au moyen d’antibiotiques. Mais si elles ne sont pas traitées, elles peuvent entraîner de graves problèmes, dont la maladie inflammatoire pelvienne – qui peut provoquer chez la femme des douleurs pelviennes chroniques, des grossesses ectopiques et la stérilité. Chez l’homme, les complications sont moins courantes et moins graves, mais comprennent l’orchite, un gonflement douloureux des testicules.
La plupart des individus savent que le préservatif et les digues buccales sont la meilleure protection contre les IST, mais la clinique Mayo recommande tout de même de faire des examens réguliers. En 2011, la ville d’Ottawa a décidé de simplifier l’accès aux dépistages des IST en proposant sur le site gettestedwhynot.ca des formulaires de laboratoire à imprimer pour tester la chlamydia et la blennorragie.
Les habitants d’Ottawa pourront aller directement dans un laboratoire d’analyses, munis de leur formulaire, et remettre un échantillon d’urine. C’est le premier programme de ce genre au Canada, et, compte tenu de l’étendue grandissante du problème, espérons que ce ne soit pas le dernier.
Les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes ont plus de risques de contracter certaines IST, dont le VIH et la syphilis. Mais, de manière générale, les IST sont plus nocives pour les femmes. En voici quelques raisons :