Si les cauchemars perturbent votre sommeil, sachez que vous n’êtes pas la seule. Découvrez ce qui les provoque et ce que vous pouvez faire pour y mettre un terme.
Près de 70% des adultes font des cauchemars et, parmi eux, 30 % disent que ces rêves terrifiants les tirent du sommeil environ une fois par mois.
Les médicaments, l’hérédité, les affections neurologiques dégénératives comme la maladie d’Alzheimer, certains aliments, des événements traumatisants, d’anciennes blessures mal guéries qu’un événement récent a rouvertes, des menaces graves à sa santé ou sa sécurité, et la perception qu’on a de soi-même peuvent tous déclencher des cauchemars.
Ceux qui s’interdisent d’exprimer ce qu’ils ressentent devant les événements stressants de la journée risquent de voir leurs émotions se transformer en cauchemars durant la nuit. Et chez certaines personnes, particulièrement celles qui sont ouvertes et sensibles, la frontière entre le rêve et la réalité est parfois mince; autrement dit, ce qu’elles vivent à l’état de veille pourrait troubler leur vie nocturne et provoquer des rêves à leur faire dresser les cheveux sur la tête.
«Le cauchemar est un rêve dysfonctionnel», explique Rosalind Cartwright, directrice du service des troubles du sommeil du centre médical Rush-Presbyterian-St. Luke de Chicago. Selon les chercheurs, le rêve a pour rôle d’intégrer les événements et les sentiments aux souvenirs plus anciens et de dissiper les émotions négatives. Or, dans le cas du cauchemar, les circuits du cerveau sont surchargés par la somme ou l’intensité des émotions à traiter, ce qui a pour effet de tirer la personne du sommeil.
Si, par exemple, vous avez eu un accident de voiture, votre cerveau pourrait ne pas être en mesure de traiter dans l’immédiat toutes les émotions négatives qui en ont résulté, explique Rosalind Cartwright. Sur le moment, vous êtes submergée par la peur et par le sentiment de votre vulnérabilité et du caractère éphémère de votre existence. Il faudra un certain temps à votre esprit pour intégrer vos sentiments, période durant laquelle vous pourriez faire des cauchemars. En revanche, une fois cette intégration faite, vos cauchemars disparaîtront.
Comme l’écrit Rosalind Cartwright dans son livre Crisis Dreaming, «les cauchemars sont un appel au secours, une recherche d’une solution permettant d’intégrer une expérience terrible dans notre existence. Les cauchemars occasionnels sont chose normale, ajoute-t-elle, mais pas ceux qui reviennent constamment.»
Le cauchemar est un signe de surcharge. Si vous êtes déprimée, si vos cauchemars sont récurrents ou s’ils semblent résulter de sentiments pénibles issus de votre passé que des événements présents auraient ravivés, vous devriez consulter votre médecin, un psychiatre ou un thérapeute. Si ce n’est pas votre cas, voici ce que conseille Rosalind Cartwright pour les éloigner:
‘ Au moment ou vous faites un mauvais rêve, prenez conscience que ce n’est, justement, qu’un rêve. Cela peut sembler impossible, mais ça ne l’est pas. Prenez simplement la décision de le faire avant de vous endormir. Vous aurez peut-être à vous y reprendre quelques fois, mais vous finirez par y arriver.
‘ Identifiez ce qui, dans le rêve, vous fait souffrir. Quels sont les sentiments ou les événements en jeu?
‘ Mettez fin à votre cauchemar. Croyez-le ou non, c’est possible; il suffit souvent de reconnaître qu’il s’agit d’un mauvais rêve.
‘ Changez l’issue de votre rêve. Transformez ce qui est négatif en quelque chose de positif. Dans un premier temps, il se peut que vous ayez à vous réveiller mais, tôt ou tard, vous arriverez à intervenir dans votre rêve durant votre sommeil.
‘ Tenez un journal de vos rêves. Notez ces derniers tous les matins en vous réveillant. Notez-les tous, pas seulement vos cauchemars. Relisez périodiquement la description de ceux qui vous troublent et essayez d’en comprendre le pourquoi.