Si vous souffrez de migraine, sachez que vous n’êtes pas seul. Bien qu’il n’existe pas encore de remède pour la guérir, des modifications au mode de vie et des traitements préventifs peuvent être bénéfiques. Voici comment vous pouvez défendre vos intérêts et améliorer votre qualité de vie si vous êtes aux prises avec la migraine.
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La migraine est un trouble du cerveau, donc beaucoup plus qu’un simple mal de tête. Parmi d’autres symptômes figurent la nausée, le vomissement et l’hypersensibilité à la lumière, aux bruits et aux odeurs. Une crise migraineuse peut être invalidante et compromettre grandement la journée. Trois millions de Canadiens – dont 80 % de femmes – souffrent de migraine. Parmi ceux-ci, 760 000 peuvent être atteints de migraine chronique, c’est-à-dire qu’ils sont aux prises avec des maux de tête au moins 15 jours par mois, ce qui les empêche de travailler, d’étudier, de prendre soin des enfants, d’assumer leurs responsabilités et de fréquenter des gens. Ces personnes ont souvent l’impression qu’il n’y a aucun espoir d’obtenir un soulagement.
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Il n’y a pas de remède pour guérir cette maladie neurologique invisible et, pire encore, il y a peu de soutien. Parmi les patients atteints de migraine chronique qui souhaitent recevoir un traitement, seulement 20% obtiennent un diagnostic. Beaucoup de personnes se sentent ainsi ignorées, délaissées et désespérées. Toutefois, de nouvelles recherches et avancées laissent entrevoir de bonnes raisons de garder espoir. Les gens atteints de migraine chronique peuvent se prendre en main, trouver du soutien et maîtriser leurs symptômes afin d’améliorer leur qualité de vie. Il leur suffit d’agir.
La première étape consiste à obtenir un diagnostic. Aidez votre médecin à bien comprendre la situation en lui décrivant le type de douleur que vous éprouvez (sa fréquence, de quelle manière et à quel moment elle survient), les éléments déclencheurs (les facteurs qui provoquent une migraine et ceux qui l’aggravent), vos symptômes (par ex.: sensibilité à la lumière, raideur de la nuque) ainsi que les traitements et les thérapies non conventionnelles que vous avez essayés (leurs effets bénéfiques et néfastes). Préparez-vous à aborder d’autres sujets: problèmes de santé, troubles de l’humeur et habitudes de vie, notamment la consommation d’alcool, de caféine et de tabac. Même si la migraine chronique peut être difficile à diagnostiquer, le site mamigrainechronique.ca donne accès à de nombreux outils pratiques comme le questionnaire de dépistage d’ID-CM en ligne. Vos réponses aideront votre médecin à déterminer s’il s’agit bien de migraine chronique.
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Il peut être difficile de décrire la douleur ressentie après qu’elle ait disparu. Prenez donc l’habitude de tenir un journal de vos maux de tête pour ne pas oublier de détails. Cela vous permettra d’identifier notamment la manière dont la douleur se manifeste, une augmentation de la fréquence de la douleur et une intensification des symptômes. Ces renseignements précis aideront votre médecin à poser un diagnostic et à élaborer un plan de traitement. Une application comme le Calendrier canadien des migraines pourrait vous être utile. Conçue en tenant compte de commentaires formulés par des médecins et des patients, elle est simple à utiliser et facilite la communication avec votre médecin. Puisque la migraine est invisible sur l’IRM mais très visible sur le calendrier, toute personne souffrant de migraine devrait l’utiliser.
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Il arrive souvent que les analgésiques en vente libre, comme l’ibuprofène et l’acétaminophène, ne parviennent pas à atténuer les crises migraineuses. On peut alors envisager la prise de triptans et en discuter avec un médecin. Si l’intensité et la fréquence des migraines augmentent encore, on peut se tourner vers des traitements préventifs. Il n’y a malheureusement pas de remède magique qui convient à tout le monde. En collaborant avec le bon médecin et avec un peu de patience, des traitements préventifs peuvent entraîner une amélioration allant de 50% à 75%. Parmi ceux-ci figurent des antihypertenseurs, des antidépresseurs, des anticonvulsivants, des suppléments vitaminiques, des anticorps inhibiteurs du CGRP et même le Botox! Pour en savoir plus sur ces traitements préventifs et comprendre leur mode d’action, visitez le site MigraineCanada.org. «Les traitements préventifs sont utilisés pour réduire la fréquence et l’intensité de la migraine et pour améliorer la capacité de vaquer à ses occupations», déclare la Dr Elizabeth Leroux, une neurologue spécialisée en médecine des céphalées. «Il n’y a pas de solutions miracles, mais de nombreux traitements efficaces sont accessibles», ajoute-t-elle.
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Il est parfois possible d’apaiser la migraine chronique en apportant des modifications à son mode de vie pour atténuer les déclencheurs de maux de tête. Parmi ces changements, on compte une perte du poids (si vous avez un excès de poids), l’exercice, la gestion du niveau d’énergie, l’utilisation de techniques de relaxation, l’adoption d’un régime alimentaire sain, une bonne hydratation et le traitement des troubles de l’humeur ou du sommeil. Parlez à votre médecin des modifications que vous devriez apporter à votre mode de vie.
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Si vous souffrez de migraine chronique, il est normal que vous vous sentiez isolé en raison de la douleur que vous ressentez. Sachez que vous n’êtes pas seul à lutter contre la migraine et que vous pouvez obtenir du soutien. Il existe des sites Web et des communautés virtuelles qui permettent de s’informer et de discuter (notamment Migraine Canada, Migraine Québec, Ma migraine chronique et Canadian Migraine Society). Il y a aussi des balados qui pourraient vous aider à vous sentir mieux compris (Heads Up est très populaire et Migraine Canada vient de lancer Migraine Talks). On trouve aussi des cliniques dédiées à la douleur chronique et à la migraine dans tout le pays. «Les soins liés à la migraine s’améliorent, affirme la Dr Leroux. Des groupes de patients se forment, prennent la parole et offrent du soutien. L’accès à un médecin n’est peut-être pas facile, mais il ne faut pas abandonner parce que quand on trouve la bonne combinaison de traitements, ça peut changer la vie.»