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N'y aura-t-il plus de décès par cancer d'ici 2050 ?

"D'ici 2050, toute personne de moins de 80 ans devrait pouvoir se remettre d'un cancer." Cette prédiction audacieuse vient de chercheurs de l'University College London. Dans quelle mesure cette vision de l'avenir est-elle réaliste ?

N y aura-t-il plus de décès par cancer d ici 2050 ?

L'énoncé s'appuie sur une étude narrative, une enquête dans laquelle on ne puise dans la littérature que les études qui rentrent dans le cadre de ce que l'on veut démontrer. Vous pouvez distiller un certain nombre d'idées à partir d'une telle recherche, mais vous ne pouvez pas montrer de résultats scientifiquement étayés avec.

Cette étude narrative a été menée en Angleterre et a révélé qu'en 2013, 325 000 nouveaux cas de cancer ont été diagnostiqués et 150 000 personnes sont décédées du cancer. De plus, le risque annuel de cancer est de 1 sur 1000 pour les moins de 20 ans, 1 sur 100 pour les quinquagénaires et 1 sur 30 pour les plus de 65 ans. Près de la moitié de tous les cancers touchent des personnes de plus de 70 ans et plus de la moitié des décès touchent des personnes de plus de 75 ans. Le cancer est avant tout une maladie de la vieillesse. La mortalité dans le top 4 des cancers (sein, poumon, côlon et prostate) a été réduite de 30 % au cours des 20 dernières années. Cela est dû à moins de fumeurs, à des diagnostics précoces et à de meilleurs traitements.

Les chercheurs soutiennent que la mortalité par cancer peut être encore plus réduite si nous offrons encore plus d'arrêt du tabac, un meilleur contrôle du poids, des programmes de dépistage encore plus nombreux et de meilleure qualité, des tests génétiques et des traitements préventifs, tels que de faibles doses d'aspirine pour prévenir le cancer du côlon dès l'âge de 50. Selon eux, on peut s'attendre à des traitements encore meilleurs dans les années à venir et aussi de bons traitements pour les cancers métastatiques, afin qu'ils ne soient plus mortels.

Comment devons-nous interpréter cette nouvelle ?

Il s'agit d'une prédiction très optimiste basée sur une étude narrative qui n'a vraisemblablement examiné que les tendances positives. Il y a aussi des évolutions négatives, comme l'augmentation des problèmes de poids :des recherches antérieures ont montré que le nombre de cancers liés à l'obésité est en augmentation. Le conseil de prendre quotidiennement de l'aspirine contre le cancer du côlon n'est pas un bon conseil, car l'aspirine pose trop de risques d'hémorragie gastrique et intestinale. Le cancer devient de plus en plus une maladie chronique, mais reste actuellement la deuxième cause de décès.

Conclusion

C'est une vision trop optimiste et donc peu réaliste du cancer.

University of College London – École de pharmacie. Vaincre le cancer au 21e siècle (PDF, 2,1 Mo). 14 janvier 2015

Une analyse plus approfondie (en anglais) peut être lue sur http://bit.ly/1DGpSW


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