Pour la première fois, trois médecins sont jugés pour avoir pratiqué l'euthanasie sur un patient psychiatrique. Le jury devra évaluer si la loi belge sur l'euthanasie a été suffisamment respectée. Comment fonctionne cette loi ?
Une procédure d'assises débutera à Gand cette semaine au cours de laquelle trois médecins devront rendre compte de leur implication dans l'euthanasie de Tine Nys, qui a eu lieu il y a dix ans. La question à laquelle devra répondre le jury est de savoir si les critères légaux prévus par la loi belge sur l'euthanasie ont été traités avec suffisamment de soin. La demande d'euthanasie en question était fondée sur des souffrances psychologiques insupportables causées par un trouble psychiatrique. Parce que certains médecins sont fermement opposés à l'euthanasie pour souffrance psychologique, il est suggéré ici et là que non seulement ces trois médecins sont jugés, mais que la loi sur l'euthanasie elle-même est sur le banc des accusés. Reste à savoir si ce sera le cas dans les prochaines semaines. Afin de rendre un jugement approprié, le jury devra étudier en profondeur les conditions légales de l'euthanasie en Belgique et, en particulier, vérifier quand une demande d'euthanasie d'un patient psychiatrique peut être accordée. Comment fonctionne cette loi ? Dans cet article, vous pouvez lire un aperçu.
Dans le monde, seuls quelques pays autorisent l'euthanasie. En outre, un certain nombre de pays ont une loi sur le suicide médicalement assisté. Les deux décisions de fin de vie ne peuvent être prises qu'à la demande explicite du patient. Dans le premier cas, le médecin administre un médicament létal à la demande du patient, dans le second cas, le patient prend lui-même le médicament prescrit par un médecin.
Dans la plupart des pays dotés d'une loi sur l'euthanasie ou d'un cadre juridique réglementant le suicide médicalement assisté, les décisions de fin de vie respectives ne sont autorisées qu'en situation terminale. En d'autres termes, lorsque le patient mourra dans tous les cas dans un court laps de temps. Ils sont accessibles à un groupe plus large de patients en Belgique, aux Pays-Bas, au Luxembourg et en Suisse. La loi belge sur l'euthanasie est entrée en vigueur en 2002. Dès le départ, la condition s'applique qu'il doit y avoir une condition incurable résultant d'une maladie ou d'un accident et qui cause des souffrances insupportables qui ne peuvent être soulagées. Les personnes ayant une espérance de vie plus longue qui sont en phase terminale sont donc également éligibles en vertu de la loi, y compris certains patients souffrant d'un trouble psychiatrique, comme le patient visé par la poursuite.
Il est important de mentionner qu'il s'agit de patients atteints d'une maladie grave (ils sont en phase terminale et souffrent continuellement) et que, par exemple, un plongeon ou un chagrin ne sont pas éligibles à une demande d'euthanasie. Le médecin devra mentionner un diagnostic médical dans le document d'inscription qu'il doit remplir pour l'euthanasie. La loi ne précise pas quels diagnostics sont éligibles. Cette évaluation est laissée au corps médical. Puisqu'il doit y avoir un état incurable avec souffrance persistante, dans le cas d'une euthanasie sur la base d'un état psychiatrique, cela signifie que tous les traitements raisonnables doivent avoir été essayés.
Cela nécessite une connaissance approfondie par le médecin de l'état psychiatrique du patient et des options de traitement disponibles pour cet état spécifique. Certains psychiatres pensent que les patients psychiatriques n'ont jamais terminé leur traitement. Pourtant, il y a des patients qui souffrent toute leur vie et indiquent que la souffrance est insupportable. La science médicale n'est pas encore en mesure de soulager adéquatement toutes les souffrances par la thérapie, qu'elle soit associée ou non à des médicaments. Il existe des lignes directrices sur les thérapies à suivre pour tous les troubles psychiatriques. Aux Pays-Bas, les gens sont un peu plus avancés dans ce domaine qu'en Belgique.
La loi exige que le patient qui demande l'euthanasie soit légalement compétent. Cela signifie qu'il ou elle peut légalement représenter ses propres droits de patient (ceci n'est pas soumis à l'administration). De plus, le patient doit pouvoir faire une demande volontaire, répétée et mûrement réfléchie. Cela signifie qu'il ne doit y avoir aucune pression extérieure pour faire un choix, que la demande doit être durable et que le patient doit être mentalement compétent ou posséder les capacités nécessaires pour prendre une décision.
Enfin, ces critères doivent être évalués indépendamment par différents médecins. Pour toute euthanasie, le médecin pratiquant doit demander l'avis indépendant d'un collègue. Dans le cas d'une situation non terminale, comme c'est presque toujours le cas pour les affections psychiatriques, même un deuxième psychiatre indépendant ou un médecin spécialiste de l'affection doit être consulté et un délai de trente jours doit être respecté entre la demande et l'exécution de l'euthanasie. En cas d'euthanasie sur la base d'un trouble psychiatrique, le deuxième avis indépendant doit donc être donné par un psychiatre. C'est pourquoi plus d'un médecin est jugé dans ce processus.
Critères clairement définis pour que le jury puisse juger, indépendamment de la manière dont l'euthanasie a été pratiquée ou d'éventuels appels émotionnels de la part de partisans ou d'opposants à la loi. Le jury sait quoi faire.