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L'"archéologie nucléaire" prend son envol

Les scientifiques ont développé une méthode qui leur permet d'examiner les explosions nucléaires dans le passé.

L  archéologie nucléaire  prend son envol

De nos jours, lorsqu'une puissance nucléaire procède à un essai nucléaire, cela ne passe pas inaperçu. L'OTICE, l'organe des Nations Unies qui surveille le respect du "Traité sur les essais nucléaires", gère un réseau mondial de capteurs sismiques et atmosphériques. Ils captent les signaux des détonations souterraines ainsi que des concentrations inhabituellement élevées de produits de fission dans l'atmosphère. En reliant ces informations à des données météorologiques (par exemple, les courants d'air), l'organisation peut reconstituer un essai nucléaire de manière très précise.

Mais un choc sismique est bien sûr un phénomène temporaire, et la courte demi-vie des produits de fission tels que le xénon radioactif et le césium signifie que les traces disparaissent complètement après des mois ou des années. Heureusement, les isotopes vitreux (stables) du molybdène, un produit de fission du zirconium, ne disparaissent pas. Les enquêteurs peuvent donc déterminer à partir des concentrations d'isotopes spécifiques quel type d'explosion nucléaire a produit ces isotopes il y a des années, voire des décennies.

Des chercheurs du Laboratoire national de Los Alamos, aux États-Unis, ont mis au point une méthode leur permettant de reconstituer - heureusement virtuellement - l'explosion de la Trinité. C'était la première vraie bombe atomique à exploser par l'armée américaine dans le désert du Nouveau-Mexique le 16 juillet 1945. Sur la base du molybdène récupéré, les "archéologues nucléaires" ont obtenu une force explosive de 22 kilotonnes, ce qui correspond exactement aux journaux historiques du projet Manhattan.


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