Le rôle de l'environnement bâti, et plus particulièrement des matériaux de construction, dans la réalisation d'une économie circulaire ne doit pas être sous-estimé. Selon une étude typologique des bâtiments résidentiels en Belgique, les matériaux de construction sont responsables de 10 à 30% de l'impact environnemental sur l'ensemble du cycle de vie d'une maison belge typique construite avant 2001. Cette conférence d'expert, rédigée par Carolin Spirinckx, Lisa Damen et Karolien Peeters (EnergyVille/ VITO), montre les avantages que les déclarations environnementales de produits peuvent offrir au secteur belge de la construction.
L'environnement bâti subit actuellement une transition vers un avenir plus durable avec d'importantes implications environnementales, financières et sociales. Dans le passé, une grande attention a été accordée à la performance énergétique des bâtiments [1]. Alors que la consommation d'énergie des habitations continue de baisser de manière significative, l'impact environnemental total des bâtiments à l'avenir peut être largement attribué aux matériaux de construction utilisés. Après tout, ces matériaux de construction ont un impact sur l'environnement pendant le processus de production, le transport sur le site, la construction et la démolition du bâtiment. De nouveaux développements de processus et de nouvelles options de recyclage sont essentiels pour optimiser encore cela [2].
Le rôle de l'environnement bâti, et plus particulièrement des matériaux de construction, dans la réalisation d'une économie circulaire ne doit pas être sous-estimé. Selon une étude typologique des bâtiments résidentiels en Belgique, les matériaux de construction sont responsables de 10 à 30% de l'impact environnemental sur l'ensemble du cycle de vie d'une maison belge typique construite avant 2001. Cette part devrait augmenter relativement dans les années à venir, car la part de l'impact environnemental lié à l'énergie tout au long du cycle de vie économique d'un bâtiment diminuera significativement grâce à la construction et à la rénovation de bâtiments basse consommation, passifs, neutres en énergie et actifs [3]. La façon dont les matériaux de construction sont utilisés déterminera leur durabilité tout au long de leur durée de vie. Ces facteurs liés aux matériaux de construction sont actuellement trop peu évoqués.
Le groupe de recherche Building and Energy Life Cycle Evaluation au sein d'EnergyVille propose une approche intégrée basée sur la modélisation du cycle de vie pour la performance durable des bâtiments, des produits énergétiques, des technologies et des systèmes. Avec cela, ils veulent soutenir les décideurs politiques et permettre des processus d'optimisation pour la conception, la production, le transport, l'installation/construction, l'utilisation, la démolition et le recyclage. Le groupe de recherche évalue des concepts de construction innovants, en tenant compte de l'adaptabilité des bâtiments, de l'usage polyvalent, du démantèlement et de la réutilisation des matériaux de construction. Sur la base de recherches scientifiques, l'équipe fournit des conseils politiques et développe des méthodes, des applications informatiques et des plateformes de données. Avec cela, l'équipe veut souligner l'importance et la pleine portée de la durabilité dans l'environnement urbain.
Pour analyser et améliorer la durabilité des bâtiments tout au long de leur cycle de vie, cette réflexion sur le cycle de vie est de plus en plus présentée dans les normes et les directives politiques. Les études basées sur la réflexion sur le cycle de vie sont sensibles aux hypothèses qui peuvent être faites et, dans certains cas, peuvent être utilisées à mauvais escient pour « verdir » les produits. La normalisation de la méthodologie est donc très importante. Des règles clairement définies garantissent une base uniforme pour le calcul de l'impact environnemental des matériaux et une comparaison équitable des produits au niveau du bâtiment (élément). Le comité CEN/TC350 est chargé de la normalisation des déclarations environnementales de produits (Environmental Product Declarations) ou EPD (documents standards décrivant l'impact environnemental des produits) des matériaux de construction. Les règles de base sont décrites dans la norme européenne EN15804 [4]. Pour la Belgique, un supplément national a été ajouté pour les matériaux de construction sur le marché belge [5]. De plus, une méthode de calcul a été décrite pour calculer l'impact environnemental au niveau du bâtiment dans la norme EN15978. Pour la Belgique, cela a été appliqué dans un outil web spécifique, développé par les trois régions belges, pour calculer la performance environnementale des bâtiments :TOTEM.
En février 2018, l'outil web TOTEM (Tool to Optimize the Total Environmental impact of Materials) a été lancé auprès du grand public [6].
L'outil web permet d'analyser l'impact environnemental au niveau du bâtiment. L'outil transparent et objectif a été développé dans le cadre d'une collaboration entre les trois régions belges et s'adresse aux concepteurs de bâtiments et autres professionnels de la construction. La base est une méthodologie basée sur l'analyse du cycle de vie (ACV) et le modèle expert MMG (Environmental Material Performance of Building (Elements)s), développé par VITO/EnergyVille, KU Leuven et WTCB. Tous les indicateurs environnementaux sont exprimés en valeur monétaire et additionnés en un score unique. Cela simplifie l'interprétation des résultats.
TOTEM est actuellement basé sur la base de données environnementale générique Ecoinvent (version 3.3), dont certaines données ont été adaptées au contexte belge. Des travaux préparatoires ont également été lancés pour intégrer des DSE spécifiques dans TOTEM. Ces EPD doivent être enregistrées dans la base de données nationale EPD pour les données environnementales spécifiques aux matériaux de construction sur le marché belge (B-EPD).
L'utilisation de TOTEM n'est pas encore juridiquement contraignante. Après son lancement en février 2018, l'outil a été optimisé et testé. Les trois régions belges surveillent et encouragent l'utilisation de l'outil web, qui peut à terme constituer la base d'un cadre législatif. Les propriétés supplémentaires de TOTEM qui sont à l'étude sont le lien entre la consommation d'énergie et l'outil de calcul PEB pour la performance énergétique et le climat intérieur, et l'intégration de la circularité (réversibilité des éléments de construction). Des recherches sont menées sur des référentiels d'impact environnemental des bâtiments, qui pourront être implémentés dans TOTEM à l'avenir.
Le Service Public Fédéral a mis en place un programme belge EPD, également appelé B-EPD [7]. L'objectif principal du programme EPD belge est d'offrir aux organisations intéressées un cadre pour les EPD conformément à l'arrêté royal sur les messages environnementaux [8] et de le rendre accessible au public. Le programme B-EPD est pertinent pour tous les produits de construction mis ou proposés sur le marché en Belgique.
Plusieurs sessions d'information sont organisées chaque année pour informer les industriels sur les différents aspects et avantages des B-EPD et les détails du programme d'accompagnement. Vous souhaitez participer à l'une de ces séances d'information ? Alors gardez un œil sur notre page événement et inscrivez-vous gratuitement à l'une des sessions.
[1] https://ec.europa.eu/info/news/new-energy-performance-buildings-directi…
[2] Passer, A., Kreiner, H. &Maydl, P. (2012). Évaluation de la performance environnementale des bâtiments :une évaluation critique de l'influence des équipements techniques du bâtiment sur les bâtiments résidentiels. L'international. Journal of Life Cycle Assessment, 17, pp. 1116-1130
[3] https://www.ovam.be/background-mmg
[4] EN15804:2012+A2:2019
[5] NBN/DTD B 08-001:2017
[6] https://www.totem-building.be/
[7] https://emis.vito.be/sites/emis.vito.be/files/legislation/1125/2014/sb1…
[8] https://www.health.belgium.be/en/belgian-epd-programme-b-epd