Si vous devez aller «au petit coin» plus souvent qu’à votre tour ou que vous ne pouvez vous retenir à temps, il s’en suit des désagréments et de l’embarras. Il ne faudrait cependant pas vous décourager car il existe de nombreuses solutions (notamment des médicaments et des exercices appropriés) à ce problème extrêmement courant qu’est l’incontinence.
Des millions de Nord-Américains souffrent d’incontinence urinaire, mais nombreux sont ceux qui s’abstiennent d’en parler à leur médecin, soit parce que cela les embarrasse soit parce qu’ils croient, à tort, que c’est une conséquence normale de l’âge. C’est dommage car le médecin peut faire beaucoup pour maîtriser ce problème, voire le guérir.
Les deux formes les plus communes sont l’incontinence à l’effort et l’incontinence d’urgence. L’incontinence à l’effort se produit lorsqu’on rit, éternue ou fait un effort particulier, par exemple, lever des poids ou courir rapidement. Le sphincter urinaire, muscles qui entourent l’urètre (organe qui transporte l’urine de la vessie) est affaibli et se relâche à l’occasion d’un effort. Quant à l’incontinence d’urgence (ou impérieuse), elle se manifeste par une envie d’uriner imprévisible et tellement pressante qu’on n’a bien souvent pas le temps de se rendre aux toilettes. On parle ici de vessie hyperactive, affection se manifestant par un besoin intense et fréquent d’uriner. Dans l’incontinence d’urgence, les muscles qui entourent la vessie se contractent brusquement provoquant un besoin soudain d’uriner. Le sphincter et les muscles pelviens pourraient arrêter la fuite mais la vessie insiste pour se soulager.
L’incontinence par trop-plein et l’incontinence complète sont des formes plus graves de cette affection. Les personnes qui en souffrent ont généralement besoin de dispositifs spéciaux permettant de retenir le trop-plein d’urine.
L’incontinence urinaire est plus fréquente chez les femmes que chez les hommes du fait que les muscles du plancher pelvien sont soumis à rude épreuve durant la grossesse et l’accouchement, sans compter que les changements hormonaux qui se produisent à la ménopause contribuent à l’urgence d’uriner.
Dans les cas d’incontinence à l’effort et d’urgence, il suffit bien souvent d’apporter quelques changements à son mode de vie, par exemple en faisant travailler les muscles du plancher pelvien (exercices de Kegel) et en rééduquant la vessie de manière à mieux maîtriser son envie. Certains changements alimentaires et dans la consommation de liquides pourraient également aider. En outre, le médecin pourrait recommander des médicaments contre l’incontinence et, au besoin, une intervention chirurgicale.
Si les changements que vous avez apportés à votre vie ne suffisent pas, le médecin vous prescrira des médicaments. Si vous souffrez d’une infection des voies urinaires, il commencera par un antibiotique.
Pour l’incontinence à l’effort et d’urgence, il vous prescrira probablement un antidépresseur tricyclique, tels que l’imipramine (Tofranil) ou la doxépine (Sinequan). Ces médicaments détendent la vessie et en préviennent les contractions involontaires, en plus de renforcer le sphincter urinaire. Ils agissent autant chez les hommes que chez les femmes. Si vous êtes ménopausée, il pourra vous recommander un produit oestrogénique ‘ sous forme de crème, d’onguent, d’anneau (Estring) ou de timbre ‘ à appliquer dans le vagin.
Incontinence à l’effort: votre médecin vous recommandera probablement un agoniste alpha-adrénergique, décongestionnant en vente libre. Ce genre de médicament renforce le muscle qui ouvre et ferme le sphincter urinaire.
Incontinence d’urgence: on pourrait vous prescrire un anticholinergique, par exemple de l’oxybutynine (Ditropan) ou du toltérodine (Detrol), dont l’action consiste à inhiber les contractions involontaires de la vessie. En détendant la vessie, certains antispasmodiques, notamment le flavoxate (Urispas) et la dicyclomine (Bentyl), pourraient contribuer à maîtriser l’incontinence d’urgence.
Tous les médicaments utilisés dans le traitement de l’incontinence présentent des effets indésirables. Si celui que vous prenez vous pose problème, parlez-en à votre médecin, qui pourrait en changer la posologie ou le programme d’administration, au besoin.
Les mesures quotidiennes suivantes pourraient vous aider è maîtriser votre incontinence, voire à éliminer entièrement le problème:
Pour traiter une incontinence d’urgence plus grave, le médecin pourrait recommander l’électrostimulation transvaginale du plancher pelvien. Cette intervention indolore consiste en une stimulation électrique destinée à renforcer les muscles de la vessie et du sphincter urinaire. On a aussi recours à la neurostimulation (InterStim), qui consiste à stimuler électriquement les nerfs sacrés situés dans le bas du dos au moyen d’un petit appareil implanté dans l’abdomen; cette technique permet également de maîtriser les spasmes musculaires dans la vessie.
Pour traiter les problèmes structuraux, on a recours à diverses interventions. La suspension du col de la vessie, qui consiste à fixer en position le col de la vessie et l’urètre, donne de très bons résultats. En cas d’incontinence grave, le médecin pourrait avoir recours à une intervention de fronde. Il s’agit de fixer l’urètre et le col de la vessie à la paroi abdominale au moyen d’une fronde (ou bandoulière) constituée de matière synthétique ou de tissu musculaire humain. Si votre sphincter urinaire est déficient, on pourrait vous implanter un sphincter artificiel. Dans certains cas, on injecte du collagène (ou une autre substance) autour de l’urètre afin d’augmenter le volume de cette région et ainsi permettre au sphincter de mieux fermer. Demandez au médecin de vous conseiller sur la technique qui serait la plus appropriée à votre situation.
Voici quelques conseils qui vous aideront à mieux prendre en charge votre incontinence: