Peut-on vraiment mincir grâce aux toutes dernières technologies de lipolyse? Voici ce qu’en dit une rédactrice qui en a fait l’essai.
La liposuccion me paraît une technique radicale. Subir une anesthésie générale et me faire retirer la graisse du ventre ne fait tout simplement pas partie de ma liste de priorités. Le jeu n’en vaut pas la chandelle. Même si les accidents sont rares, le risque est bien réel. Mes enfants préféreraient une mère grassouillette plutôt que pas de mère du tout.
Et si la liposuccion n’était pas effractive et se passait du scalpel? J’ai entendu parler de cette approche par des médecins canadiens qui ont recours à une technologie consistant à détruire les cellules adipeuses au moyen d’ultrasons ou d’autres méthodes. Selon le docteur Norwell Solish, dermatologue esthétique de Toronto, qui utilise le LipoSonix, un appareil à ultrasons, quand les gens entendront parler de ces nouvelles méthodes, «le marché de la lipolyse va exploser».
Ouah! Quelle manière de dire les choses!
Pour m’expliquer en quoi consiste le LipoSonix, Norwill Solish m’a invitée à son bureau. L’appareil ressemble à un robot sur roues doté d’un bras qui focalise des ultrasons de haute fréquence sur votre abdomen pour surchauffer et détruire vos cellules adipeuses.
Et voila! Le slogan du fabricant est : «Une heure. Un traitement. Une taille.» Je ne l’ai pas essayé mais Solish m’a expliqué que l’appareil détruit autant de cellules adipeuses que possible sur une région donnée du corps, ce qui permet de perdre environ deux centimètres, ou l’équivalent «d’une taille de robe». Pas instantanément toutefois : il faut jusqu’à 12 semaines pour observer un changement. Mais si vous reprenez du poids plus tard, la graisse ne se déposera pas dans la région traitée ; elle se distribuera ailleurs. Cependant, on ne peut détruire toutes les cellules adipeuses du corps, qui ne pourrait alors stocker la graisse nécessaire à sa survie. Par conséquent, la lipolyse par ultrasons n’est pas un traitement recommandé pour l’obésité.
La candidate idéale serait plutôt une femme comme Dita Florence, âgée de 44 ans, mère de trois enfants et enseignante de la méthode Pilates, que j’ai rencontrée dans le bureau de Solish à l’issue de son traitement. Florence s’était fait éliminer sur le ventre un petit bourrelet disgracieux qui se montrait réfractaire à l’exercice. «Je n’ai jamais envisagé la liposuccion», m’a-t-elle dit, ajoutant que, en revanche, la perspective de recevoir un traitement de courte durée, non chirurgical et ne laissant ni cicatrice ni marques permanentes sur la peau lui avait plu.
Comme Florence était infiniment plus mince que moi ‘ je fais du 14 ‘ l’effet escompté du traitement au LipoSonix (qu’elle décrit comme provoquant des fourmillements) était d’affiner sa silhouette. D’ailleurs, ce jour-là, elle était resplendissante dans sa robe moulante.
Le docteur Philip Kritzinger, phlébologue de Newmarket (Ontario) préfère utiliser l’UltraShape, appareil qui a recours au son pour «agiter» les cellules adipeuses jusqu’à ce qu’elles soient détruites. Il m’a invitée à essayer le traitement, qui demande de une à six séances selon la quantité de graisse à éliminer. Je n’avais qu’à décider de la région à traiter. Le jour du rendez-vous, Thérèse, son assistante, m’a demandé de me déshabiller puis a appuyé sur mon ventre comme si elle voulait tester la qualité d’une miche de pain. «Qu’est-ce qui vous dérange le plus ?» m’a-t-elle demandé de son chaleureux accent écossais. Tout, aurais-je voulu lui dire, mais nous avons finalement décidé de nous attaquer à mes poignées d’amour. Comme l’UltraShape ne permet d’éliminer que quelques centimètres – en moyenne deux par traitement – l’effet serait plus visible sur la partie où la couche de graisse était la plus mince.
«Vous verrez le résultat quand vous enfilerez vos pantalons», m’a-t-elle prédit avant de me conduire vers un mini studio de photographie pour prendre quelques clichés de moi «avant». Je n’ai pas pu me résoudre à les regarder. C’est peut-être la vanité qui pousse à subir ce genre d’interventions, mais ces dernières ont aussi pour effet de vous niveler radicalement l’égo.
Ensuite, nous sommes entrées dans la salle d’examen où Thérèse m’a fait m’allonger sur le ventre. Tandis qu’elle me parlait du spectacle de Lionel Richie auquel elle comptait assister pour célébrer son anniversaire de mariage, elle m’enduisait le bas du dos d’huile minérale en prévision d’un prétraitement à l’Accent. Cet appareil qui, comme l’UltraShape, est fabriqué à Israël, émet des radiofréquences qui élèvent la température de la peau. La mienne est d’ailleurs devenue très chaude, comme si je me trouvais soudainement dans un sauna.
«L’effet de l’Accent est censé être synergique avec celui des fréquences ultrasons, m’avait expliqué Kritzinger. Comme nous venons tout juste de commencer à les utiliser en association, je ne sais pas si c’est efficace. Ce que je sais, par contre, c’est que la chaleur créée par l’Accent est suffisante pour endommager et réduire la taille des cellules adipeuses, mais pas pour les détruire.» Ce boulot, c’est celui de l’UltraShape.
Au bout de 15 minutes, Thérèse m’a conduite dans une seconde salle d’examen, où elle a coincé mes poignées d’amour entre des bandes de ruban chirurgical, histoire d’éviter tout déplacement de ma chair durant l’intervention. Je déconseille à quiconque d’imaginer la chose ! Je dois dire toutefois que ce que j’ai vécu deux heures plus tard, au moment d’enlever le ruban, était la chose la plus désagréable qui me soit arrivée depuis la fois où j’avais atterri par mégarde dans un bouquet d’orties. Heureusement, ça n’a pas duré.
On m’a ensuite fait tourner sur le côté, jambes fléchies. Après avoir enduit ma peau d’un gel, Thérèse a passé rapidement le disque à ultrasons sur la région à traiter, s’arrêtant sur les endroits que lui indiquait son ordinateur. «La fréquence qu’utilise l’UltraShape crée une résonnance dans les cellules adipeuses, qui sont littéralement réduites en pièces», m’avait expliqué Kritzinger.
Vous voulez savoir ce qu’on ressent quand ses cellules adipeuses sont réduites en pièces? Eh bien, l’équivalent des secousses que produit la batterie d’un véhicule qu’on n’arrive pas à démarrer, à raison d’environ 300. Effet bizarre mais pas douloureux. Par contre, il arrive – et c’est là un des effets secondaires possibles du traitement – que, en approchant de l’os iliaque, les ultrasons ricochent et entrent en collision avec d’autres fréquences, créant des vibrations prononcées. Selon Kritzinger, dans un cas sur mille, il en résulte des cloques sur la peau. En ce qui me concerne, ma seule réaction a été de serrer les fesses. «En voilà un vilain qui s’en vient», me prévenait Thérèse. D’ailleurs, durant les quelques jours qui ont suivi l’intervention, j’ai souffert de spasmes dorsaux que j’attribue à la tension musculaire que j’ai eu à subir. Je me suis alors dit que, avant mon prochain traitement, j’aurais intérêt à faire des échauffements et des étirements, et peut-être même à prendre un myorelaxant en prévention.
Arrivée à la clinique à 9h30, j’en suis repartie à midi avec la consigne de boire beaucoup d’eau au cours des jours suivants et d’éviter les aliments riches en glucides. De l’avis de Kritzinger, ces mesures devaient faciliter l’élimination des cellules détruites.
Tout bien compté, c’était une expérience plutôt bénigne si on la compare aux risques que présente la liposuccion chirurgicale. Mais est-ce efficace? Au moment d’écrire ces lignes, je ne peux encore me prononcer. Il faudra attendre mon deuxième traitement. J’y reviendrai donc le mois prochain et j’en profiterai pour rendre compte des autres formes de lipolyse non effractive disponibles au Canada, de ce qu’en disent les chercheurs et de leur prix.