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Mélanome: le soleil d’hiver n’est pas sans risque

Vous pensez que les rayons UV vous laissent tranquille après l’été? Ce n’est malheureusement pas le cas. Le risque de mélanome subsiste, même pendant les mois d’hiver, froids et enneigés.

STANISLAV NIKOLOV / SHUTTERSTOCK
En près d’un siècle, la prévalence mondiale du mélanome s’est rapidement accrue. En 1930, un Américain sur 1500 risquait d’être atteint de ce cancer de la peau. Aujourd’hui, le risque est de 1 sur 74. Au Royaume-Uni, l’incidence a triplé depuis 1990.

Si une meilleure détection explique une part de cette augmentation, on n’hésite pas à l’attribuer également au fait que nous passons plus de temps à l’extérieur au soleil, lors de nos vacances d’hiver dans des climats chauds, et au bronzage en cabine.

C’est inquiétant parce que, de tous les cancers de la peau, le mélanome est assurément le plus dangereux. Pour les tumeurs cutanées qui se disséminent peu, notamment le carcinome basocellulaire, le traitement se résume généralement à une chirurgie locale. Mais avec sa forte capacité de métastaser, le mélanome peut se révéler mortel. Aux États-Unis, bien qu’il ne compte que pour 1% des tumeurs cutanées diagnostiquées, c’est celui qui fait le plus de victimes.

L’exposition au soleil et le nombre cumulé de coups de soleil au cours d’une vie sont parmi les principaux facteurs de risque. Les rayons UV, qui endommagent les cellules responsables de la pigmentation de la peau, seraient en cause. Cela expliquerait la plus grande sensibilité des sujets à peau claire ou de ceux dont la famille présente des antécédents de mélanome.

Appliquer un écran solaire quand il fait beau et chaud l’été est devenu un geste réflexe pour la plupart d’entre nous, mais la vigilance se relâche à l’automne. C’est une erreur, mettent en garde les spécialistes. Se protéger contre le soleil à la fin de l’été peut ne pas sembler nécessaire; pourtant, les rayons UV continuent de s’accumuler au compteur à la moindre exposition.

Assurez-vous de savoir à quoi vous attendre si vous vous faites enlever un grain de beauté.

Les précautions que vous devrez prendre pendant les mois d’hiver doivent tenir compte de l’endroit où vous vivez. Plus vous êtes loin de l’équateur, plus les rayons UV faiblissent après l’été. «Dans le sud de l’Angleterre ou du Canada, la dose quotidienne d’UVA par temps clair l’été est 6,5 fois plus élevée que pour une journée d’hiver sans nuages, explique le professeur Brian Diffey de l’association britannique des dermatologues. Pendant les mois d’hiver, les habitants de ces pays ne reçoivent habituellement qu’environ 5% de leur exposition annuelle aux UV.»

Mais où que vous soyez, renoncer à se protéger du soleil à la froide saison est une erreur. «Il est important d’appliquer un écran solaire pour se protéger de la réflexion de la lumière sur la neige», précise Victoria Mar, directrice du Victorian Melanoma Service à l’hôpital Alfred à Melbourne, en Australie.

Puisque la glace et la neige réfléchissent jusqu’à 80% des rayons du soleil, la luge, le ski, le patin et la randonnée vous exposent à un risque solaire comparable à celui de l’été. Si vous prévoyez être dehors au moins une heure pendant la journée, prenez quelques précautions: portez un bonnet ou un chapeau et mettez une crème solaire. «Pour ne pas oublier, intégrez l’écran solaire à votre pré­paration matinale avant de sortir», conseille Victoria Mar.

Enfin, surveillez vos grains de beauté. «Une détection précoce est vitale pour que le traitement réussisse», assure Brian Diffey. Dans le cas d’un mélanome diagnostiqué avant qu’il ne se dissémine, le taux de survie après cinq ans est de 99%. Si le diag­nostic est tardif, ce taux peut chuter à 25%. Les grains de beauté qui changent de taille, de forme ou de couleur, ou qui sont différents des autres, sont autant de signes qui doivent vous alerter. À la moindre inquiétude, consultez votre médecin. Entre-temps, adoptez de saines habitudes – même s’il fait froid à l’extérieur.


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