Le robot peut tourner et esquiver avec l'agilité d'un guépard, traverser des terrains complexes et éviter les obstacles inattendus. "Cette conception ouvre la voie à un avenir dans lequel les robots mous peuvent interagir avec des objets vulnérables ou travailler en toute sécurité à côté des humains."
Pour une araignée, c'est un jeu d'enfant :courir contre le mur et même marcher à l'envers sur le plafond ne pose aucun problème. L'animal a des semelles collantes qui lui permettent de se fixer à la surface. Les ingénieurs ont maintenant profité de ce phénomène avec gratitude. Par exemple, ils ont utilisé le principe de ces semelles, également appelé adhésion électrostatique, pour créer un robot à l'échelle d'un insecte. Ce petit robot peut tourner et esquiver avec l'agilité d'un guépard, traverser des terrains complexes et éviter des obstacles inattendus.
Auparavant, l'équipe avait conçu un robot de la taille d'un cafard capable de courir sur une surface plane à une vitesse de quatre kilomètres à l'heure, soit presque la vitesse d'un cafard vivant. Le matériau en couches minces à partir duquel le robot a été construit peut se plier et se contracter à l'aide de la tension électrique. Dans l'étude actuelle, deux semelles électrostatiques ont été ajoutées à la conception. Ces semelles augmentent la force électrostatique entre la plante du pied et la surface, de sorte que la plante du pied adhère plus fermement à la surface.
Pour démontrer son agilité, les chercheurs ont placé le robot dans un labyrinthe de Lego. Le robot a simplement navigué dans le labyrinthe et a même esquivé les chutes de débris. Un avantage supplémentaire de la conception simple est que le robot peut supporter beaucoup de choses :même si une personne pesant 55 kilos devait se tenir debout sur le robot, elle continuerait volontiers à marcher. Ces caractéristiques rendraient le robot insecte idéal pour mener des opérations de recherche et de sauvetage ou pour enquêter sur d'autres situations dangereuses, telles que la détection de fuites de gaz potentielles.
Expert dans le domaine de la robotique douce Michaël Wiertlewski (TU Delft) :« Dans cette forme de « robotique douce », on utilise du caoutchouc et du silicone au lieu du métal. Cette construction rend les robots parfaitement adaptés pour interagir avec des environnements complexes. Ce travail est particulièrement intéressant car il augmente considérablement la vitesse de locomotion et l'agilité des robots. En conséquence, les robots pourraient être utilisés, par exemple, pour l'inspection des tuyaux. De plus, un groupe de robots pourrait cartographier une zone :des centaines de robots pourraient être envoyés sur le terrain, chaque robot explorant sa propre zone ».
« L'équipe a combiné différents aspects de l'ingénierie de la science des matériaux, de l'électronique et de la biomécanique. À mon avis, cette conception intégrative est le meilleur moyen de permettre un avenir où ces robots mous peuvent interagir avec des objets vulnérables ou travailler en toute sécurité aux côtés des humains. Cependant, il reste encore quelques défis à résoudre. Par exemple, ce robot est encore limité à des zones planes, ce qui n'est pas courant en dehors des limites d'un laboratoire.'
Image :photo de l'UC Berkeley avec l'aimable autorisation de Jiaming Liang et Liwei Lin