Tout comme chez l'homme, la perception de l'espace et du temps s'influencent mutuellement chez les pigeons.
Les pigeons ont une notion des concepts d'espace et de temps, mais utilisent pour cela une autre partie de leur cerveau que les primates. Des scientifiques américains en font état dans la revue Current Biology.
On a montré aux pigeons un segment de ligne de longueur variable sur un écran d'ordinateur, sur une période de temps variable. Ensuite, ils devaient juger de la longueur du segment ou du laps de temps en appuyant sur un bouton. Les oiseaux ont évalué les segments qu'ils avaient vus plus longtemps comme étant plus longs et ont pensé qu'ils avaient vu des segments plus longs plus longtemps.
Dans une première phase d'entraînement, on montrait aux pigeons un segment de ligne de six ou vingt-quatre centimètres, pendant deux ou huit secondes. En cliquant ensuite sur le bon symbole, ils pourraient indiquer la longueur de la ligne ou l'heure, et gagner une récompense. Ensuite, les scientifiques ont commencé à faire varier la longueur des lignes et les intervalles de temps. Parce que les pigeons ne savaient pas s'ils seraient interrogés sur la longueur de la ligne ou sur la durée, ils devaient faire attention aux deux.
Selon les chercheurs, le fait que la perception de l'espace et du temps s'influence mutuellement indique que les pigeons utilisent la même région cérébrale pour traiter les informations les concernant. Chez l'homme, cela se produit dans le lobe pariétal, une partie du cortex cérébral. Mais les pigeons n'ont pas de lobe pariétal clairement distinguable, ils doivent donc utiliser une autre partie de leur cerveau. Une autre possibilité est qu'une autre partie du système nerveux central soit impliquée dans le processus, les primates et les oiseaux étant tous deux hérités d'un ancêtre commun. En tout cas, l'étude montre une fois de plus que le cerveau des oiseaux est capable de plus que nous ne le pensons.
