L'idée de doter les aliments d'une étiquette colorée indiquant leur valeur nutritionnelle a déjà été testée en Grande-Bretagne, en France et aux Pays-Bas. Le projet a déjà été enterré aux Pays-Bas. Le nutri-score nous aidera-t-il ?
Le nutri-score est une échelle de couleurs avec des codes alphabétiques qui indique quels produits d'un certain groupe d'aliments sont plus sains que d'autres. Ce système, annoncé la semaine dernière par le ministre De Block, vise à aider les consommateurs à manger et à boire plus sainement. Parce que tant de personnes sont en surpoids, il existe un besoin pour des systèmes qui montrent la voie dans un monde alimentaire complexe d'une manière simple. Sur la base de certains critères, l'aliment se voit attribuer une couleur spécifique :vert clair/foncé signifie sain, orange signifie moyennement sain et rouge clair/foncé signifie malsain. De tels systèmes simplifient l'étiquetage sur des emballages rarement lus, car trop complexes. Un inconvénient possible est une perte d'informations due à la simplification.
La recherche scientifique sur l'influence des étiquettes alimentaires sur le choix des aliments et le comportement alimentaire a conclu que les gens achètent des aliments plus sains, mais que la quantité totale de calories qu'ils absorbent ne change pas en raison des étiquettes alimentaires. Les types de labels autres que le nutri-score ne font pas mieux. Aucun label de code couleur n'a été adopté au niveau européen pour des raisons économiques.
Il va sans dire que les consommateurs ont besoin d'informations nutritionnelles claires :l'étiquette sur l'emballage est trop complexe pour influencer le choix alimentaire. L'utilisation du nutri-score n'est pas obligatoire, mais utilisée sur une base volontaire. La Fevia, la Fédération de l'industrie alimentaire belge, trouve le système trop simpliste et stigmatisant :selon eux aucun aliment n'est mauvais. Cela dépend de combien vous mangez.
"À l'avenir, on peut s'attendre à ce que les aliments de la zone saine ou verte utilisent le système, tandis que les aliments de la zone rouge resteront sagement silencieux"
À l'avenir, on peut s'attendre à ce que les aliments de la zone saine ou verte utilisent le système, tandis que les aliments de la zone rouge le dissimuleront judicieusement. Les aliments en zone orange peuvent éventuellement bricoler la composition afin de se retrouver tout de même en zone verte. Un tel système de codage couleur est déjà utilisé dans le "Triangle alimentaire inversé" de Healthy Living, où les aliments ayant des conséquences moins favorables pour la santé sont indiqués dans une sphère rouge.
De plus, à ce jour, peu de recherches ont été menées sur les effets de ces étiquettes sur la santé, ainsi que sur les personnes qui choisiront plus saines :va-t-on motiver encore plus les motivés, ou attirer de 'nouveaux clients' ?
L'étiquette sur les aliments est trop compliquée. C'est pourquoi le ministère de la Santé a mis en place une étiquette nutritionnelle, le nutri-score, qui donne aux consommateurs un aperçu (limité) de la composition des aliments. Sans une approche globale de l'épidémie d'obésité, le nutri-score aura probablement peu d'impact sur la santé publique.