Les taux de cancer du sein sont encore élevés mais, grâce à de nouvelles percées médicales, il se présente de plus en plus comme une maladie chronique que l’on réussit plus facilement à traiter.
Chez les femmes, le cancer du sein est le premier en termes d’incidence ‘ on en découvre 22 400 nouveaux cas chaque année ‘ mais des percées dans le dépistage et le traitement permettent d’en diminuer le taux de mortalité. «La plupart des cas peuvent être pris en charge», de dire Morag Park, directrice scientifique de l’Institut du cancer des IRSC de Montréal. «Nous commençons à le voir comme une maladie chronique. Les avancées sont stupéfiantes.»
Ce cancer présente de nombreux sous-types, qui bénéficient chacun d’avancées médicales. Environ 60% de tous les cas sont oestrogénodépendants, c’est-à-dire que le cancer est lié aux taux d’strogène. Le tamoxifène est un traitement reconnu pour ce type de cancer. On a également observé qu’un nouvel inhibiteur de l’aromatase, l’exémestase (Aromasin) diminuait le taux de rechute de 30% quand on l’administrait à mi-chemin du traitement, à la place du tamoxifène. On connaît aussi le cancer lié au gène HER-2, qui compte pour environ un cas sur cinq et est causé par une mutation génétique : le gène provoque la surproduction d’une protéine qui se traduit par une multiplication incontrôlée des cellules déclenchant le cancer.
En 1998, l’herceptine était approuvée pour le traitement des stades avancés de ces cancers et, en 2006, elle l’était pour celui des stades précoces. Les chercheurs travaillent à mettre au point des méthodes permettant de déterminer celles qui, parmi les femmes atteintes, sont le plus susceptibles de bénéficier de ce traitement. «C’est le début de la médecine personnalisée dans le traitement du cancer du sein», souligne Morag Park.
En outre, nous disposerons sous peu de nouveaux traitements pour les 5% et les 10% de cas de cancer du sein et de l’ovaire respectivement qui sont héréditaires, c’est-à-dire causés par des mutations des gènes BRCA1 et BRCA2. Les plus intéressants à cet égard, selon David Huntsman, pathologiste et généticien pour le Hereditary Cancer Program de l’Agence du cancer de la Colombie-Britannique de Vancouver, ce sont les inhibiteurs de la PARP1, médicaments sélectifs qui détruisent les tumeurs sans s’attaquer aux cellules normales.
Dans une étude menée en 2007 menée à l’université Harvard, on a découvert que le risque relatif de contracter le cancer du sein après la ménopause était 400 pour cent plus élevé chez les femmes au tissu mammaire particulièrement dense. Au cours de la même étude, on a observé que des taux d’strogène et de progestérone élevés haussaient ce risque de 200 pour cent. On sait en outre qu’il est plus faible chez les femmes dont les premières règles sont tardives, qui ont plus de grossesses et allaitent plus longtemps.
Pour en savoir plus sur les découvertes, les nouveaux traitements, les études en cours et les outils de diagnostic pour les autres cancers les plus mortels chez les femmes, consultez leur article respectif:
Cancer du poumon
Cancer du pancréas
Cancer colorectal
Cancer de l’ovaire