La ménopause c’est, en gros, l’adaptation de l’organisme à l’arrêt de la sécrétion hormonale chez la femme. Plusieurs préoccupations entourent l’hormonothérapie substitutive (HTS), il serait donc avisé de considérer d’autres approches.
À proprement parler, une femme est ménopausée lorsque ses ovaires cessent de secréter de l’oestrogène et de la progestérone, et qu’elle n’a pas eu de menstruations depuis un an. Ce qui signifie qu’elle n’est plus apte à concevoir.
Lorsque le taux d’oestrogène commence à baisser, de nombreuses femmes éprouvent des symptômes désagréables: bouffées de chaleur (chez 75% des femmes), sueurs nocturnes, insomnie, sécheresse vaginale, perte du désir sexuel, difficultés de concentration, sautes d’humeur. Dans certains cas, les symptômes sont peu prononcés et ne durent que quelques mois, dans d’autres, les bouffées de chaleur, l’insomnie et les sautes d’humeur s’étendent sur des années. Une fois que l’organisme s’est adapté aux changements hormonaux, les symptômes s’atténuent.
La baisse des taux d’hormones peut avoir des effets è long terme. Après la dernière menstruation, le taux d’oestrogène descend rapidement, entraînant une diminution de l’absorption du calcium par l’organisme. Comme les os ont besoin de ce minéral, il en résulte l’amincissement osseux caractéristique de l’ostéoporose. Près de la moitié des femmes de plus de 50 ans risquent d’en souffrir. Non traitée, elle peut entraîner une perte osseuse annuelle de 3% durant les cinq premières années (par la suite, la perte osseuse est d’environ 1 à 2% par année). La chute du taux d’oestrogène entraîne également une élévation du taux de cholestérol sanguin, ce qui pourrait expliquer pourquoi le risque de maladie cardiovasculaire et de crise cardiaque est plus élevé chez les femmes post-ménopausées.
La ménopause survient en moyenne à 51 ans (quoique certaines femmes sont ménopausées dans la trentaine, d’autres dans la soixantaine). La chute des taux d’hormones est habituellement graduelle, commençant souvent une dizaine d’années avant. C’est ce qu’on appelle la périménopause.
Il ne fait aucun doute que la chute des taux d’hormones féminines affecte profondément l’organisme, mais il ne faudrait pas considérer la ménopause comme une maladie. Surtout que plusieurs la voient aussi comme une libération à la fois des menstruations et des nécessités de la contraception. N,empêche que pour plusieurs, c’est un période difficile, d’autant plus qu’elle suscite d’autres préoccupations, particulièrement en ce qui a trait aux problèmes de santé qui pourraient se présenter dans le futur.
Jusqu’à tout récemment, l’hormonothérapie de substitution constituait le traitement le plus couramment prescrit pour soulager les bouffées de chaleur, l’irritabilité, l’insomnie et les autres symptômes de la ménopause. Les médecins croyaient que l’administration d’oestrogène, en plus d’apporter un soulagement à court terme, protégeait à long terme contre l’ostéoporose et la cardiopathie. Mais selon les résultats d’études plus récentes, à long terme, l’hormonothérapie n’est pas sans danger. En conséquence, de nombreuses femmes se tournent désormais vers des traitements naturels.
Quel que soit le traitement choisi, votre état de santé constitue le principal élément dont vous devriez tenir compte. Ainsi, si vous avez des antécédents de cancer du sein ou de troubles cardiaques, votre traitement différera probablement de celui des femmes qui n’en ont pas. Ce qui est efficace pour votre meilleure amie, votre voisine ou votre soeur ne le sera peut-être pas pour vous et pourrait même présenter des dangers. Demandez à votre médecin de bien vous expliquer les pour et les contre des traitements que vous envisagez de suivre.
Pendant plus de 50 ans, le traitement de premier recours pour les symptômes de la ménopause a été l’administration d’hormones. On a d’abord administré l’oestrogène seul (oestrogène non compensé ou œstrogénothérapie de substitution (ETS). Ce traitement a été graduellement remplacé par l’hormonothérapie substitutive (HTS), qui consiste à administrer de l’oestrogène en association à de la progestine (une forme de progestérone). De nos jours, les bienfaits de ces deux traitements font l’objet d’une réévaluation. Comme l’oestrogène non compensé peut augmenter le risque de cancer de l’utérus, on ne le recommande qu’aux femmes ayant subi une ablation de l’utérus (hystérectomie). On a également démontré, au cours d’une étude, qu’il augmentait le risque de souffrir d’un cancer de l’ovaire.
L’HTS qui, au moment de sa plus grande popularité, était utilisée par plus de 12 millions de femmes ménopausées, a également connu un revers. Lors d’une étude menée en 2002 auprès de plus de 16 000 femmes post-ménopausées et portant sur les effets à long terme du Pempro, médicament largement prescrit, les chercheurs ont mis en lumière une légère augmentation du risque de cancer du sein et de formation de caillots sanguins. Chose plus inquiétante encore, ils ont découvert que l’incidence de crise cardiaque et d’ACV, précisément ce contre quoi devait protéger le médicament, était plus élevée.
Bien que ces résultats aient amené de nombreuses femmes à reconsidérer la valeur de l’HTS, les médecins soulignent que le risque pour une femme de souffrir de ces problèmes est de l’ordre de moins d’un dizième de 1% par année. Malgré les données de l’étude, l’HTS pourrait être recommandée aux femmes dont les symptômes ménopausiques sont très prononcés et qui ne sont pas à risque de cancer du sein ou de cardiopathie. Plutôt que de vous la prescrire pour de longues années, votre médecin pourrait vous prescrire une faible dose à court terme, pour la période où vos symptômes sont les pires. Votre taux d’hormones déclinera graduellement, ce qui permettra d’éviter une recrudescence des symptômes.
Si vous êtes essentiellement préoccupée par l’ostéoporose, vous pourriez prendre un diphosphonate, par exemple de l’alendronate (Fosamax) ou du risédronate (Actonel). Ces médicaments diminuent de 40 à 50% le risque de fracture, ne renferment pas d’hormones et, dans certains cas, on peut n’en prendre qu’une seule fois par semaine. Une nouvelle catégorie de médicaments, les modulateurs sélectifs des récepteurs œstrogéniques (MSRE) agissent en reproduisant les effets positifs de l’oestrogène sur les os. Le raloxifène (Evista) appartient à cette catégorie. La lovastatine (Mevacor), une statine, pourrait contribuer à prévenir la cardiopathie. Pour soulager vos bouffées de chaleur, demandez à votre médecin s’il serait avisé de prendre un antidépresseur ou un hypotenseur (médicament qui fait baisser la pression artérielle). Gardez toutefois à l’esprit que les effets indésirables de ces médicaments pourraient être plus pénibles que vos symptômes. Parlez-en avec votre médecin.
Que vous preniez ou non des médicaments pour soigner vos symptômes ménopausiques, vous devriez adopter des habitudes qui vous permettront de rester physiquement et mentalement active. L’excès de poids accompagnant souvent la ménopause, adoptez une alimentation pauvre en gras et riche en fibres, où les grains entiers et les fruits et légumes frais tiennent une bonne place. Pour maîtriser vos bouffées de chaleur, coupez dans votre consommation d’alcool, de caféine, de chocolat et de mets épicés. Si votre alimentation est pauvre en calcium (vous devriez prendre de 1200 à 1,00 mg par jour), augmentez votre consommation de produits laitiers maigres, de jus d’orange enrichi et de saumon en boîte (avec les os). Il serait également avisé de consommer plus de tofu et d’autres produits de soya, qui sont riches en isoflavones, composés apparentés à l’oestrogène. Selon les résultats d’études, les isoflavones pourraient contribuer à soulager vos bouffées de chaleur et vos sueurs nocturnes et vous protéger contre l’ostéoporose et le cancer du sein. Soulignons toutefois qu’il n’a jamais été démontré que les isoflavones en supplément exerçaient les mêmes effets que ceux qui sont naturellement présents dans les aliments; selon les résultats de certaines études, è doses élevées, ces suppléments pourraient entraîner un déséquilibre hormonal qui augmenterait le risque de contracter certains cancers sensibles à l’oestrogène.
Les exercices de mise en charge, notamment la marche, la course, le saut è la corde et le tennis, constituent également une bonne façon de garder vos os en santé. Idéalement vous devriez en faire trois fois par semaine à raison de 30 minutes chaque fois. Si vous faites de l’incontinence urinaire, les exercices de Kegel, destinés à renforcer et tonifier les muscles du plancher pelvien, pourraient vous aider. Et ne croyez surtout pas que la ménopause vous rend moins féminine: de nombreuses femmes se trouvent sexuellement plus attirantes lorsqu’elles sont ménopausées. D’ailleurs, en restant sexuellement active, vous contribuerez à préserver la souplesse de vos parois vaginales.
Si vous êtes anxieuse quant à votre sexualité ou votre estime de vous-même, vous pourriez consulter un psychologue ou participer à un groupe d’entraide destiné aux femmes.
En plus de prendre de bonnes quantités de calcium alimentaire, vous devriez prendre de la vitamine E, de la vitamine D et du magnésium. Vous pouvez les prendre sous forme de supplément afin de bonifier vos apports alimentaires. La vitamine E stimule la production d’oestrogène et, comme les autres vitamines antioxydantes (notamment, le bêta-carotène et la vitamine C), elle empêche le cholestérol LDL (ou «mauvais» cholestérol) de provoquer la formation de plaque sur les parois des artères. Le magnésium et la vitamine D contribuent à prévenir l’ostéoporose et sont souvent jumelés au calcium dans des suppléments destinés à fortifier les os. Certaines plantes, notamment l’actée à grappes noires et le trèfle rouge, pourraient également contribuer à soulager vos symptômes. Enfin, certaines femmes rapportent tirer des bienfaits de l’acupuncture, ancienne technique chinoise qui consiste à insérer de fines aiguilles dans des points clés du corps afin de soulager les céphalées, les troubles du sommeil et d’autres symptômes ménopausiques.
Voici quelques conseils qui vous aideront à mieux prendre en charge votre ménopause: