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Troubles menstruels

Les menstruations dépendent d’une interaction complexe entre les hormones qui gouvernent le cycle menstruel. Tout ce qui peut perturber cet équilibre, par exemple une maladie, des changements dans l’alimentation ou au niveau du poids, les émotions ou un mauvais développement des organes sexuels, peut causer des troubles menstruels.

Ce que sont les troubles menstruels.

Les menstruations dépendent d’une interaction complexe entre les hormones qui gouvernent le cycle menstruel. Tout ce qui peut perturber cet équilibre, par exemple une maladie, des changements dans l’alimentation ou au niveau du poids, les émotions ou un mauvais développement des organes sexuels, peut causer des troubles menstruels.

Symptômes et traitement des troubles menstruels

Syndrome prémenstruel (SPM)
La majorité des femmes connaissent des changements physiques et mentaux durant la semaine qui précède leurs menstruations. Cependant, chez certaines, les symptômes sont tels qu’ils perturbent leur existence au quotidien. Les sautes d’humeur, l’irritabilité, la dépression, l’anxiété, l’insomnie peuvent accompagner des symptômes physiques comme les ballonnements, le gonflement de seins et un gain de poids. Ces symptômes disparaissent habituellement à l’arrivée des règles. On pourra les atténuer en consommant des aliments complets et en diminuant sa consommation de sel, en faisant de l’exercice et en prenant des suppléments tels que la vitamine B6 et l’huile d’onagre. Pour traiter les cas les plus graves, on a recours à divers médicaments, par exemple des diurétiques et des hormones.

Certaines femmes souffrent du trouble dysphorique prémenstruel, une forme plus grave de SPM, qui se manifeste par des troubles de l’humeur. Dans ce cas, les antidépresseurs ISRS pourraient être utiles.

Algoménorrhée (menstruations douloureuses)
On estime à environ 50% le nombre de femmes qui ressentent de la douleur avant ou pendant les règles, et à 10% le nombre de celles dont la douleur est très prononcée.  La douleur se manifeste habituellement par des crampes dans le bas-ventre qui rappellent celles de l’accouchement. Elle peut s’étendre aux cuisses et au bas du dos. Dans les cas graves, elle peut s’accompagner de nausée, de vomissements, de diarrhée et de céphalée. Il existe deux types d’algoménorrhée, la primaire et la secondaire.

  • L’algoménorrhée primaire touche les femmes de tout âge mais disparaît souvent après le premier accouchement. On ne lui connaît pas de cause sous-jacente certaine, bien que des experts pensent qu’elle pourrait être liée à des taux élevés de prostaglandines, substances apparentées aux hormones qui provoquent les contractions utérines. La douleur commence généralement lors du déclenchement des menstruations et est habituellement plus prononcée le premier jour. Les médicaments qui inhibent la libération de prostaglandines, notamment l’aspirine, peuvent aider. On a aussi parfois recours aux contraceptifs oraux.
  • L’algoménorrhée secondaire touche surtout les femmes plus âgées. Elle pourrait être causée par divers troubles physiques sous-jacents, par exemple un fibromyome, un polype, l’endométriose, l’adénomyose ou le syndrome inflammatoire pelvien. A l’occasion, elle résulte d’un rétrécissement de l’ouverture située entre le col de l’utérus et le vagin. Le traitement, qui peut comprendre l’administration de médicaments hormonaux et l’hystérectomie, dépend de la cause sous-jacente.

Perturbations du cycle
Peu de femmes sont réglées exactement à 28 jours; en fait, selon les femmes, le cycle peut osciller entre 21 et 42 jours sans qu’il n’y ait rien là d’anormal. Par contre, il peut se mettre à fluctuer considérablement, par exemple à l’approche de la ménopause, mais aussi à cause d’une augmentation du volume de l’endomètre (hyperplasie de l’endomètre) résultant de l’arrêt de l’ovulation. Dans les cas légers, on pourra prescrire un progestogène mais dans les cas les plus graves, l’intervention chirurgicale pourrait s’imposer. Lorsque les taux des hormones de reproduction sont très faibles, le cycle peut être très court et s’accompagner de saignements fréquents (polyménorrhée), qui peuvent aussi résulter de troubles hormonaux, par exemple thyroïdiens. Chez certaines femmes, les cycles longs, s’ils sont réguliers, sont chose normale. Cependant, chez d’autres, particulièrement si leur cycle est irrégulier, un cycle long pourrait indiquer la présence d’un autre problème, par exemple un kyste ovarien ou un trouble hormonal.

Ménorragie (menstruations abondantes)
Par menstruations abondantes, on entend une perte de sang menstruel de 80 ml ou plus à chacune des menstruations (en moyenne, la perte est de 30 à 40 ml, ou l’équivalent de 6 à 8 cuillerées à thé). En pratique, cela signifie que la femme doit changer son tampon ou sa serviette sanitaire très fréquemment et qu’elle évacue de gros caillots. Des crampes peuvent également accompagner ce trouble qui, lorsqu’il persiste, peut mener à l’anémie.

Dans bien des cas, on ne sait pas ce qui provoque la ménorragie. Dans d’autres, les fibromyomes ou le stérilet sont en cause. En outre, les menstruations abondantes sont plus courantes chez les femmes stérilisées. Enfin, l’obésité ou des anomalies hormonales peuvent  jouer un rôle. Le traitement dépend de la cause sous-jacente; on pourra avoir recours à un contraceptif oral ou à un stérilet libérant un progestogène (Mirena). Le médecin pourra également prescrire un médicament hormonal et, dans les cas graves, l’ablation de l’endomètre ou de l’utérus (hystérectomie).

Aménorrhée (absence de règles)
Il y a deux types d’aménorrhée, la primaire, qui se définit comme une absence des règles au-delà de 16 ans, et la secondaire, qui consiste à une absence temporaire ou permanente des règles chez une femme qui en a déjà eu.

  • L’aménorrhée primaire touche environ 3 filles sur 1000. Il ne s’agit pas d’une simple puberté tardive; sa cause pourrait être génétique. Dans certains cas, elle pourrait résulter d’une maladie, par exemple la tuberculose, la méningite ou l’encéphalite. Ou encore, d’anomalies du système de reproduction ou d’un trouble du système endocrinien. On l’attribue également à l’exercice lorsqu’il est trop vigoureux, à l’anorexie nerveuse ou à une perte de poids marquée, qui provoque un déficit de la production d’hormones par les ovaires et, par conséquent, des taux d’oestrogène anormalement bas.
  • Les causes de l’aménorrhée secondaire sont diverses. Chez les femmes sexuellement actives qui ont déjà eu des menstruations régulières, la grossesse est la cause la plus fréquente.
  • Chez les femmes de plus de 40 ans, la ménopause pourrait être la cause. Elle pourrait également être attribuable à la présence d’un kyste ovarien, à un gain ou une perte de poids sensible ainsi qu’à des troubles hormonaux affectant l’ovulation. Ainsi, le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), trouble hormonal se caractérisant par la formation de multiples kystes dans les ovaires, peut entraîner des déséquilibres menstruels ou l’absence des règles.

Changements dans le mode de vie

Selon les résultats d’études portant sur les troubles menstruels, les suppléments de magnésium de même que la neurostimulation pourraient soulager les douleurs menstruelles induites par l’action des prostaglandines. Pour les règles abondantes, le Mirena, stérilet qui libère de faibles doses d’une substance apparentée à la progestérone, pourrait aider.


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