Maladie silencieuse, l’ostéoporose affaiblit la structure osseuse sans prévenir, jusqu’au jour où l’on se fracture un os. Heureusement, nous disposons aujourd’hui de nouveaux médicaments qui peuvent ralentir l’érosion osseuse, voire récupérer les pertes.
L’ostéoporose est une extension du processus naturel de vieillissement. Entre l’enfance et l’âge adulte, les os se développent et se densifient. Tout au long de la croissance, le tissu osseux ne cesse de se dégrader et de se régénérer. Mais quand on atteint la trentaine si on est une femme et la quarantaine si on est un homme, le squelette commence à perdre du tissu osseux plus rapidement que l’organisme ne peut en élaborer.
Dès lors, les os commencent à s’amincir, quoique de façon très graduelle.
En cas d’ostéoporose, ce processus fonctionne en accéléré. Au moment où vous recevrez votre diagnostic, vos os auront déjà perdu beaucoup de leur densité; rendus plus fragiles, ils se cassent plus facilement, ce qui, bien souvent, se produit spontanément lors d’un accident mineur. Vous courez le risque de vous fracturer le poignet ou de souffrir de douloureuses fractures de compression à la colonne, qui voûteront votre dos. La fracture de la hanche est toutefois ce qui vous menace le plus; elle peut entraîner une infirmité permanente. Pire encore, on a montré lors d’études que 20% des personnes de plus de 50 ans qui se cassaient une hanche mourraient de complications au cours de l’année suivante.
La perte osseuse se caractérise essentiellement par une diminution des réserves de calcium. Elle touche plus les femmes que les hommes parce que, chez elles, l’oestrogène joue un rôle fondamental dans la capacité de l’organisme à utiliser le calcium alimentaire pour l’élaboration du tissu osseux. A l’approche ou au moment de la ménopause, les taux d’oestrogène diminuent considérablement, ce qui a pour effet de priver les os du calcium dont ils ont besoin. Près de 20 à 30% de la perte osseuse se produit dans les cinq premières années qui suivent la ménopause. L’ostéopénie, qui consiste en un amincissement des os, apparaît souvent à cette période critique. Si elle n’est pas traitée, elle peut mener à l’ostéoporose.
L’ostéoporose peut également survenir chez les jeunes femmes dont le taux d’oestrogène chute à la suite d’une hystérectomie ou chez les athlètes féminines dont la masse adipeuse est insuffisante pour permettre la production d’oestrogène.
Des millions de Nord-Américains souffrent d’ostéoporose, dont une majorité de femmes.
En premier lieu, votre traitement consistera en médicaments qui freinent la perte osseuse et diminuent votre risque de fractures, ainsi qu’en changements à apporter à votre mode de vie, dans le but d’améliorer votre état de santé et votre bien-être. Si vous faites de l’ostéopénie, votre médecin pourrait vous proposer la même approche afin de freiner votre perte osseuse. Pour les cas graves et les fractures, l’intervention chirurgicale pourrait s’imposer.
On le sait, le calcium est essentiel à la formation des os. Jusqu’à l’âge de 50 ans, les adultes doivent en prendre 1000 mg par jour. Les femmes ménopausées (et les hommes de plus de 65 ans) en ont besoin de 1200 à 1500 mg par jour. Si les aliments ne suffisent pas à combler ces besoins, prenez des suppléments. Ceux qui possèdent les teneurs les plus élevées sont le carbonate de calcium (è prendre aux repas) et le citrate de calcium (qu’on peut prendre en dehors des repas). Pour favoriser l’absorption de ce minéral, n’en prenez pas plus de 500 à 600 g à la fois. Comme le calcium ne peut jouer son rôle de protection des os sans le concours de la vitamine D, vous devez vous assurer d’un apport adéquat. La plupart des adultes en ont besoin d’environ 400 UI par jour. Si vous faites de l’ostéoporose, vous devrez peut-être en prendre de 600 à 800 UI par jour. Votre médecin pourrait vous prescrire du calcitriol (Rocaltrol), une forme de vitamine D qu’on ne peut se procurer que sur ordonnance.
Vous aurez également besoin de médicaments dont le rôle est de freiner la perte osseuse et augmenter la masse osseuse. Le médecin établira sa prescription en tenant compte de ce qui cause votre ostéoporose, de la partie la plus touchée de votre squelette et de vos antécédents médicaux. Pour de nombreuses patientes, le choix se porte en premier lieu sur les bisphosphanates : alendronate (Fosamax), risédronate (Actonel) et ibendronate (Boniva). Ces médicaments permettent de prévenir et de traiter l’ostéoporose associée aux changements hormonaux ou induite par les corticostéroïdes. On a montré que tous ces médicaments pouvaient diminuer l’incidence des fractures, y compris celles de la hanche. Vous devez prendre votre médicament le matin à jeun et avec de l’eau plate, et ne pas vous recoucher ni manger ou boire pendant au moins 30 minutes afin de prévenir l’irritation de l’oesophage. Il existe des formes que l’on peut prendre une seule fois par semaine.
Si vous êtes ménopausée, votre médecin pourrait vous recommander l’hormonothérapie substitutive (HRS) qui, en fournissant de l’oestrogène, ralentit le processus de perte osseuse et augmente la densité osseuse des hanches et de la colonne. Cependant, l’emploi de ce médicament à long terme est controversé car il augmente le risque de calculs biliaires, de caillots sanguins, du cancer du sein et de divers autres problèmes. Pour bénéficier des effets protecteurs de l’oestrogène sans en subir ses effets indésirables, demandez à votre médecin si vous pouvez prendre un modulateur sélectif des récepteurs œstrogéniques (MSRE), nouvelle famille de médicaments comprenant, notamment, le raloxifène (Evista). Les MSRE préviennent la perte osseuse dans l’ensemble du corps mais présentent des risques de formation de caillots sanguins. Pour cette raison, certaines femmes ne peuvent en prendre.
Si vous ne pouvez prendre les médicaments décrits ci-haut, votre médecin pourrait vous recommander la calcitonine. Cette hormone naturelle prévient la dégradation du tissu osseux et limite le risque de fracture des vertèbres. (On ne sait pas pour l’heure si elle protège les autres os). Elle soulage également la douleur chez les personnes affligées de fractures à la colonne vertébrale. On l’administre par injection (Calcimar) ou par nébuliseur nasal (Miacalcin).
Comme pour les autres problèmes médicaux, les changements que vous apporterez à votre mode de vie pourront vous aider grandement à maîtriser votre ostéoporose. Les conseils suivants vous y aideront:
Votre médecin vérifiera votre densité osseuse au moyen du test d’absorptiométrie biénergétique à rayons X (ADEX). Si vous avez une fracture grave ou un problème tel que l’arthrose, l’arthroplastie par prothèse totale pourrait être indiquée. Cette intervention chirurgicale, au cours de laquelle on remplace une partie d’une hanche ou d’un genou, pourrait améliorer considérablement votre capacité à mener vos activités quotidiennes. Si une de vos vertèbres est affaissée, une nouvelle intervention, la cyphoplastie, pourrait contribuer à soulager votre douleur et à prévenir la cyphose postménopausique (bosse de sorcière). Elle consiste à insérer un ballonnet dans la vertèbre, à le gonfler, puis à injecter un ciment orthopédique dans la cavité créée par le ballonnet.
Voici quelques conseils qui vous aideront à mieux prendre en charge votre ostéoporose: