Le pouvoir de la molécule est qu'elle agit sur les cellules humaines, et non sur les virus pathogènes eux-mêmes.
Pas moins de deux cents (familles de) virus différents sont associés à un simple rhume. En raison du spectre extrêmement large d'agents pathogènes, il est impossible de développer un vaccin et d'immuniser le corps humain.
De plus, ces virus – tout comme le virus de la grippe – évoluent très rapidement, de sorte que les médicaments qui agissent directement sur eux perdraient rapidement leur effet en raison du développement de résistances. Ainsi, les rhumes sont principalement traités avec des médicaments qui soulagent les symptômes (mal de gorge, nez bouché ou qui coule, fièvre).
Les biologistes britanniques pensent maintenant avoir trouvé un moyen de couper les nombreux virus du rhume. Ils ont développé une molécule qui n'affecte pas les particules virales elles-mêmes, mais les cellules humaines qui sont détournées par les virus afin de se reproduire.
La molécule en question – que, soit dit en passant, les chercheurs ont retrouvée par hasard alors qu'ils recherchaient des parasites du paludisme – arrête un mécanisme dans les cellules humaines que les virus utilisent – abusent ! – pour construire leur enveloppe protéinée. Ils ont besoin de cette enveloppe protéique pour emballer leur matériel génétique.
Parce que tous les virus humains du rhume utilisent ce mécanisme - derrière lequel se cache une protéine humaine - la molécule agit "en théorie" contre tous ces virus. De plus, l'intervention ne générerait que peu ou pas de résistance, car c'est la protéine humaine qui est attaquée, pas les virus eux-mêmes.
Reste à savoir si la molécule se développera réellement en un médicament efficace – et non en un vaccin, car cela n'a rien à voir avec l'immunité. D'autres tests, d'abord sur des animaux puis sur des humains, devraient montrer s'il est suffisamment sûr. Le doute est justifié, car avec les médicaments précédents dans le passé, les effets secondaires se sont souvent avérés trop importants. Après tout, il y a un grand risque de désactiver les protéines humaines fondamentales.