L'Institut de médecine tropicale recherche des preuves scientifiques pour étayer la suspicion qu'un ancien médicament contre le paludisme rend les patients corona infectieux pendant une période plus courte.
L'hydroxychloroquine est un vieux médicament qui est utilisé depuis des années comme traitement contre le paludisme. Parce que les pilules ont également une influence sur le fonctionnement des réactions inflammatoires dans le corps, elles sont également utilisées contre un certain nombre de maladies rhumatismales.
Des chercheurs de l'Institut de médecine tropicale d'Anvers examinent actuellement si une cure d'hydroxychloroquine peut également garantir que les patients infectés propagent des particules virales pendant une période plus courte et sont donc contagieux pendant une période plus courte.
Ce n'est pas à l'improviste. Des soupçons vont dans ce sens depuis quelques premiers procès en Chine et en France, entre autres. Pour l'instant, il n'existe toujours pas de publications de qualité sur l'efficacité clinique de l'hydroxychloroquine.
"Il y a beaucoup à faire sur l'hydroxychloroquine, et en même temps il n'y a pratiquement pas de données scientifiquement étayées sur son effet chez les personnes infectées par le virus corona", explique Christophe Van Dijck de l'IMT, qui participe à l'étude.
Les chercheurs ont commencé cette semaine un essai randomisé sur la durée de ce qu'ils appellent la "diffusion virale":combien de temps les particules virales restent détectables chez les patients infectés et donc vraisemblablement combien de temps elles sont contagieuses. Ils sélectionnent des agents de santé dont l'infection par le nouveau coronavirus a été confirmée, mais qui ne présentent par ailleurs aucun symptôme ou des symptômes légers.
"Nous prévoyons d'affecter environ quatre-vingts personnes à un groupe présentant des symptômes et 90 à un groupe sans symptômes", indique Emmanuel Bottieau, responsable de l'unité des maladies tropicales à l'IMT. "La moitié d'entre eux recevra quatorze comprimés d'hydroxychloroquine, répartis sur cinq jours, l'autre moitié subira le traitement symptomatique habituel."
Les chercheurs ont délibérément choisi d'utiliser le personnel de santé comme sujets de test. Ces personnes sont familières avec le milieu médical impliqué dans une telle étude. Une autre raison est que le médicament pourrait réduire considérablement le taux d'abandon de ces personnes qui sont en première ligne de la lutte contre le Covid-19.
L'étude durera plusieurs semaines. Les chercheurs espèrent pouvoir présenter des résultats prochainement.
Les candidats susceptibles d'être éligibles pour l'étude seront contactés par leur médecin. Les autres ne sont pas éligibles et ne peuvent pas contacter l'IMT de leur propre initiative.