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Les plantes peuvent-elles ressentir de la douleur ?

Les plantes n'ont pas de système nerveux. La plupart des phytologues sont donc d'accord :les plantes ne ressentent rien. Pourtant, ils peuvent réagir à leur environnement. Et ça ?

Les plantes ont parfois du mal. Coléoptères mangeant leurs racines, fortes rafales de vent, chutes de grêlons ou lapins rongeant les feuilles. Sentent-ils cela ? Les humains et les animaux éprouvent de la douleur avec un système nerveux central. Ce système nerveux nous permet de percevoir et de réagir à l'environnement. Les plantes n'ont pas de système nerveux. La plupart des phytologues sont donc d'accord :les plantes ne ressentent rien.

Pourtant, les plantes peuvent en effet réagir à leur environnement. En produisant des substances signal qui finissent par chasser une chenille rongeuse, par exemple. La plante reconnaît la salive de la chenille grâce à des récepteurs situés sur ses feuilles. Les récepteurs sont constitués de protéines situées à l'extérieur de la cellule. Seules des molécules spécifiques s'adaptent à ces récepteurs, dans ce cas des molécules de crachat de chenille. Par la suite, une cascade de réactions se produit dans la plante. La plante fabrique d'abord plusieurs hormones, dont l'éthylène, l'acide jasmonique, l'acide salicylique ou l'acide abscissique. Ces hormones activent alors des gènes spécifiques, qui à leur tour produisent des enzymes qui déclenchent la production des anticorps. Les anticorps sont ensuite transportés vers le site où la plante est attaquée. La chenille n'aime plus les feuilles et s'enfuit. Ou la plante produit des odeurs qui attirent l'ennemi naturel de la chenille, comme un oiseau. En produisant des substances volatiles, la plante avertit aussi immédiatement ses voisins. Ils peuvent ainsi se préparer en produisant déjà des anticorps, ou en se mettant en état de préparation. Nous appelons cela amorçage † Lorsqu'une chenille arrive, la plante produit ses anticorps plus rapidement que d'habitude.

Les plantes réagissent aux coléoptères, au froid, à la chaleur et aux dégâts

Chaque ennemi de la plante provoque une réponse immunitaire spécifique. Un puceron, une chenille, un coléoptère ou une mouche fournit différentes quantités et combinaisons d'hormones végétales.

Des expériences ont montré que les plantes réagissent différemment aux menaces à long terme qu'aux menaces à court terme. Une plante ne peut pas faire grand-chose contre la chute de grêlons. Cela n'a aucun sens d'initier une réponse immunitaire. Parce que cela coûte principalement de l'énergie. Par exemple, il a besoin d'azote, qu'il est difficile d'extraire du sol, et qui est aussi indispensable à sa croissance.

Les plantes réagissent également aux dommages mécaniques. Par exemple, si vous coupez leurs feuilles, elles refermeront la plaie. Et les plantes réagissent au froid, à la chaleur, à la sécheresse, à l'humidité, à la lumière et à l'obscurité.

Bien que les plantes réagissent à leur environnement, elles ne le ressentent probablement pas. Peut-être si pratique. Une plante qui souffre constamment mais qui ne peut pas s'enfuir ou bouger a du mal. C'est un peu comme avoir des démangeaisons, mais ne pas pouvoir se gratter. La douleur ou les démangeaisons ne sont donc pas utiles.

Les plantes peuvent également laisser tomber des morceaux d'elles-mêmes. Imaginez s'ils continuaient à ressentir cela…

Nicole van Dam est professeur d'écologie des interactions moléculaires au Centre allemand de recherche intégrative sur la biodiversité. Elle étudie, entre autres, comment les plantes résistent aux ennemis. La journaliste scientifique Anouk Bercht lui a posé cette question et a enregistré sa réponse. Dans cette section, un scientifique répond à une question de l'agenda scientifique flamand. Voir aussi :www.vraagvoordescience.be


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