Les tests de douleur chez les souris de test mâles ne sont pas toujours applicables au sexe opposé.
Les souris souffrant de douleur chronique réagissent différemment à la douleur selon leur sexe. La recherche sur la douleur avec uniquement des souris de test mâles n'est donc pas toujours applicable au sexe opposé.
Dans la douleur chronique chez les animaux, l'activation des cellules microgliales de la moelle épinière joue un rôle important. Ce type de cellule immunitaire rend le corps sensible à la douleur causée par une blessure ou une inflammation. Grâce à la microglie, même le plus petit contact fait mal.
Du moins, c'est ce qu'ils pensaient. Cependant, de nouvelles recherches chez la souris suggèrent que les cellules de la microglie sont plus susceptibles d'être liées au sexe, liées à l'hormone testostérone. Des chercheurs canadiens et américains l'écrivent dans la revue Nature Neuroscience † Ils ont blessé des souris saines et leur ont ensuite donné des médicaments qui inhibent l'action de la microglie. Ce n'est que chez les souris mâles que la douleur a diminué lorsque l'activité des cellules microgliales a diminué, comme prévu, tandis que les rongeurs femelles ont continué à souffrir. Les chercheurs pensent que les lymphocytes T, un type de cellules immunitaires, jouent le rôle de microglie chez le sexe opposé. Ainsi, les deux sexes sont câblés différemment pour ressentir la même douleur.
Cette étude montre que la recherche sur la douleur nécessite des animaux de laboratoire des deux sexes. Les scientifiques préfèrent travailler avec des souris mâles de peur que le cycle hormonal des souris femelles ne fasse varier les résultats. On ne sait pas encore s'il existe également une différence entre les sexes chez l'homme. Cela pourrait expliquer pourquoi certains médicaments ciblant les cellules microgliales ont échoué dans les essais cliniques humains :ils n'ont fonctionné que pour la moitié de la population. Si c'est vrai, et de plus, la microglie n'est pas la seule différence entre les sexes, la douleur peut devoir être traitée différemment selon qu'un homme ou une femme va chez le médecin. (tn)