Le Belgica antarctica, le seul insecte indigène de l'Antarctique, possède le génome connu le plus court.
Le Belgica antarctica, le seul insecte indigène de l'Antarctique, possède le génome connu le plus court. C'est probablement la raison pour laquelle le moustique sans ailes survit aux conditions extrêmes du pôle Sud.
Le temps maussade en Antarctique est le seul ennemi naturel du moustique antarctique, qui se nourrit de bactéries, d'algues et d'excréments de manchots. Mais c'est aussi une créature extrême :le moustique passe près de deux ans sous forme de larve congelée et survit à la dessiccation, à de fortes concentrations de sel, à un vent fort et à un rayonnement ultraviolet intense. Il n'est pas tout à fait clair comment le moustique fait cela. C'est pourquoi les scientifiques ont recherché des réponses dans son génome.
Ce qui est immédiatement perceptible :le code génétique du moustique antarctique est très court, le plus court connu à ce jour. Le génome compte à peine 99 millions de paires de bases, qui sont les éléments constitutifs de l'ADN et de l'ARN. Un génome de poux en compte six millions de plus, le génome humain compte environ 3 milliards de paires de bases et le plus long génome connu (celui du pin) en compte plus de 22 milliards.
L'insecte possède des gènes remarquables, appelés aquaporines, qui sont impliqués dans le transport de l'eau à l'intérieur et à l'extérieur des cellules. Grâce à ces gènes, les moustiques tolèrent une déshydratation extrême, perdant jusqu'à soixante-dix pour cent de leur eau corporelle. Une créature "plus normale" tolère une perte d'environ vingt pour cent. Les chercheurs soupçonnent que le moustique antarctique peut résister aux conditions difficiles de l'Antarctique grâce à ses gènes extrêmes. (ks)