Chimiquement, l'ARN est très similaire à l'ADN, mais dans nos cellules (et dans celles de la plupart des autres animaux et plantes), la macromolécule a une fonction très différente. L'ARN agit comme un messager :il transfère le code fixé dans l'ADN et dans les gènes aux ribosomes. Ces « usines de protéines » se sont alors mises au travail pour rechercher les acides aminés nécessaires et les assembler dans le bon ordre.
Plusieurs centaines de millions d'années après la formation de notre planète il y a 4,5 milliards d'années, il n'y avait toujours pas d'ADN, encore moins de protéines, de cellules et de ribosomes. Mais il y avait déjà de l'ARN. L'une des hypothèses les plus populaires est que la vie est née dans un soi-disant «monde ARN». Dans celui-ci, l'ARN portait le code génétique (de lui-même, car il n'y avait pas d'organisme global), tout comme il le fait encore aujourd'hui dans certains virus.
Mais comment ces longs tronçons codants d'ARN, appelés "ribozymes", qui mesuraient entre 16 et 150 nucléotides (ou lettres) de longueur, se sont-ils formés à partir de plus petits morceaux d'ARN (de base) ? Après tout, il n'y avait pas de protéines ou d'autres ribozymes disponibles pour les aider.
"Les cristaux liquides ont les propriétés macroscopiques d'un liquide, mais montrent un certain ordre au microscope. Les cristaux constituent la base des écrans LCD de nos ordinateurs portables, téléphones portables et téléviseurs "
Les scientifiques italiens soupçonnent que les petits morceaux d'ARN se sont comportés comme des soi-disant cristaux liquides. Ce sont des cristaux qui ont les propriétés macroscopiques d'un liquide, mais qui montrent au microscope un certain ordre - les cristaux liquides forment la base des écrans LCD de nos ordinateurs portables, téléphones portables et téléviseurs.
Les chercheurs l'ont mis à l'épreuve et ont découvert que, si la concentration était suffisamment élevée, l'ARN de base se comportait bien comme un cristal liquide, les particules s'organisant spontanément et s'alignant les unes sur les autres. Lorsque les chercheurs ont ensuite ajouté du magnésium, une substance qui aurait pu être présente à l'origine de la vie, les molécules d'ARN se sont alors volontairement liées ensemble en brins plus longs. Ce fut le premier pas vers la vraie vie, basée sur l'ARN et l'ADN.