L'intelligence artificielle dépasse le pathologiste moyen pour diagnostiquer le cancer de la prostate. Mais ensemble, ils fonctionnent encore mieux.
Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez les hommes. Pour son diagnostic, les pathologistes effectuent une analyse microscopique du tissu prostatique suspect. Mais les pathologistes sont des gens, et les gens sont subjectifs et pas toujours cohérents dans leur évaluation. Cela peut avoir des conséquences majeures pour un patient.
Les chercheurs de Radboudumc voulaient savoir si l'intelligence artificielle ferait moins d'erreurs. En collaboration avec le chef de projet Geert Litjens, le doctorant Wouter Bulten a déclenché l'intelligence artificielle sur le tissu prostatique de plus d'un millier de patients. Il a constaté qu'ils les évaluaient au moins aussi bien que les pathologistes expérimentés.
Sur la base de cette conclusion, ils ont organisé une vaste étude de suivi avec l'Institut Karolinska et Google Health. Avec le défi PANDA, ils voulaient savoir si les ordinateurs pouvaient améliorer le diagnostic du cancer de la prostate dans le monde. Radboudumc et l'Institut Karolinska ont combiné leurs bases de données pour créer le plus grand ensemble de données librement accessible en pathologie, avec des images de plus de dix mille biopsies du cancer de la prostate.
Ils ont ensuite mis au défi des experts en IA du monde entier de développer un algorithme pour son analyse numérique en trois mois. Plus d'un millier de participants se sont inscrits au concours mondial de programmation. "Tout était public pour tous les participants, ce qui leur a permis de développer ensemble des solutions très puissantes", explique Bulten.
Après dix jours, l'un des algorithmes était déjà au niveau du pathologiste moyen et après cela, il s'est encore amélioré. Avec les quinze meilleurs participants, l'équipe a continué à analyser. Ils ont préparé la technologie de l'IA pour une utilisation en milieu clinique. L'algorithme peut montrer non seulement si une structure est un tissu tumoral, mais aussi à quel point une tumeur est agressive.
Est-ce à dire que l'ordinateur va bientôt remplacer le pathologiste ? "Je ne pense pas", dit Bulten. "Le défi PANDA a montré que l'IA en soi est plus performante que le pathologiste moyen, mais aussi que les pathologistes qui utilisent l'IA font encore mieux. A deux, vous en savez aussi plus ici que seul.'
Bulten y voit encore plus d'avantages. « La qualité s'améliore lorsqu'un pathologiste utilise l'IA comme deuxième avis numérique, surtout lorsqu'il s'agit de médecins moins expérimentés. L'IA peut accélérer les diagnostics et rendre les soins de santé plus abordables. Et vous pouvez utiliser l'IA dans le dépistage de la population pour évaluer très rapidement de nombreux tissus. Ensuite, le pathologiste n'a plus qu'à examiner les biopsies suspectes.'
