Peut-être pensiez-vous être tirée d’affaire lorsque vous avez guéri de la varicelle il y a de cela très longtemps. Mais voilà que le même virus revient, déterminé à se venger, prenant cette fois la forme du zona. De nos jours, les antiviraux et les soins appropriés peuvent soulager la douleur et les malaises associés à cette maladie.
Le zona (ou herpes zoster) est une réactivation du virus qui vous a donné un jour la varicelle (varicella zoster). Chez la plupart des gens, il reste latent, parfois définitivement, dans les nerfs à proximité de la moelle épinière. Par contre, chez 10 à 20% des adultes, il est mystérieusement réactivé sous forme de zona, une affection douloureuse et vésiculeuse. On ne sait pas pourquoi cela se produit, mais on pense que le virus réapparaît lorsque le système immunitaire est affaibli en raison d’une maladie, d’un stress émotionnel, de l’emploi de médicaments immunodépresseurs, ou simplement à cause du processus naturel de vieillissement (de nombreuses personnes soufrant du zona ont plus de 60 ans).
Chez environ le cinquième des personnes qui souffrent du zona, la douleur persiste des mois après la disparition des vésicules. Cette douleur, qui porte le nom d’algie post-zona (APZ), ou de névrite post-zostérienne, résulte des lésions infligées par le virus aux cellules nerveuses. Elle peut se manifester sous forme d’une douleur chronique ou d’une douleur aiguë et lancinance qui provoque une extrême sensibilité au plus léger contact. Heureusement, chez la plupart des gens, elle disparaît presque complètement.
Pour traiter la douleur et les démangeaisons du zona, on a recours aux médicaments. Les antiviraux, par exemple, raccourcissent la durée de la maladie. Les analgésiques soulagent la douleur et les crèmes et lotions topiques calment les démangeaisons. Si vous faites de l’APZ, votre médecin vous administrera divers traitements, à commencer par un antidouleur. Si votre algie est très grave, l’anesthésie épidurale pourrait en venir à bout.
On recommande habituellement de prendre un antiviral, idéalement en moins de 72 heures après l’apparition de l’éruption. Les antiviraux freinent la propagation du virus et peuvent diminuer sensiblement votre risque de souffrir d’APZ. Cependant, leur plus grand avantage est de guérir l’infection en sept à dix jours, alors que non traitée, elle dure de deux à quatre semaines. L’acyclovir (Zovirax), l’antiviral le plus souvent prescrit, doit être administré à raison de cinq doses par jour. Le famciclovir (Famvir) et le valacyclovir (Valtrex), médicaments plus récents, ne nécessitent que trois doses par jour.
On vous recommandera également de prendre un analgésique. Si votre douleur n’est pas très forte, les analgésiques en vente libre (aspirine, acétaminophène, ibuprofène) suffiront. Par contre, si vous souffrez beaucoup, votre médecin pourrait vous prescrire un médicament plus puissant, par exemple de la codéine, du propoxyphène (Darvon) ou de l’hydrocodone (Vicodin). Les médicaments topiques soulageront, quant à eux, les démangeaisons causées par les vésicules et freineront l’infection. Appliquez de la calamine, ou passez sur la région atteinte un linge mouillé de sulfate de zinc (0,025%) ou de solution de Burrow (acétate d’aluminium). Si vos vésicules sont infectés, consultez votre médecin afin qu’il vous prescrive un antibiotique
La douleur de l’APZ exige des traitements plus musclés, par exemple un analgésique topique d’ordonnance, tel que le timbre de lidocaïne (Lidoderm). La crème de capsicine (Zostrix), substance qui confère aux piments forts leur piquant, est également calmante mais il faut parfois six semaines pour qu’elle exerce son plein effet. Assurez-vous que vos vésicules soient complètement guéris avant de l’utiliser.
Les antidépresseurs et les anticonvulsivants jouissent tous deux d’une longue et solide réputation pour le traitement de la douleur. Les antidépresseurs tricycliques, prescrits à des doses dix fois plus faibles que celles qui sont utilisées pour traiter la dépression, bloquent les substances chimiques du cerveau qui interviennent dans la perception de la douleur. Pour l’APZ, on prescrit couramment la nortriptyline (Pamelor, Aventyl) et l’amitriptyline (Elavil). Les anticonvulsivants soulagent la douleur en calmant les nerfs exagérément actifs. La gabapentine (Neurontin), un médicament relativement nouveau appartenant à cette famille, s’est montrée efficace pour soulager l’algie post-zona. Si vos douleurs sont intolérables, votre médecin pourrait vous prescrire un opioïde, par exemple de l’oxycodone (OxyContin), seul ou en association avec d’autres médicaments.
Un certain nombre de mesures simples pourrait vous aider à mieux maîtriser votre zona.
La neurostimulation transcutanée (TENS) pourrait contribuer à soulager votre douleur. Elle consiste à appliquer des électrodes sur la peau et à stimuler les fibres nerveuses au moyen d’un faible courant électrique, ce qui entraîne la production d’endorphines, analgésiques naturels de l’organisme. Si votre douleur est telle qu’elle affecte sérieusement votre qualité de vie, l’ anesthésie épidurale ou, encore, les injections d’anesthésiques ou de stéroïdes dans les membranes entourant vos nerfs pourraient être indiquées. Parlez-en à votre médecin. Lors d’une étude menée en 2000, 90% de ceux qui avaient reçu ces injections se sont dits fortement soulagés. Les injections associant antiviraux et stéroïdes peuvent également traiter les cas difficiles de zona.
Voici quelques conseils qui vous aideront à mieux prendre en charge votre zona:
Éloignez le stress. Le tai chi, la méditation et l’auto-hypnose peuvent vous aider à atténuer votre stress et à supporter la douleur. Même lorsque les symptômes auront disparu, ces techniques pourraient vous aider à faire face aux stress quotidiens et, possiblement, à prévenir une rechute.