Le zona est le genre de visiteur dont on peut se passer : il provoque des douleurs aiguës et peut entraîner des lésions nerveuses durables. Voici ce que vous devez savoir.
Selon le Collège des médecins de famille du Canada, chaque année, au Canada, on compte 130 000 cas de zona (aussi appelé herpès zoster) et 17 000 cas de douleur associée persistante. Qui pourrait en souffrir? Ceux qui ont eu la varicelle durant l’enfance. Voici pourquoi. Après l’épisode de varicelle, le virus (appelé virus varicelle-zona) entre en dormance et se tapit le long d’un nerf dans n’importe quel endroit du corps. Il peut être réactivé des années plus tard, quand on ne s’y attend pas, déclenchant les symptômes douloureux et débilitants du zona. Même s’il peut apparaître chez de jeunes adultes, le risque augmente avec l’âge. Environ la moitié de tous les cas de zona surviennent chez des hommes et des femmes de plus de 60 ans, selon le US Center for Disease Control and Prevention (CDC).
Cette maladie désagréable peut frapper n’importe où sur le corps, mais apparaît le plus souvent sur le torse. Le premier signe est souvent une intense douleur, une sensation de brûlure, des picotements ou un engourdissement sur un côté du corps. Les symptômes apparaissent souvent dans la région de la poitrine, le dos, l’abdomen, le bras ou la jambe, mais ils peuvent également apparaître sur la tête et dans le cou. Il y a ensuite apparition de cloques douloureuses dans la partie du corps affectée. Certaines personnes atteintes disent se sentir «horribles» et sont accablées par la fatigue, la fièvre, la faiblesse et les maux de tête.
Qui plus est, lorsque les symptômes apparaissent, ils sont tellement surprenants et variés que les individus, souvent, ne consultent pas un médecin de suite. Selon le Dr Allison McGeer, spécialiste des maladies infectieuses au Mount Sinaï Hospital de Toronto, «L’éruption commence par une rougeur juste avant que les cloques ne se forment et les gens ignorent qu’un traitement précoce est important.»
McGeer souligne l’importance de voir un médecin dès que vous remarquez les symptômes. «Il est essentiel de recevoir un traitement immédiat avec un médicament antiviral. Un début du traitement dans les 72 heures diminue la longueur et la gravité de la douleur du nerf», explique McGeer, qui ajoute qu’environ un tiers des patients continueront à avoir des douleurs dans la zone touchée pendant une période allant jusqu’à six mois, longtemps après que les autres symptômes aient disparu. L’antiviral ‘ connu sous les noms acyclovir, famciclovir ou valacyclovir ‘ peut coûter des centaines de dollars, mais il est couvert par les régimes d’assurance-maladie complémentaires. Des anti-inflammatoires non stéroïdiens et des analgésiques peuvent également être prescrits.
Le CDC suggère différentes façons de soulager un peu les démangeaisons: des compresses humides, des bains à l’avoine colloïdale ou de la lotion calamine. La zone des éruptions doit être maintenue propre pour éviter l’infection. Essayez de rester à la maison et de vous reposer jusqu’à ce que les cloques sèchent, et si vous sortez, gardez l’éruption couverte pour éviter de contaminer d’autres personnes. En quelques jours, les vésicules sèchent et l’éruption diminue peu à peu pendant plusieurs semaines avant de disparaître, mais la douleur du nerf peut persister. Dans certains cas, la douleur persiste dans la zone touchée pendant des mois. Cette situation est connue sous le nom névralgie postherpétique.
La sensibilité au zona est accrue chez les sujets, dont le système immunitaire est affaibli par la maladie, les médicaments ou le stress. Plus tôt vous avez été atteint de la varicelle, le plus vous êtes susceptible de développer le zona plus tard.
Rarement, le virus va se loger sur un circuit nerveux de la tête et peut provoquer une paralysie d’un côté du visage, des maux de tête et des maux d’oreilles. Lorsque cela se produit, explique McGeer, l’éruption n’est souvent pas évidente, car elle est cachée dans l’oreille. Si elle n’est pas traitée immédiatement, la paralysie peut devenir permanente, ce qui entraîne une chute de la paupière ou d’un coin de la bouche. Le zona sous cette forme est connu comme le syndrome de Ramsay-Hunt.
Avec un plus grand nombre de jeunes enfants qui reçoivent les vaccins contre la varicelle, l’incidence du zona dans la population adulte de demain réduit en proportion. (Il existe un vaccin pour adultes qui protège contre le zona (voir «Une injection de prévention», ci-dessous). Le maintien d’un corps sain avec un système immunitaire fort, en dormant suffisamment, en évitant le stress et une alimentation équilibrée est excellent, souligne McGeer, mais il n’y a aucune preuve que cela prévient le zona. C’est pourquoi il est si important d’en connaître les symptômes.
Pour prévenir le zona, McGeer recommande que toute personne de 60 ans ou plus reçoive le vaccin appelé Zostavax qui renforcera l’immunité de votre corps à la maladie. «C’est le même vaccin que celui administré aux enfants, mais en plus forte concentration», explique McGeer. Le vaccin, qui coûte environ 200 $, n’est pas recommandé aux personnes ayant un système immunitaire sévèrement affaibli, cependant.