Voici ce qu’il faut savoir sur les substances chimiques qui composent ces produits.
Quand on ouvre le flacon d’un dissolvant à ongles, une odeur âcre envahit la pièce, ce qui amène inévitablement à se demander si cette substance aromatique est dangereuse pour la santé. Rassurez-vous: elle ne l’est pas. «On se sert de dissolvants à ongles depuis les années 1930 sans que cela n’ait jamais entraîné de graves problèmes», explique Doug Schoon, président de Schoon Scientific, une entreprise qui se consacre aux aspects scientifiques et réglementaires de l’industrie des cosmétiques.
Bien que les êtres humains se teignent les ongles depuis près de 5000 ans, le vernis à ongles, ainsi que le dissolvant qui l’accompagne, n’a été mis au point que dans les années 1920 dans la foulée de l’invention des peintures pour automobile. De nos jours, les dissolvants sont essentiellement composés d’un solvant, substance nécessaire pour dissoudre les résines du vernis. Les principaux sont l’acétone, le méthylacétate ou le méthyléthylcétone. Ces produits chimiques ont de multiples emplois: solvant à peinture, marqueurs pour tableau blanc et vernis à ongles. Ils sont tous trois autorisés au Canada, aux États-Unis et dans les pays de l’Union européenne. Pour les dissolvants à ongles, c’est à l’acétone qu’on a le plus souvent recours.
Il y a environ 15 ans, des scientifiques ont formulé de nouveaux solvants et ont lancé des produits étiquetés «sans acétone», ce qui en a amené à penser que cette substance était toxique. Ce n’est toutefois pas le cas puisque l’acétone, qui résulte de la dégradation des corps gras, est présent dans le corps humain. En outre, il est fabriqué à grande échelle depuis près de 100 ans. «Il n’existe aucune preuve scientifique à l’effet que l’acétone serait plus nocif que les autres solvants», de dire Paul Bryson, directeur de la recherche et du développement pour OPI Products, le plus grand fabricant de produits professionnels pour les ongles. «En dehors de l’eau, l’acétone est l’un des solvants les plus sûrs.»
Dans son évaluation, l’Environmental Protection Agency (agence américaine responsable des politiques environnementales), rapporte qu‘un enfant de 17 mois et un adulte de 53 ans ayant accidentellement ingéré de l’acétone ont été malades un certain temps mais se sont complètement rétablis par la suite. (Cependant, les résultats d’études menées sur des rats à qui on en a donné en concentrations élevées sur une période de 13 semaines indiquent que cette substance a provoqué la formation de lésions aux reins.)
Les autres solvants couramment utilisés soulèvent un certain nombre de questions. L’ingestion accidentelle de méthylacétate, par exemple, entraîne des conséquences plus graves que celle de l’acétone; les fabricants font donc en sorte que les dissolvants qui en contiennent soient amers au goût. Quant au méthyléthylcétone, comme il n’agit que lentement sur le vernis, on se trouve exposé plus longtemps à sa puissante odeur. De plus, comme les autres composés organiques volatiles, il contribue à la formation du smog. Pour cette raison, la Californie a limité l’utilisation de ce solvant dans les produits de grande consommation.
Si les dissolvants ordinaires vous inquiètent toujours, vous pouvez essayer un produit écologique, par exemple celui de Suncoat, fabricant canadien de cosmétiques naturels qui le formule à partir d’huile de soya et de maïs. Cependant, ce genre de produit met habituellement plus longtemps à agir.
Comme tous les solvants qui entrent dans la composition des dissolvants à ongles ordinaires sont inflammables, tenez-les loin des sources de chaleur. En outre, selon Doug Atkinson, formateur en chef et porte-parole pour Coty Beauty Colour Cosmetics (fabricant notamment de la ligne de produits de soins pour les ongles Sally Hansen), comme ils peuvent avoir un effet desséchant, la majorité de ces produits contiennent des ingrédients hydratants tels que de la vitamine E et de l’huile de pépin de raisin, ou de l’essence de lavande ou de mélaleuque. Si les ongles sont très secs, on pourra appliquer ensuite de la crème pour cuticules ou de l’huile.
Pour enlever le vernis, humectez de dissolvant un tampon de ouate et gardez-le quelques secondes sur l’ongle, puis essuyez en partant de la cuticule vers le bout.
Gardez toutefois à l’esprit que, bien qu’ils soient sans danger, les dissolvants dégagent une puissante odeur, tout comme les vernis d’ailleurs. Par conséquent, ouvrez une fenêtre ou faites fonctionner le ventilateur de la salle de bains lorsque vous faites votre manucure.